Le 8 mars, on lutte pour les droits des femmes, mais comment?
Inutile d’arriver avec des fleurs au bureau ce vendredi. Le 8 mars n’est pas “la Journée des femmes” mais bien celle dédiée à leurs droits. L’occasion de poser des gestes simples mais forts pour lutter contre les inégalités de genre.
Le 8 mars voit les réseaux sociaux se remplir d’offres commerciales, de bons de réduction et de bons plans afin de “fêter” comme il se doit la “Femme”. On vous arrête tout de suite, le 8 mars est surtout le moment de mettre le doigt sur les nombreuses inégalités sociétales dont sont victimes les femmes. Pour y voir plus clair, nous avons échangé avec Héloïse Laval, chargée de projets et de communication au CFEP (Centre Féminin d’Éducation Permanente).
Une nuance essentielle
Le 8 mars n’a donc rien de commercial. C’est un jour pour réfléchir à la condition des femmes dans le monde, et tenter de mettre les bouchées doubles pour lutter contre les stéréotypes et les inégalités qu’elles subissent au quotidien. Et elles sont encore bien présentes en 2024: inégalités salariales, agressions sexuelles, violences conjugales, charge mentale plus élevée… ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres.
D’où vient cette Journée internationale?
Elle tient ses origines de la lutte des ouvrières qui désiraient obtenir de meilleures conditions de travail ainsi que le droit de vote. C’est en 1977 que les Nations Unies officialisent le 8 mars comme étant la “Journée Internationale des Droits des Femmes”.
Alors on fait quoi le 8 mars?
Pour Héloïse Laval, les actions individuelles, même minimes, peuvent faire évoluer le système. “Prendre conscience des enjeux féministes permet non seulement d’apprendre à mieux connaître la société dans laquelle on vit, mais aussi de mieux se connaître soi-même. Et de pouvoir prendre des décisions éclairées dans notre vie en tant que femme, en connaissance de cause”. Elle poursuit: “La première chose à faire est de s’informer. Parfois, le féminisme peut faire un peu peur. Or, il touche à des enjeux de tous types, et on peut y aller en douceur”. Alors le 8 mars, on ne reste pas les bras croisés, en se disant que l’on ne peut rien y faire.
Prendre conscience des enjeux féministes permet de mieux connaître la société, et de mieux se connaître soi
On lutte toutes pour la cause féminine à sa façon…
- En participant à un débat sur le féminisme.
- En discutant avec ses enfants du droit des femmes et de féminisme.
- En s’informant sur la cause du droit des femmes via des livres, podcasts, documentaires, films, séries…
- En faisant un don à une association aidant les femmes dans son quartier, son pays ou à travers le monde – ou en vous engageant comme bénévole. Héloïse Laval nous a suggéré une série d’associations féministes à soutenir: Front 2 Mères Belgique, Les Sous-Entendues, CFEP, Plan Sacha, la Maison des Femmes de Schaerbeek, Collectif Susu, Les Ateliers Gango, Le Monde selon Les Femmes, Corps Cools, Architecture qui Dégenre, Bicoli, Réseau Olympe…
- En disant à une proche combien elle est forte et combien on est fière d’elle.
- En sensibilisant son entourage à cette journée. Hommes comme femmes, bien entendu.
- En portant un ruban blanc, un symbole contre les violences faites aux femmes.
- En écoutant de la musique créée par des femmes, en lisant des livres écrits par des femmes, en regardant des films réalisés par des femmes… “C’est important parce que, jusqu’à présent, à l’échelle de l’Histoire, la majorité des œuvres artistiques que l’on consomme sont produites par des hommes, nous dit Héloïse Laval. On voit donc le monde majoritairement à travers leur prisme. Il est intéressant d’en prendre conscience pour s’intéresser à des formes d’arts produites par des femmes ou des personnes non binaires, afin de représenter toutes les strates du genre, et de favoriser la mixité”.
- En soutenant des actions qui défendent les droits des femmes à travers le monde. “Au CFEP, nous profitons du 8 mars pour insister sur l’importance de défendre les droits des femmes palestiniennes, qui vivent actuellement une situation désastreuse, par exemple”.
- En utilisant un vocabulaire inclusif et en féminisant les termes ou les métiers.
- En ne cédant pas à l’appel du shopping et des actions commerciales. Ne tombez pas dans le piège.
- En refusant la pression d’être plus féminine qu’à votre habitude pour honorer cette fausse “fête de la femme”.
- En demandant une augmentation, histoire de faire baisser le pourcentage de différence salariale entre les hommes et les femmes (24% pour être exacte).
- En faisant grève. Certaines femmes ont décidé de se croiser les bras ce vendredi 8 mars afin que le monde comprenne à quel point leurs tâches sont nombreuses. “On peut faire grève dans le milieu professionnel, mais aussi en dehors. Dans leur vie quotidienne, de nombreuses femmes souffrent d’une charge mentale excessive et déséquilibrée. Elles peuvent décider de faire grève sur ce plan-là, l’occasion de marquer le coup”.
Lire aussi: Féminisme: 4 attitudes à adopter à votre échelle
Les ressources d’Héloïse Laval
Vous ne savez pas par où commencer? Héloïse Laval nous a donné d’autres bons tips: ses ressources abordent le féminisme, les inégalités de genre, mais aussi la masculinité.
- Podcasts: Rose Is The New Black, Le Cœur Sur La Table, Kiffe ta race…
- Docus: Ouvrir la voix (Amandine Gray), Kim Kardashian Theory (Nesrine Slaoui)
- Séries/films: The Handmail’s Tale, Moxie!, Mustang, Quitter la nuit, Annie Colère, Anatomie d’une chute…
- Spectacles/humour: Hannah Gadsby: Nanette
- Livres: ceux de Bell Hooks, Judith Butler, Angela Davis. Mais aussi: En bons pères de famille (Rose Lamy), Futur.es (Lauren Bastide), Les hommes hétéros le sont-ils vraiment? (Léane Alestra)
- Comptes Instagram: Sans Blanc de Rien, Camille & Justine, D’où interjection d’exaspération, Mécréantes, Judith Duportail, Manon Bril, Préparez-vous pour la Bagarre, Swann Perisse, Camille Étienne… Certains sont épinglés ici.
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