Le marathon de Bruxelles entaché de sexisme… La réaction de participants
- Les organisateurs viennent de rectifier le tir… mais le mal est fait. Au marathon de ce dimanche 1er octobre, le vainqueur catégorie masculine avait remporté 1000 € de prix. Alors que la médaille d’or féminine était repartie avec 300 €. Oui. Cela revient à dire “une femme vaut 30 % d’un homme”. Heureusement, la toile s’est indignée. Et, pour une fois, cela a fait bouger les choses. Les prix ont été égalisés. Mais qu’ont pensé les participants? Nous avons interrogé une femme et un homme!
Caroline, juriste “Cette histoire n’a pas entaché ma course!”
“Je suis vraiment choquée. Alors que justement, j’ai vécu une formidable expérience. Il faisait beau. Je me suis beaucoup entraînée, depuis le mois de mai, avec un coach, un triathlète. J’étais contente de mon temps. Entre le 25ème et le 35ème kilomètre, j’ai justement couru avec un homme, un Flamand. On s’est soutenus, on s’est encouragés… Cette différence dans les prix, c’est tout le contraire du marathon. Justement, ce sport peut avoir une image positive, contribuer à l’égalité. C’est l’une des rares disciplines où hommes et femmes sont ensemble.”
Il ne faudrait qu’un seul prix alors?
“Ça ne serait pas égal non plus! Evidemment, la première femme est à une heure du gagnant! Mais ça, ça vient de la réalité physique qui fait que les performances ne sont pas équivalentes. C’est pour cela que faire deux podiums différents a du sens! Sinon ce ne seraient que des hommes qui gagneraient… Or l’effort, des deux côtés, est équivalent. Si l’on regarde les choses autrement, la femme a couru une heure de plus! Alors décerner un prix de seconde zone, c’est une façon de pénaliser l’effort. Ce sport véhicule des valeurs de solidarité, de convivialité, de dépassement… Je ne comprends pas comment une telle décision a été prise. Je ne peux pas imaginer que ce soit une femme qui l’ait fait.”
Qu’en retenez-vous?
“C’est une preuve que les inégalités perdurent. Dans le sport, le tennis, le foot, le vélo, je pense qu’elles existent. A voir l’omniprésence du sport masculin dans les médias, c’est une évidence. Mais ça touche toute la société. Je pense, par exemple, au plafond de verre dans les entreprises! Il y a aussi la différence salariale, à travail égal. Puis la charge mentale chez les mamans.»
Michel, photographe: “C’est contraire aux valeurs du sport!”
Les hommes aussi sont solidaires! “Je trouve ça scandaleux! Le sport, c’est l’équité! Ils ont fourni le même effort, ils se sont entraînés ils méritent la même récompense. Peut-être que les organisateurs n’ont pas fait le marathon eux-mêmes ou sont juste motivés par l’appât du gain, plus que par les valeurs sportives… En tout cas ça ne va pas. Déjà, le montant de 1000 € me semble assez peu par rapport à l’entraînement. Alors 300 €. Les places coûtaient 70 € si l’on s’inscrivait jusqu’à 10 jours avant, 90 € ensuite! Entre les coureurs, il n’y a pas de compétition. On court pour se dépasser, pour se prouver qu’on peut le faire. L’éthique sportive, c’est la solidarité, le dépassement, rien à voir avec ce podium!
Peut-on tirer des leçons de cet événement?
“Ce que je vois de positif dans cette affaire, c’est la réaction des gens. Ça prouve que petit à petit, la société machiste évolue…»
Pour découvrir les photos de Michel Gronenberger, surfez sur son site.
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