Avec plus d’un million d’abonnés et des vidéos humoristiques aux milliers de vues sur Instagram, Camille Lellouche connaît un succès fulgurant. Sans artifice, elle nous parle de son quotidien qui ressemble étrangement au nôtre. 

Pourquoi il faut aller voir Camille Lellouche “en vrai”? Tout d’abord, parce qu’elle est une artiste aux multiples facettes, qui incarne des personnages aussi bien réels qu’imaginaires pour nous faire pleurer de rire. Parce qu’elle tourne en dérision nos réflexions quotidiennes mieux que personne.

Mais aussi car elle passe du chant à la comédie avec une aisance naturelle qui nous donne envie d’entrer dans son univers. Et puis surtout, parce que Camille Lellouche fait une “tournée mondiale en Belgique” de sept dates – comme elle aime le dire -, avec son premier one-woman-show “Camille en vrai”. Elle passe forcément près de chez vous!

Rencontre avec Camille Lellouche, une humoriste et une “fille normale”.

Camille, on vous connaît essentiellement comme humoriste, grâce à vos capsules sur les réseaux sociaux et vos chroniques pour l’émission Quotidien. Mais en réalité vous êtes aussi chanteuse!

Je suis d’abord chanteuse! La musique, c’est mon premier amour.

On a d’ailleurs pu vous voir dans The Voice en 2015. C’est une émission à laquelle vous aviez toujours eu envie de participer?

Non, je n’avais jamais tenté. J’avais eu des occasions mais j’avais tellement raté de castings que je m’étais dit ‘je lâche l’affaire’. Mais l’année où je l’ai fait, j’avais un ami qui travaillait là-bas sur les castings et qui m’a dit ‘tu devrais le faire’.

Êtes-vous capable de choisir entre l’humour et la musique?

Je ne fais pas de choix parce que j’aime les deux profondément.

Imaginons que ce soit un choix vital!

Si on me dit ‘tu choisis ou tu meurs’, je dirais la musique parce que c’est mon premier amour.

Et pourquoi ne pas mélanger humour et musique? Vous chantez sur scène?

Oui, bien sûr. Je chante trois ou quatre fois dans mon spectacle. C’était obligatoire. Dans tous mes spectacles, il y aura de la chanson. C’est impossible pour moi de faire de la scène sans chanter.

Votre carrière d’humoriste s’est lancée juste avant la diffusion de The Voice. Comment cela s’est fait?

Ca a été assez instantané. Je me faisais un peu chier ce jour-là. Et du coup, j’ai fait une vidéo de la cousine de Kim Kardashian qui a buzzé. Je faisais déjà des petites vidéos, mais celle-là est la première à avoir eu ce succès.

https://www.instagram.com/p/r42Wgjxhji/?taken-by=camillelellouche

Comment expliquez-vous que cette vidéo ait plus cartonné que les autres?

C’était la période du Ice Bucket Challenge. Et c’était la mode de se jeter de l’eau sur la gueule pour faire connaître une maladie rare. Et le seul moyen qu’ils ont trouvé, c’est de se foutre de l’eau sur la tête. Sauf que d’un côté, tu veux qu’on parle d’une maladie mais d’un autre, tu gâches de l’eau alors que tu as des enfants qui crèvent de soif. Ça m’a agacée. Mais si je le disais en Camille Lellouche, les gens vont se dire ‘encore une conne qui veut faire la morale à tout le monde’. Quand tu arrives en personnage, t’es plus facilement excusée et on t’écoute plus.

Vous aviez préparé la vidéo?

Non, je ne prépare pas mes vidéos. Je suis chez moi, j’ai une idée, j’essaye. Si ça prend, je poste.

Votre spontanéité, c’est peut-être cela le secret de votre succès?

Oui, c’est spontané. Et les gens peuvent directement s’identifier. C’est mal cadré, c’est mal filmé. Mais c’est mon concept depuis le début. Je ne suis pas coiffée, je suis au naturel. Je pense que les gens aiment ce côté ‘elle est comme moi’.

C’est important dans une société de surconsommation, de pouvoir s’identifier à quelqu’un de normal

Pouvoir s’identifier, c’est essentiel selon vous?

C’est important dans une société de surconsommation, où on nous montre que des bombes atomiques botoxées, de pouvoir s’identifier à quelqu’un de normal. Si les filles s’identifient à ces bombes, elles vont être malheureuses. Parce que quand tu fais 200 kilos et que t’es moche, jamais de ta vie tu vas leur ressembler. Tandis que Camille Lellouche, tu peux lui ressembler. Parce que je suis une mi-moche. Tu peux être jolie quand t’en as envie, et être dégueulasse quand tu veux aussi.

Vous êtes une fille normale en somme.

Exactement ! C’est important de pouvoir permettre à la nouvelle génération de s’identifier à des personnes normales.

Et ce sont ces personnes normales, que vous croisez tous les jours, qui vous inspirent?

Oui ! Ce qui m’inspire, c’est ce que je vis et ce que je vois.

Comme lorsque vous vous grattez l’oreille et que vous vous rendez compte que ça ne sent pas bon, tel que ce fut le cas dans l’une de vos dernières vidéos humoristiques.

(Rires) Oui, mais ce qui est drôle c’est que des gens pensent que je suis sale alors qu’il n’y a pas plus maniaque que moi. Mais en fait, on sécrète une graisse. Oui, je me suis renseignée. Mais elle pue de ouf! Je le savais déjà, mais ça me l’a refait récemment. Je suis allée m’acheter des bijoux, et dans la bijouterie, j’ai fait la vanne. Et les filles étaient écroulées de rire, donc je me suis dit que j’allais l’essayer en vidéo.

https://www.instagram.com/p/BnHSYkTg3ds/?taken-by=camillelellouche

Vous mettez en lumière les éléments de la vie quotidienne!

Oui! Je rigole des choses dont on a honte de parler alors qu’on le vit tous. Et au final, c’est drôle! Et c’est pas si grave.

Non, on pue tous de l’oreille!

Exactement, on pue tous de l’oreille!

L’humour sauve les gens

Quel est le rôle de l’humour?

L’humour sauve les gens. Ca permet de rassembler les gens peu importe leur milieu social. Mon public est composé de plein de gens différents. Tous les âges, tous les styles, toutes les couleurs… Quand les gens rient tous, j’ai gagné. Souvent, je finis mon spectacle en pleurs.

Qu’est-ce qui vous touche?

Parce que mon spectacle les fait rire. Mais aussi, parce qu’il y a autant de personnes que j’arrive à rassembler. Que ce soit la musique ou l’humour, ce sont des métiers qui rassemblent.

Retrouvez Camille Lellouche sur scène le 22 septembre au Centre Culturel de Tubize, le 23 septembre au Théâtre Royal de Namur, le 28 au Théâtre Royal de Mons, le 21 octobre au Théâtre du Trocadéro à Liège (complet), le 27 janvier au Centre Marius Staquet à Mouscron et le 21 mars au Centre Culturel d’Uccle. Infos et réservations: www.ticketmaster.be.

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