Manifestations pour le climat: que renferme vraiment la “loi climat”, discutée à la Chambre ce mardi?
Ce dimanche 24 mars, environ 300 manifestants se sont installés devant le Parlement fédéral pour réclamer l’adoption de la “loi climat”. Mais que revendiquent-ils exactement? On fait le point.
En octobre 2018, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat GIEC a rendu public un rapport soulignant l’urgence de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Suite à cette annonce alarmante, de nombreuses mobilisations ont été organisées pour réclamer des mesures politiques climatiques plus ambitieuses.
Des réponses politiques insuffisantes
Le 2 décembre 2018, entre 75.000 et 100.000 personnes s’étaient mobilisées dans le cadre de la marche “Claim the climate”. Deux jours après, la Belgique se dissociait des objectifs européens en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables, ce qui a scandalisé les activistes. Le comédien et réalisateur belge Bouli Lanners avait notamment laissé éclater sa colère dans une vidéo fracassante publiée sur sa page Facebook.
Depuis onze semaines, des milliers de jeunes ratent les cours tous les jeudis pour manifester, répondant à l’appel de la jeune militante suédoise Greta Thunberg. Le 15 mars, ils étaient plus de 35.000 à défiler aux quatre coins du pays à l’occasion de la grève mondiale pour le climat. Mais malgré toutes ces mobilisations, les réponses politiques restent insuffisantes.
Lutter contre le blocage de la “loi climat”
Ce dimanche 24 mars vers 18h, environ 300 activistes issus de mouvements citoyens et organisations comme Greenpeace, la Coalition Climat ou Youth For Climate, ont donc décidé de bloquer la rue de la Loi pour réclamer l’adoption d’une loi sur le climat, qui sera débattue ce mardi à la Chambre. Les personnalités Anuna De Wever, Adélaïde Charlier, Féliciens Bogaerts et Bouli Lanners appellent à la mobilisation dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux:
Que revendiquent-ils?
Ce mardi 26 mars, la commission de révision de la Constitution doit se réunir pour se prononcer sur la révision de l’article 7bis, qui permettrait l’adoption rapide d’une loi pour le climat. Cette proposition de loi, élaborée par des experts universitaires (UGent, UCLouvain, Saint-Louis, UHasselt), vise à établir une politique climatique belge cohérente en fixant des objectifs globaux à long terme. “La politique climatique est ambitieuse et cohérente. Elle promeut un climat sûr et sain pour l’humain et la biodiversité. Elle repose sur un large soutien de la population et de tous les acteurs concernés de la société civile. Elle est fondée sur des données scientifiques et elle est économiquement efficiente”, peut-on lire dans le document concerné.
La “loi climat”: quels objectifs climatiques?
Cette proposition de loi liste divers objectifs climatiques globaux à long et moyen terme:
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre en Belgique d’au moins 65% d’ici 2030 et d’au moins 95% d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 1990.
- Augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute en Belgique.
- Améliorer l’efficacité énergétique en Belgique.
- Rénover des bâtiments résidentiels et non résidentiels, publics et privés, dans le but d’en réduire la consommation.
- Prendre les mesures d’adaptation durable nécessaires pour réduire au maximum les risques du changement climatique pour l’homme et la biodiversité.
Pour l’instant, cette proposition de loi a été co-signée par les écologistes, les socialistes, le cdH, DéFI et par le MR. Excepté Groen, les partis flamands se montrent quant à eux plus résistants: la N-VA, l’Open VLD et le CD&V refusent la révision de l’article 7bis de la Constitution. Si la majorité simple est atteinte ce mardi, le débat sera discuté en séance plénière jeudi, où deux-tiers des voix seront nécessaires pour que révision constitutionnelle puisse avoir lieu. Un seuil qui semble difficilement atteignable si les partis flamands restent sur leur position.
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