“Un violeur sur ton chemin”, un hymne féministe qui fait le tour du monde et passe par Liège

La chanson féministe “Un violeur sur ton chemin” a débuté son chemin au Chili, le 20 novembre 2019, quelques jours avant la Journée mondiale pour l’élimination de la violence contre les femmes. Depuis, elle s’est répandue sur tous les continents et hier, elle résonnait dans le gare des Guillemins à Liège.

“La coupable ce n’est pas moi” scandent les femmes réunies pour chanter cet hymne féministe. “Et ce n’était pas de ma faute, ni de l’endroit où je me trouvais, ni de comment j’étais habillée…le violeur, c’est toi!”. Au-delà des mots, ce chant est accompagné d’une chorégraphie que des milliers de femmes, les yeux bandés, chantent et dansent haut et fort depuis une quinzaine de jours.

La naissance de cet hymne

Cette chanson a été créée après la réalisation d’une enquête sur un viol au Chili. Elle a ensuite intégré un spectacle féministe, avant de devenir un hymne contre la violence faite aux femmes qui fait désormais le tour du monde. À la suite des nombreuses protestations sociales qui secouent le Chili depuis le mois d’octobre, des femmes ont pris la parole pour dénoncer les agressions sexuelles dont elles ont été victimes et qui ont été infligées par des policiers. Le 20 novembre, le Collectif Las Tesis, qui se bat contre les violences faites aux femmes, a alors encouragé les femmes à descendre dans la rue pour dénoncer les violences qu’elles subissent quotidiennement. Cinq jours plus tard, lors de la Journée mondiale pour l’élimination de la violence contre les femmes, elles étaient nombreuses dans le centre de Santiago à chanter à nouveau. Au Chili, toutes les 2h, 42 abus sexuels sont signalés, et pourtant, en 2018, à peine un quart de ces signalements ont été traités par la justice, explique le Réseau chilien contre la violence à l’égard des femmes.

Un chant devenu viral, et ce, jusqu’en Belgique

Après le Chili, ce chant fort et cette danse puissante ont touché de nombreux pays, et la Belgique en fait partie. D’abord à Bruxelles, c’est ensuite à Liège qu’hier, dimanche 9 décembre, des femmes ont reproduit cet exercice.

Parce qu’en Belgique, les violences à l’égard des femmes sont loin d’être des exceptions. Dans notre pays, 22 femmes sont décédées parce qu’elles étaient des femmes. Mais il y a aussi toutes celles qui subissent des violences conjugales dans le plus grand silence. Celles qui endurent des violences psychologiques, sexuelles, institutionnelles, celles qui se font harceler dans la rue, via les réseaux sociaux, au travail… En Belgique, elles ne sont que 10% à être victimes de viol et à oser porter plainte!

Un hymne mondial

Partout dans le monde les femmes sont concernées par la violence, raison pour laquelle cet hymne se transmet de pays en pays, repris à chaque fois dans une langue différente. Un vrai signe de solidarité entre femmes.

À Paris (France)

À Düsseldorf (Allemagne)

À Barcelone (Espagne)

À Rome (Italie)

À Asunción (Paraguay)

À Ciudad de México (Mexique)

À Rosario (Argentine)

À New York (États-Unis)

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