4 livres féministes à mettre entre toutes les mains
La librairie bruxelloise TuliTu fête ses cinq ans. Sa fondatrice, Ariane Herman, nous a recommandé quatre ouvrages féministes à lire ou à offrir.
En 2015, Ariane Herman troque son boulot à l’aménagement du territoire pour le métier de libraire. Épaulée par Dominique Janelle, elle fonde la librairie TuliTu. Dans la lignée de Darakan, institution littéraire qui a fermé ses portes la même année, la boutique de la rue de Flandre, dans le centre de la capitale, met à l’honneur la littérature LGBTQI, féministe et, comme son nom le laisse présager, québécoise. En 20 ans d’allers et retours au Canada pour rendre visite à son frère, directeur des éditions du Septentrion, Ariane Herman a eu l’occasion de tomber en amour pour les livres de la Belle Province. “Lors de chaque voyage, je ramenais une librairie entière dans mes valises”, nous confie-t-elle. Il était donc logique que son magasin renferme des ouvrages qui correspondaient non seulement à ses valeurs liées au féminisme intersectionnel, mais aussi à sa passion pour le pays du sirop d’érable.
4 livres féministes qu’on dévore
Pour Ariane Herman, cela coulait de source qu’une librairie soit composée de livres féministes. “Naïvement, je croyais que dans toutes les librairies, il y avait une section féministe et c’est en rencontrant les clients que j’ai compris qu’une mise en avant de ce thème en tant que tel n’était pas systématique”. Voici une sélection d’ouvrages qu’elle a particulièrement aimés, pour leur originalité, leur résonance, leur universalité, leur puissance ou leur humour.
1. Mercy Mary Patty, de Lola Lafon: contre toute attente
En février 1974, Patricia Hearst, petite-fille d’un célèbre magnat de la presse, est enlevée contre rançon par un groupuscule révolutionnaire dont elle ne tarde pas à épouser la cause, à la stupéfaction générale de l’establishment. Professeure invitée pour un an dans une petite ville des Landes, l’Américaine Gene Neveva se voit chargée de rédiger un rapport pour l’avocat de Patricia Hearst, dont le procès doit bientôt s’ouvrir à San Francisco. Pour dépouiller le volumineux dossier qui lui a été confié, elle s’assure la collaboration d’une étudiante, la timide Violaine, qui pressent que Patricia n’est pas vraiment la victime manipulée que décrivent ses avocats… En s’attachant au moment de chavirement où l’on tourne le dos à ses origines, ce roman incandescent révèle les procès au parfum d’exorcisme que doivent subir celles qui désertent la route.
Éditions Actes Sud / Collection Babel
2. Les femmes sont occupées, de Samira El Ayachi: maman solo
“Le monde est fait pour deux catégories de personnes. Les hommes. Les femmes riches. Les autres se retirent sur la pointe des pieds en riant doucement, et en s’excusant. ” Elle doit monter une pièce de théâtre. Finir sa thèse. Lancer une machine. Régler des comptes ancestraux avec les pères et les patrons. Faire la révolution – tout en changeant la couche de Petit Chose. Au passage, casser la figure à Maman Ourse et tordre le cou à la famille idéale. Réussir les gâteaux d’anniversaire. Retrouver la Dame de secours. Croire à nouveau en l’Autre. Comme toutes les femmes, la narratrice de ce roman est très occupée. Découvrant sur le tas sa nouvelle condition de “maman solo ”, elle jongle avec sa solitude sociale, sa solitude existentielle, et s’interroge sur les liens invisibles entre batailles intimes et batailles collectives. Résolument féministe et humaniste, ce roman à la langue inventive et teintée d’humour tendre!
Éditions L’Aube / Collection Regards croisés
3. Ce qu’elles disent, de Miriam Toews: en secret
Colonie mennonite de Molotschna (Russie), 2009. Alors que les hommes sont partis à la ville, huit femmes – grands-mères, mères et jeunes filles – tiennent une réunion secrète dans un grenier à foin. Depuis quatre ans, nombre d’entre elles sont retrouvées, à l’aube, inconscientes, rouées de coups et violées. Pour ces chrétiens baptistes qui vivent coupés du monde, l’explication est évidente: c’est à cause du diable. Mais les femmes, elles, le savent: elles sont victimes de la folie des hommes. Elles ont quarante-huit heures pour reprendre leur destin en main. Pour parler de ce qu’elles ont vécu, et de ce qu’elles veulent désormais vivre. Analphabètes, elles parlent un obscur dialecte, et ignorent tout du monde extérieur. Pourtant, au fil des pages de ce roman qui retranscrit les minutes de leur assemblée, leurs questions, leur rage, leurs aspirations se révèlent être celles de toutes les femmes.
Éditions Buchet-Chastel / Collection Littérature étrangère
4. La Ligue des super féministes, de Mirion Malle: dès 12 ans
La ligue des super féministes s’adresse aux enfants dès 10 ans et aborde des thèmes inédits en jeunesse: la représentation, le sexisme, le consentement, le corps des filles, les notions de genre et d’identité sexuelle. Les chapitres sont complétés par des pages d’outils théoriques indispensables à tout âge (argumentaires, test de Bechdel…) qui font de cette BD un véritable guide d’autodéfense, salutaire à l’âge où s’installent les stéréotypes sexistes.
Éditions La Ville brûle / Collection Jamais trop tôt
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