Attentats de Paris, deux ans après: des tatouages pour ne pas oublier
Après avoir vécu l’horreur le 13 novembre 2015, ces victimes des attentats de Paris ont décidé de se faire tatouer pour ne pas oublier. Laura, Fanny, Alexandra… Tous ont marqué leur peau pour porter le deuil et réapprendre à vivre.
“Ensevelie” dans la fosse du Bataclan, Laura avait l’impression de vivre avec des corps sur les épaules en permanence. “Autant l’inscrire” sur la peau, a-t-elle pensé. La jeune femme de 32 ans s’est alors faite tatouer un énorme corbeau sur l’épaule, une éclipse, un serpent qui se mord “pour le cycle de la vie et de la mort”, a-t-elle expliqué à nos confrères de l’AFP. Mais aussi, “des fleurs qui poussent sur les champs de combat”. Aujourd’hui, Laura a le sentiment d’avoir “récupéré son corps et transformé l’horreur en beau.”
Fanny a perdu son compagnon au Bataclan. Dans son dos, est aujourd’hui inscrit les mots “Sometimes you need to let things go” (comprenez, “parfois, tu as besoin de lâcher prise”). Une manière pour elle de “matérialiser”. “Je sais que c’est là. Comme Olivier, je sais qu’il est là, même s’il ne l’est plus.”
“Le tatouage est une manière de faire peau neuve, une métamorphose”, rappelle David le Breton, sociologue du tatouage, à l’AFP. Il s’agit là d’une manière de “se réapproprier la tragédie, de rester fidèle aux personnes disparues, à l’émotion du moment, d’avoir traversé la mort en restant indemne”. Parfois également, “pour marquer une cicatrice intérieure”.
Laura, 32 ans, était présente lors de l’attaque au Bataclan.
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