Mon enfant part en camp scout: comment s’y préparer?

Qui dit grandes vacances, dit camp scouts… Comment faire pour bien préparer notre enfant à cette aventure (et se rassurer un minimum par la même occasion)? Christelle Alexandre, présidente de la Fédération Les Scouts, nous éclaire.

Comment préparer mon enfant à son départ au camp?

“Je ne suis pas sûre que l’enfant ait besoin d’une grande préparation psychologique. Il est généralement bien préparé au sein de sa section, où ils parlent du camp en long et en large… En tant que parent, il est bon de prendre en compte ses interrogations, mais sans lui communiquer nos appréhensions. Il doit sentir notre confiance en lui et en les animateurs qui l’encadrent, quel que soit son âge. Pour les plus petits, n’oubliez pas le petit quelque chose qui rassure, en expliquant aux animateurs que cela aide votre enfant.”

Que faire si mon enfant rechigne à y aller?

“Il faut connaître l’enfant pour pouvoir répondre à cette question. Il y en a à qui le scoutisme ne convient pas et à qui ça ne conviendra jamais. Mais, parfois, il faut juste un petit temps d’adaptation. Moi j’ai pleuré tout un moment, mais si on m’avait inscrite à l’académie ou à une activité sportive, cela aurait été la même chose. Aujourd’hui, je suis ravie que mes parents aient insisté. Mais s’il s’agit d’un enfant qui n’aime pas la nature, déteste se salir et ne trouve pas sa place dans un groupe, mieux vaut lui trouver une autre activité dans laquelle il s’épanouira plus.”

Qu’est-ce qu’il ne faut pas mettre dans son sac de voyage?

“Des vêtements sans étiquette nominative! Évitez aussi les objets qui ont de la valeur, sentimentale ou financière, parce que les enfants vont vitre ensemble en pleine nature pendant 15 jours… et que vous risquez de ne plus les retrouver. Cela vaut aussi pour les vêtements: ne mettez dans sa valise que ceux qui lui permettront de jouer en toute liberté sans se faire gronder parce qu’ils sont abîmés ou sales. Enfin, bannissez ce qui pourrait isoler votre enfant du groupe, par exemple, un lecteur MP3 avec écouteurs.”

Pourrai-je contacter les animateurs ou mon enfant pendant le camp?

“Vous pouvez, mais si ce n’est pas prévu au préalable, ce n’est pas une bonne idée. Moins vous serez à l’aise à l’idée de confier votre enfant, plus il sera angoissé. Rien ne vous empêche de discuter avec les animateurs avant de partir pour savoir comment échanger des nouvelles. Il existe un tas de possibilités qui permettent de rassurer les parents avant l’arrivée du facteur: sites avec mot de passe, messagerie sur boites vocales, pages Facebook privées, blogs… Pour le reste, une seule règle: ‘Pas de nouvelles, bonnes nouvelles!'”

Dois-je lui donner de l’argent de poche?

“Pour les plus petits, non. Tout est prévu sur place pour qu’ils ne manquent de rien. S’il est plus grand, vous pouvez lui en donner un peu, histoire qu’il puisse acheter une frite après le week-end de patrouille ou un petit souvenir s’il est au bout du monde. Cela dit, un enfant qui part en week-end de patrouille doit recevoir tout le matériel nécessaire pour 24h, nourriture comprise.”

Doit-il emporter son GSM?

“C’est un grand débat, qui est laissé à l’appréciation des animateurs. Certains sont contre, d’autres estiment qu’ils peuvent profiter de leur influence pour apporter quelque chose aux plus jeunes en les éduquant aux écrans. Je serais peinée que nos membres se précipitent dès qu’ils peuvent sur les réseaux sociaux. Mais envoyer un SMS un jour sur deux à ses parents lors de moments définis, pourquoi pas?”

La mixité en camp, c’est gérable?

“Chez nous, on prône la coéducation: on apprend aux filles et aux garçons à grandir ensemble, avec les spécificités de chacun et le même niveau de responsabilité. Si des affinités se créent, on ne peut rien y faire. Les couples entre animés ou entre animateurs ne sont pas interdits, mais ils ne peuvent pas prendre le pas sur le groupe et devenir l’activité centrale du camp. Appartenir à un mouvement de jeunesse, c’est vivre en groupe.”

L’alcool est-il interdit?

“Non, mais certaines unités font le choix du sans alcool pendant le camp. On a une règle fédérale très stricte: quand ils sont en responsabilité d’enfants (y compris d’adolescents et même lorsque les scouts sont en patrouille), les animateurs ne doivent pas dépasser deux bières ou deux unités d’alcool. C’est une limite établie avec des scientifiques afin qu’ils soient toujours responsables et conscients de leurs actes. Dès qu’ils la dépassent, les animateurs sont automatiquement suspendus pendant un mois et des actions sont prises. On ne laisse pas faire tout et n’importe quoi parce qu’on est scouts et qu’on est sympas.”

Texte: Marie Bryon | Coordination: Stéphanie Grosjean

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