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#BalanceTonFolklore: 3 questions à l’une des journalistes derrière ce documentaire

Par Justine Leupe

Ce lundi 7 juin à 21h10, sur LN24, vous regarderez le docu #BalanceTonFolklore, qui donne la parole aux students victimes de violences sexuelles. Il est d’utilité publique.

À l’heure du hashtag Me Too et alors que les langues se délient enfin au sujet du harcèlement et des violences sexuelles (en rue, en soirées, sur Internet…), deux journalistes ont enquêté sur les coulisses de nos universités. Julia Vanderborght et Emanuel Descours, indépendants, sont partis à la rencontre de jeunes universitaires mais aussi de profils fraîchement diplômés, victimes d’agressions sur leur campus.

Le duo a également interviewé des collectifs d’étudiants qui tentent de donner la parole aux victimes, et les directions des établissements sur leur position face à ces violences. On a posé nos questions à Julia Vanderborght.

“Les universités mesurent l’ampleur, mais pas l’urgence du problème”

La naissance du projet

Comment est née l’idée du documentaire?

“Le compte Instagram balance.ton.folklore a été lancé le 8 mars. Des victimes y témoignent des agressions qu’elles ont subies à l’université. Plus le temps avançait, plus les témoignages se multipliaient. On s’est alors rendu compte, avec Emanuel, de l’ampleur du problème. L’idée de ce documentaire était de faire sortir ces témoignages de la sphère étudiante pour souligner qu’il y a de la violence sur les campus. C’est naturellement que s’est posée la question: ‘Mais finalement, qui protège les étudiants? Et que peut-on faire pour que nos universités soient des lieux sûrs?'”.

Les jeunes générations plus au fait

Vous avez alors rencontré des victimes?

“On a pris le parti de mettre le focus sur les victimes. On s’est rendus sur les campus de l’ULB et de l’UCLouvain. On a posé nos questions aux étudiants, qui n’étaient pas surpris et bien au courant de ce qu’il se passe. Des agressions sexuelles, il y en a depuis toujours sur les campus, mais c’est un milieu où la parole a mis plus de temps pour se libérer. On a recueilli des témoignages de victimes encore étudiantes, en début ou en fin de cursus, et de jeunes femmes travaillant déjà qui, à l’époque, n’étaient pas conscientes de ce qu’il leur arrivait. À l’inverse, on a remarqué que les victimes concernées par des faits récents prenaient plus rapidement conscience de la violence qu’elles avaient subie”.

Pourquoi?

“Pour certaines, c’est difficile de réaliser que ce qu’elles ont vécu n’est pas une situation acceptable. C’est en lisant les nombreux témoignages sur le compte Instagram du mouvement qu’elles se sont dit: ‘En fait, ça m’est aussi arrivé’. C’est très difficile d’accepter d’être victime. Cette année sans activités folkloriques a permis à certaines victimes de se rendre compte de ce qu’il se passait et de ce qu’elles avaient pu vivre”.

Les universités n’agissent pas assez

Est-ce que les universités sont conscientes du souci? Agissent-elles en conséquence?

“Aujourd’hui, les universités et milieux étudiants mettent en place des initiatives, lentement, peut-être un peu trop. Ils sont conscients, oui, mais se réfugient derrière les supports et services qui existent déjà. Et pourtant, les universités savent que ce n’est pas assez pour contrer ce problème de violence sexuelle. C’est fou de se dire qu’il n’y a pas d’enquêtes, ni de chiffres concernant les agressions sexuelles sur les campus. Je pense que les universités mesurent l’ampleur, mais pas l’urgence du problème. L’idée de ce reportage n’est pas de chercher un responsable mais de voir ce qui peut être mis en place pour les victimes, qu’elles soient écoutées, accompagnées et que ces agressions cessent”.

Rendez-vous ce lundi 7 juin, sur LN24, à 21h10.

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