10 activités pour découvrir Le Havre
Entre mer et musées, bains et jardins, profitez d’une escapade étonnante à quelques heures de chez nous, au Havre. Voici nos meilleures adresses.
Au nord-ouest de la France, en Normandie, Le Havre est une destination sous-estimée qui a pourtant tout pour plaire. Totalement reconstruite après-guerre, la ville est désormais considérée comme un petit bijou architectural. C’est aussi là qu’est né l’impressionnisme…
1. J’ai rendez-vous avec Monsieur Perret
“Ville communiste, ville triste”: c’est ce qui s’est longtemps dit du Havre. Mais d’où lui vient cette sombre réputation? Pour le comprendre, on monte au 17e étage de la tour de l’Hôtel de Ville, d’où l’histoire se déploie en panorama… Le 5 septembre 1944, Le Havre est bombardé. 80.000 personnes perdent leur logement. Tout est à reconstruire. D’urgence. L’architecte Auguste Perret est chargé du chantier. Ce natif d’Ixelles est spécialisé dans le béton armé, et travaille avec poutres et poteaux préfabriqués. C’est simple, rapide et efficace. En moins de 20 ans, la ville nouvelle sort de terre. On la dit alors grise, froide, stalinienne. Mais avec le recul des années, certains commencent à percevoir l’intérêt de cet ensemble architectural. En 2005, Le Havre est classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Visitez l’Appartement témoin, un logement havrais typique de la reconstruction. Avec cuisine équipée, salle de bains, toilettes et chauffage central… Toutes commodités dont la plupart des Français ne disposaient pas à l’époque! Puis baladez-vous en ville. Avec sa tour de 107 mètres, l’église Saint-Joseph fait figure de phare. Poussez la porte pour admirer son audacieuse architecture, soulignée par des rais colorés de lumière naturelle. Perret avait dit au curé: “Vous voulez que votre église soit belle? Alors, il faut en confier les vitraux à une femme!” Ce qui fut fait…
La ville se découvre à pied, en tram ou avec Bee, le petit bus jaune qui vous embarque pour une visite audioguidée.
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2. Je m’arrête chez Oscar Niemeyer
Quel est cet étrange bâtiment blanc posé au centre-ville? Longtemps, les Havrais l’ont surnommé “le pot de yaourt” avec dédain. Aujourd’hui, ils l’appellent “Le Volcan” avec fierté. C’est l’œuvre de l’architecte brésilien Oscar Niemeyer. Célèbre pour avoir bâti la ville de Brasilia, ce communiste est ensuite contraint de s’exiler en France. Le Havre le charge alors de concevoir son centre culturel. Le grand Volcan abrite une salle de spectacle, le petit, une bibliothèque. L’espace est en libre accès, y compris pour les kids. Faites comme les Havrais: posez-vous un moment dans ce bel endroit pour feuilleter un magazine ou plonger dans un roman. Puis localisez-vous sur Google Maps et demandez la vue satellite… Vous découvrirez que Niemeyer a donné au site la silhouette d’une colombe de la paix.
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3. Je découvre le port en bateau
Le Havre, c’est d’abord un port. En 1517, François Ier décide de créer à cet endroit “un havre d’échouage”. C’est de là que la ville tire son nom. Le lieu est stratégique car il est situé à l’embouchure de la Seine et face aux côtes anglaises.
Très vite, le port militaire devient aussi commercial. Aujourd’hui, c’est le premier port français pour les containers, le 2e pour le pétrole et les croisières. Embarquez sur un petit bateau pour découvrir le port de l’intérieur (plus d’infos ici). À tribord, un pétrolier venu de Norvège décharge ses 120.000 tonnes de brut. Parmi les immenses cuves à quai, certaines sont reliées directement par pipe-lines aux aéroports de Paris pour fournir les avions en kérosène. A bâbord, un porte-containers long de 336 mètres et large de 43. Il peut transporter jusqu’à 8604 containers. Puis viennent le terminal chimique, le terminal gazier, le terminal sucrier (où finissent les betteraves de Normandie)… Et les fameux paquebots de croisière. Aujourd’hui, l’activité portuaire emploie toujours plus de 30.000 personnes.
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4. Je m’invite chez un riche armateur
Dans les gravats fumants des bombardements, il ne restait que quelques rares bâtiments anciens, tous très abîmés: la cathédrale, l’abbaye de Graville et la Maison de l’Armateur. Cette dernière témoigne de la vie bourgeoise au Havre vers 1800. Ledit armateur possédait plusieurs bateaux, avec lesquels il transportait du café, du coton, du tabac ou des épices. Mais s’il s’est considérablement enrichi, c’est aussi qu’il participait à la traite négrière, embarquant des esclaves en Afrique pour les faire travailler outre-Atlantique. Entre les parquets marquetés et les plafonds stuqués, c’est donc une lourde histoire qui s’est jouée.
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5. Je remonte aux sources de l’impressionnisme
Au Havre, on ne parle pas de ciel nuageux… mais de ciel “à la Boudin”. C’est ici que le peintre Eugène Boudin a grandi. Il a souvent peint les vaches normandes, et plus encore les ciels à la lumière changeante. On lui doit aussi d’avoir incité un gamin de la ville à se consacrer à la peinture, qui s’appelait… Claude Monet! Durant l’hiver 1872-1873, Monet réalise une “Vue du Havre”. Quand la toile est exposée à Paris, en 1874, il lui donne un autre nom: “Impression, soleil levant”. C’est ainsi que naît l’impressionnisme… Pas étonnant que le MuMA (musée d’art moderne André Malraux) possède, après Orsay, la plus importante collection impressionniste de France, avec des œuvres de Monet, Renoir, Pissarro, Sisley, Degas… Raoul Dufy et Georges Braque sont également des enfants de la ville.
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6. Je me balade dans les jardins
D’où viennent les géraniums, les hydrangeas ou les rhododendrons qui embellissent nos jardins? Réponse aux Jardins Suspendus, un ancien fort militaire transformé en jardins: un jardin d’Amérique, un d’Asie, un austral, ainsi qu’une roseraie, des carrés odorants, un labyrinthe végétal ou des serres de collection. Depuis les hauteurs du fort, profitez du plus beau des points de vue sur la ville, le port, la baie de Seine et la mer.
Non loin de là, le Jardin du Silence. Labellisé “Jardin d’exception”, ce petit espace vert appartient au carmel du Havre. Il suffit de demander la clé à la sœur portière pour y passer un moment en toute tranquillité. La ville abrite aussi un Jardin Japonais, offert par le port d’Osaka au port du Havre.
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7. Je visite la capitale belge
En quittant Le Havre par la côte, on arrive à Sainte-Adresse. C’est une statue monumentale d’Albert Ier qui nous accueille dans la bourgade. Puis on aperçoit une boîte rouge “Postes/Posterij”. Pourquoi tant de belgitude à cet endroit? Durant la Première Guerre mondiale, Sainte-Adresse fut la capitale officielle de la Belgique. C’est là, dans cette petite cité balnéaire alors toute neuve, que s’installa le gouvernement belge en exil. Une plaque, des statues, des villas… Il reste à Sainte-Adresse de nombreuses traces des Belges qui vécurent là entre 1914 et 1918. Découvrez-les en suivant le Chemin du Souvenir belge.
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8. Je plonge dans Les Bains des Docks
Au fil des ans, le monde portuaire a changé. Certains quartiers ont donc été réhabilités. C’est le cas de Saint-Nicolas, où on trouve notamment la cité universitaire (avec ses logements étudiants en containers). Mais on y vient surtout pour Les Bains des Docks. Cet immense espace aquatique a été imaginé par l’architecte Jean Nouvel. À l’extérieur, une piscine olympique entourée de murs blancs percés de baies comme autant de tableaux sur le ciel havrais. À l’intérieur, une dizaine de bassins. Avec des activités ludiques pour enfants et adolescents, ainsi qu’un vaste espace de balnéothérapie réservé aux adultes. Depuis 2023, un institut de soins complète l’offre. Le tout est proposé à prix raisonnable.
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9. Je fais mon shopping
De part et d’autre d’un bassin se trouvent deux lignes de hangars en briques. D’un côté on stockait jadis le café, de l’autre le coton. Ces bâtiments typiques ont été récemment rénovés pour accueillir Docks: une salle de spectacles et un centre commercial. Toutes les grandes marques s’y sont installées. C’est donc le refuge idéal pour un après-midi pluvieux. Envie d’un endroit plus typique? Rendez-vous aux Halles Centrales, au cœur du quartier Perret. Le dimanche matin, un petit marché s’installe sur la place. Pour faire le plein de souvenirs 100% havrais, poussez la porte de LoHo Local Shop.
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10. Je profite des bonnes adresses
Tour d’horizon de nos plans pour dormir et se régaler.
- Face au Volcan, l’Hôtel Oscar cultive le souvenir des années 50 dans un bâtiment Perret. Parfait pour les passionnés de vintage, mais un peu défraichi.
- À deux pas, l’Ibis Styles a été récemment rénové dans l’esprit fifties.
- Juste à côté de l’église Saint-Joseph, Vent d’Ouest vous accueille dans un 4* cosy avec spa Nuxe.
- Envie d’un logement insolite? La Grande École a installé dix tiny houses sur le site d’une ancienne école, en centre-ville.
- Babette propose une cuisine créative à prix abordable face à la Capitainerie du port.
- Les Fauves et sa une carte bistronomique vous donnent rendez-vous à l’étage du MuMA.
- Les Enfants Sages vous accueille en été dans un beau jardin de ville arboré.
- Le Margote séduit par son décor contemporain et sa cuisine auréolée d’un BIB Michelin, face au Bassin du Roi.
- Le Bout du Monde vous attend pour prendre un verre ou déguster quelques huîtres en profitant du coucher de soleil sur la mer.
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Texte: Christine Masuy
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