On a vu et adoré Nomadland, le superbe film de Chloé Zhao
Débordant de poésie et d’humanité, Nomadland dresse un portrait émouvant de la vieillesse et de la vie de nomade. À voir absolument! Lion d’Or à la Mostra de Venise, deux Golden Globes, quatre BAFTA Awards, trois Oscars (Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleure actrice)… Aucune cérémonie ne résiste à Nomadland, le troisième film de Chloé Zhao (Les Chansons que mes frères m’ont apprises, The Rider) avec Frances McDormand (Three Billboards). C’est amplement mérité: la réalisatrice livre un film incroyablement beau, dans lequel l’actrice américaine se révèle – une fois encore – bouleversante.
Un sublime road movie
Inspiré du livre de Jessica Bruder, Nomadland raconte l’histoire de Fern qui, suite au décès de son mari et à l’effondrement de la cité ouvrière où elle vivait, débute une vie de nomade: elle se déplace de ville en ville, à bord de son van, à la recherche de boulots saisonniers. Son voyage à travers l’Ouest américain lui fait rencontrer de nombreuses personnes qui, comme elle, vivent en marge de la société. Parfois par choix, parfois par manque de moyens financiers. C’est qu’aux États-Unis, il est encore difficile de vivre sous un toit après une vie de labeur, la pension n’étant pas assez élevée pour subvenir aux besoins vitaux…
La beauté d’être un marginal
Une situation compliquée, où l’apitoiement et la violence n’ont pourtant pas leur place. Dans Nomadland, ce sont en effet la bienveillance et l’entraide qui animent cette communauté atypique. Un parti pris humaniste qui rend le film particulièrement émouvant. Lors des rassemblements organisés par Bob Wells, gourou de la vie nomade, Fern et ses nouveaux amis apprennent ainsi à changer la roue de leur van ou à construire des toilettes. Ensuite, le soir autour du feu, ils écoutent avec compassion comment ils en sont arrivés là. Des histoires d’autant plus poignantes que Chloé Zhao a fait appel à de véritables nomades pour les rôles secondaires, tous terriblement authentiques… Frances McDormand et David Strathairn sont en effet les seuls acteurs professionnels du casting. Avec énormément de respect, la réalisatrice met à l’honneur les oubliés du rêve américain, les rejetés de la société. Son discours est sublimé par les somptueux paysages de l’Arizona et une bande originale délicate de Ludovico Einaudi. On ressort de Nomadland avec des couchers de soleil plein la tête et la conviction que, peu importe les épreuves, il faut garder espoir en l’avenir… et en l’humanité. Nomadland, actuellement au cinéma.
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