Les “mauvaises” herbes sont parfois bien bonnes pour le jardin, orties en tête…
Orties, trèfles, pissenlits… Ne les considérez pas trop vite comme indésirables. En réservant un coin de jardin à ces sauvageonnes, vous contribuez à son équilibre biologique. Sans compter les savoureuses soupes en perspective.
La tendance au jardin n’est plus à l’exotisme mais plutôt aux ambiances un peu sauvages faisant la part belle aux plantes indigènes. Plus personne ne conteste le charme champêtre du coquelicot, du bleuet, de la mauve musquée ou de la grande marguerite qui n’ont pas grand-chose à envier aux plantes ornementales. Plus personne n’ignore non plus que, en redonnant une place à ces espèces locales, on aide à maintenir, voire à restaurer, un écosystème au sein du jardin. Les herbes folles, comme le plantain, les trèfles, l’ortie, ou le pissenlit méritent aussi leur place au jardin. Même si elles n’ont pas bonne presse, ces “mauvaises herbes” présentent de nombreuses qualités et sont nécessaires à l’équilibre écologique du jardin.
6 raisons d’aimer les “mauvaise herbes”
Les “mauvaises herbes”, tout comme les fleurs sauvages, partagent différents atouts.
1. Elles jouent les indics
En observant la végétation spontanée, nous obtenons de nombreux renseignements sur l’état du sol et sur ses éventuelles carences. Ainsi l’ortie indique un sol fertile, riche en azote. La pâquerette et la renoncule, un sol argileux. Le coquelicot, un sol plutôt calcaire et la potentille rampante un sol compact et asphyxié.
2. Elles ont une action régénérante ou équilibrante sur la terre
En se décomposant, elles restituent au sol des minéraux, des oligo-éléments ou des vitamines. Les championnes en la matière sont la consoude et l’ortie.
3. Elles favorisent la biodiversité
Mieux adaptées à la faune indigène que les espèces exotiques, la plupart sont une source providentielle de pollen et de nectar et attirent un cortège d’insectes pollinisateurs et de nombreux papillons. Tout ce petit monde attire à son tour des prédateurs naturels comme les batraciens, petits mammifères, libellules et oiseaux qui consomment également les graines et les disséminent.
4. Leurs racines aèrent les sols
Les racines de certaines plantes comme le pissenlit aèrent et décompactent les sols lourds et argileux.
5. L’ortie est un véritable trésor dont les bienfaits ne sont plus à prouver
Elle favorise l’installation d’auxiliaires naturels au jardin en accueillant pas moins d’une centaine d’insectes et en étant l’hôte exclusif de plusieurs chenilles de papillons. N’en faites donc pas une chasse systématique; jouez plutôt la prudence en leur réservant un coin en friche dans le fond du jardin, histoire d’avoir le contrôle de la situation. Elle est riche en azote, en fer, en vitamines C et A, en minéraux et oligo-éléments qu’elle restitue en partie au sol en se décomposant. On en tire le fameux «purin d’ortie», redoutable potion magique agissant à la fois comme fertilisant, en stimulant la vigueur des plantes chétives, comme vaccin, en renforçant la résistance des plantes contre les maladies cryptogamiques (rouille, mildiou, oïdium) et comme insecticide contre les pucerons et les acariens. En cuisine, elle se consomme en soupe, en légume cuit comme les épinards, dans les sauces, dans les omelettes, dans les fromages ou en tisane. Les plus courageuses, pourront essayer aussi les flagellations d’orties fraîches contre les rhumatismes. Effet cuisant garanti.
6. Le pissenlit, aussi!
Traqué par les jardiniers en raison de la facilité avec laquelle ses semences se disséminent à tout vent, le pissenlit possède des qualités diététiques et médicinales unanimement reconnues… Très riche en minéraux et en potasse, il est diurétique, drainant, dépuratif, décongestionne le foie et augmente la sécrétion de bile. C’est donc une excellente plante détox à utiliser idéalement en cure printanière pour éliminer les toxines accumulées durant l’hiver.
Moralité: réservez-leur une petite surface au jardin…
Texte: Andrée Romain
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