Le film Barbie mérite-t-il toute la hype qui l’entoure?
Greta Gerwig, Margot Robbie et Ryan Gosling: voilà la formule gagnante de Barbie, qui s’impose déjà parmi les films de l’année. À tort ou à raison?
Vêtements, make-up, pinces à cheveux, limonades, voitures, donuts, bouées de piscine, vidéos TikTok… Non, vous ne rêvez pas: depuis quelques semaines, vous voyez la vie en rose. Et pour ça, vous pouvez remercier (ou pas) Barbie, sans aucun doute le film-événement de cet été (avec Oppenheimer évidemment).
Pour sa sortie, Warner et Mattel ont mis les petits plats dans les grands et auraient dépensé pas moins de 150 millions de dollars en marketing. Une stratégie qui porte ses fruits puisque le long-métrage explose le box-office à l’international. Mais elle peut également être à double tranchant: Barbie mérite-t-il toute cette attention? Le film de Greta Gerwig coche-t-il vraiment toutes les cases?
Bienvenue à Barbieland
Barbie présidente, future maman, astronaute… L’incontournable poupée créée par Mattel a 1001 identités, et toutes vivent ensemble au même endroit: Barbieland. Dans cette bulle coupée du monde réel, “Barbie stéréotypée” (Margot Robbie) mène une existence paisible dans sa maison de rêve, entourée de ses meilleures copines et traînant sur la plage où son Ken (Ryan Gosling) tente tant bien que mal d’attirer son attention. Mais son quotidien va être chamboulé par des pensées morbides, des pieds plats et – malheur – de la cellulite. Pour régler ces problèmes, elle n’a pas le choix: elle doit se confronter aux humains pour trouver la petite fille qui joue avec elle et qui provoque ces déséquilibres. Une aventure qui va lui faire découvrir une société bien différente de celle qu’elle imaginait, dans laquelle les ados la traitent de fasciste, les femmes sont complexées (notamment à cause d’elle) et les hommes – plus idiots les uns que les autres – sont les uniques patrons d’entreprises.
Une poupée féministe?
Avec Greta Gerwig (Lady Bird, Les Filles du docteur March) à la réalisation, qui signe aussi le scénario avec Noah Baumbach, le projet a rapidement été présenté comme un film féministe offrant un regard nouveau sur la poupée emblématique qui, malgré son évolution au fil des années, incarne des canons de beauté inatteignables. Car au-delà de son apparence, Barbie est avant tout une femme indépendante, pleine de capacités, qui peut être qui elle souhaite, et ce, sans l’aide de personne. Le jouet tend à inspirer toutes les petites filles, les encourager à dépasser leurs pensées limitantes et à croire en elles.
Une poupée féministe pour un film engagé? Sexisme ordinaire, harcèlement de rue, masculinité toxique… Greta Gerwig aborde de nombreux sujets sociétaux essentiels, sans aller malheureusement jusqu’au bout du sujet. Par exemple, le personnage d’Allan aurait pu permettre d’aborder la non-binarité, mais il se retrouve inexploité. On peut aussi regretter la trame narrative qui entoure Ken dans la seconde partie du film: présenté comme le personnage de second plan, qui n’a aucune utilité si ce n’est servir Barbie, il finit par lui voler la vedette, allant donc à l’encontre de tout le sujet du film.
Un bonbon acidulé
Barbie ne révolutionnera donc pas le féminisme, mais on ne lui en tient pas rigueur puisque ses qualités se trouvent ailleurs. D’abord dans son univers: dès la scène d’ouverture, décors, costumes et paillettes nous en mettent plein les yeux. Ensuite, dans sa bande originale dansante et, surtout, dans ses acteurs principaux: Margot Robbie incarne toutes les facettes de son personnage à merveille, tandis que Ryan Gosling fait preuve d’auto-dérision comme personne et offre un Ken hilarant. Résultat: un film pop et drôle, qu’on prend plaisir à regarder.
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