Bruxelles-Berlin: j’ai testé le train de nuit
Savez-vous que, depuis septembre 2023, il est possible de rejoindre Berlin au départ de Bruxelles-Midi en une nuit? On est montées dans l’European Sleeper!
Offrant à la fois commodité et économie de temps, les trains de nuit ont longtemps été une option populaire pour les voyageurs cherchant à parcourir de longues distances en Europe. Mais au fil des années, ce service a été réduit jusqu’à être totalement supprimé, notamment à cause de la démocratisation de l’avion et du développement des réseaux ferroviaires à grande vitesse. Aujourd’hui, alors que la crise climatique nous oblige à questionner notre style de vie et notre façon de voyager, ce moyen de transport reprend du terrain.
Depuis Bruxelles, il est désormais possible de rejoindre la capitale allemande. On a testé, on vous raconte.
Le train de nuit, comment ça fonctionne?
L’European Sleeper offre trois possibilités de voyage, s’adaptant à toutes les bourses. Pour les petits budgets, il est ainsi possible de réserver un siège (et de dormir assis). La formule “medium” consiste en un compartiment de quatre (avec option “women only”) ou six couchettes superposées. Tandis que pour un meilleur confort, des wagons-lits de trois personnes sont proposés, avec de vrais matelas et couettes, ainsi qu’un coin lavabo privé.
Notre expérience
Lorsque le train entre en gare, je suis frappée par sa rusticité: si la ligne est nouvelle, les wagons, eux, sont anciens mais ils ont été entièrement retapés pour reprendre les rails. Vintage! Je monte à bord et traverse un étroit couloir pour atteindre mon compartiment de six couchettes. Il vaut mieux ne pas être trop chargé en bagages car les espaces sont très restreints…
À l’intérieur, les deux lits supérieurs sont déjà installés: la banquette se transforme pour obtenir les quatre autres. Couvertures, draps et oreillers sont fournis, et des prises permettent de charger son smartphone. À la fin du wagon se trouvent des toilettes ainsi que des cabines avec évier pour se brosser les dents. Le tout est très rétro, mais contient le nécessaire. À tout moment, j’ai l’impression qu’une dame avec un chariot de bonbons va passer devant la porte (oui, comme dans Harry Potter…).
Il n’est que 19h20 quand on quitte Bruxelles: on a encore le temps avant de se coucher. On s’installe donc sur les sièges pour discuter ou vaquer à ses occupations. C’est une expérience inédite pour toutes celles présentes dans le wagon, l’excitation est à son comble. On se croirait en voyage scolaire, quand le trajet était encore plus palpitant que la destination. Car c’est bien là l’un des atouts du train de nuit: le voyage fait partie de l’expérience. On prend à nouveau le temps de se déplacer, on apprécie le défilement des paysages, on rencontre d’autres voyageurs… Les vacances débutent dès qu’on a démarré.
Le bonheur de se réveiller ailleurs
L’hôtesse passe dans le compartiment pour proposer des couvertures supplémentaires et nous signale que du thé et du café peuvent être réservés pour le réveil. Quand l’heure a sonné, je soulève le dossier pour créer le lit du milieu, ce sera le mien: c’est parti pour une bonne nuit de sommeil?
Une fois couchée, je suis bercée par les secousses des rails et m’endors relativement facilement. Hormis quelques réveils furtifs à cause d’arrêts brusques (ou à l’inverse, mon corps qui sentait qu’on était à l’arrêt depuis longtemps), je passe une nuit complète dans les bras de Morphée. J’en suis la première surprise: vu la dureté de la banquette, je n’imaginais pas dormir à poings fermés!
Il est 6h30 et la capitale est encore endormie quand nous entrons en gare…
6h30: je me réveille avec la voix du conducteur (qui cesse de communiquer après Amsterdam) annonçant notre arrivée imminente à destination, Berlin Hauptbahnhof. La capitale est encore endormie quand nous entrons en gare.
Je me rends ensuite à l’InterContinental Berlin, où je peux déposer ma valise et me débarbouiller. Ce n’est pas de refus malgré la bonne nuit passée.
Alors, on tente?
Partir en train de nuit est une expérience à part entière qui vaut la peine d’être vécue: on (ré)apprend à apprécier le déplacement, le voyage est plus calme et moins stressant que dans d’autres moyens de transport et l’ambiance est conviviale. Les voyageurs sont respectueux, il est donc tout à fait possible de passer une bonne nuit de sommeil, mais adaptez la formule à votre confort nécessaire. Les wagons-lits peuvent être un vrai plus, et l’on préférera les couchettes de 4 à celles de 6: l’espace est très étroit et pour peu qu’il y ait beaucoup de bagages, on peut vite se sentir envahi. Une alternative écologique et abordable qu’on ne peut que valider.
Ticket à partir de 39€ (siège), 59€ (couchette) ou 129€ (wagons-lits). Plus d’infos.
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