L’influenceuse Gaëlle van Rosen héberge des réfugiés ukrainiens, elle nous raconte
Gaëlle van Rosen est directrice artistique dans la mode et créatrice de contenus sur les réseaux. Marraine d’une petite Ukrainienne, elle héberge actuellement des familles qui fuient la guerre. Et nous détaille leur quotidien.
Gaëlle est une femme engagée: à 32 ans, cette maman bruxelloise a récolté plus de 25.000 euros pour venir en aide aux sinistrés en Haïti et créé Fifty Shades of Racism, un mouvement anti-racisme. Son combat actuel, c’est aussi de tendre la main aux réfugiés ukrainiens. Depuis quelques semaines, elle héberge des femmes et des enfants ayant immigré en Belgique pour fuir les tirs. Mais comment se passe concrètement cette cohabitation?
Accueillir des réfugiés, ça implique quoi?
Vous hébergez des familles ukrainiennes. Comment les choses se sont-elles mises en place? Vous avez contacté des associations? Vous vous êtes inscrite auprès de votre commune?
“En vérité, je ne suis passée par aucune association: un de mes meilleurs amis est Ukrainien. Même s’il ne vit plus là-bas, quand la guerre a éclaté, je l’ai contacté pour savoir comment aider. Quelques jours plus tard, sa maman – qui vit à Bruxelles – m’a dit que des femmes ukrainiennes avec des petits dormaient dans la rue, en attendant de s’enregistrer comme réfugiés. Elle accueillait déjà chez elle des femmes ayant fui la guerre et n’avait plus de place. En tant que femme et mère, impossible pour moi de laisser des enfants dormir dehors, j’ai proposé de les accueillir chez moi pour la nuit”.
Comment s’est déroulé cet accueil?
“La première fois, j’ai accueilli des femmes avec des petits pour une nuit, et le lendemain, des ados dont les parents restaient dormir près du centre d’accueil Bordet (l’ancien hôpital bruxellois, ndlr). Ces personnes ont vécu des choses difficiles, et demandent juste un endroit où dormir. Aujourd’hui, cet accueil a pris une autre tournure: une famille de six femmes et enfants vit à la maison pour un temps indéterminé”.
Avez-vous aménagé votre maison en fonction? Acheté du matériel?
“Ce dont elles ont besoin, c’est d’un endroit où se sentir en sécurité”
“J’ai la chance d’avoir une maison assez grande pour que chacun ait son espace; par contre, comme on est en travaux, ça a été le branle-bas de combat: il me tenait à cœur d’aménager le chantier de manière à pouvoir les accueillir dans de bonnes conditions. J’ai acheté pas mal de nourriture et demandé à mes proches et à ma communauté de l’aide pour rassembler des vêtements et du matériel de puériculture pour les petits. Financièrement, ça a constitué un coût et avec le recul, je crois que j’en ai fait un peu trop… Ou en tout cas que les femmes que j’accueille n’en demandaient pas autant: je voulais qu’elles ne manquent de rien, mais tout ce dont elles ont besoin après avoir fui la guerre, c’est d’un endroit où se sentir en sécurité”.
Comment se passe le quotidien? Parvenez-vous à communiquer?
“On ne parle pas la même langue, mais on se comprend très bien: on fait des gestes, on dit des mots en anglais et on arrive à se comprendre sans trop de problèmes”.
Mangez-vous ensemble le soir? Passez-vous du temps avec les réfugiées?
“Ça dépend vraiment. Certains soirs, on est tous ensemble, d’autres soirs, pas. Les personnes que j’accueille peuvent se faire très discrètes, de manière à ce que l’on ait notre intimité mon mari, mes enfants et moi. Certains soirs, on mange ensemble, on se parle, on chante, on danse aussi… Ce sont des vrais moments de partage. Les personnes que j’accueille restent à la maison pendant que je suis au bureau et que mes enfants sont à l’école. Mais des voisins se sont proposés pour offrir les repas de midi: ils apportent des soupes et mangent parfois avec eux”.
“Il y a tout un village qui s’est créé autour de cet accueil”
Devez-vous les aider dans leurs démarches?
“C’est ma belle-mère qui s’en charge: elle accueille aussi des Ukrainiennes et s’est portée volontaire pour les aider dans les démarches administratives. Autour de nous, plusieurs personnes se sont proposées pour venir en aide, comme une de mes amies qui les emmènent en balade en journée afin qu’elles prennent du bon temps. Il y a tout un petit village qui s’est créé autour de cet accueil”.
Que diriez-vous à quelqu’un qui hésite à franchir le pas?
“Personnellement, je me sens hyper alignée avec ce choix. J’ai toujours fait en sorte d’aider les autres, d’une manière ou d’une autre. Après, en tant que métisse et fille d’une Haïtienne qui a immigré en Europe, je suis particulièrement touchée par le double traitement des migrants selon leur couleur de peau. Je trouve ça injuste et j’espère vraiment que l’Europe ouvrira les yeux concernant ce problème, à la lumière du conflit. Moi, tout ce que je vois, ce sont des êtres humains qui fuient la guerre, qui fuient l’enfer, et qui appellent à l’aide”.
Comment aider?
- En accueillant, vous aussi, des réfugiés ukrainiens: voici la procédure officielle.
- En vous tenant au courant sur le conflit et en vous renseignant sur les Droits des citoyens du monde.
- En faisant des dons (ils sont déductibles fiscalement) à des organismes d’aide compétents tels que la Croix-Rouge ou Unicef.
- En rejoignant le réseau BXL Refugees. La plateforme citoyenne donne des pistes pour aider en temps réel.
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