Expo: l’incroyable histoire de la photographe Vivian Maier
Elle a passé sa vie à garder des enfants et à photographier les rues de New York et de Chicago. Elle n’a jamais montré ses photos de son vivant et ce n’est qu’après sa mort que son œuvre se retrouve révélée au grand jour.
L’histoire qui auréole le travail de Vivian Maier est rocambolesque. À tel point qu’elle pourrait presque se suffire à elle-même et éclipser le talent de cette photographe autodidacte qui connaît aujourd’hui une gloire posthume. C’est certainement pour cette raison que la première grande rétrospective qui lui est consacrée au Musée du Luxembourg à Paris a choisi de se concentrer uniquement sur son travail artistique. Pourtant, le parcours de cette femme atypique mérite d’être rappelé.
Une nounou d’enfer
Vivian Maier naît en 1926 à New York d’une mère française et d’un père autrichien. Dès les années 50, elle commence à travailler comme gouvernante dans de riches familles à New York et à Chicago. Pendant qu’elle promène les enfants au cœur de la ville, elle prend des photos. Toute sa vie durant, elle ne cessera la photographie, la plupart du temps sans jamais voir ses clichés. À la fin de sa vie, elle sombre dans la misère et consigne des cartons entiers de ses négatifs et pellicules dans un garde-meuble. Le loyer du box n’étant plus payé, ils se retrouvent dans une vente aux enchères. John Maloof, jeune agent immobilier, est alors à la recherche d’anciennes photos de Chicago pour un projet de quartier. Il achète en 2007 le lot pour 380 dollars sans se douter du pactole. Petit à petit, il découvre les milliers de photos et mène l’enquête pour découvrir la mystérieuse photographe. Il en fera d’ailleurs un documentaire, “À la recherche de Vivian Maier”. Vivian Maier décède en 2009 laissant derrière elle une incroyable œuvre inédite dont elle ne connaîtra jamais la gloire.
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Nouvelle icône de la photographie de rue
Avec son Rolleiflex suspendu au cou, Vivian Maier saisit discrètement et sur le vif, à hauteur de hanches, des visages de milliers d’inconnus, des scènes de la vie citadine, des détails corporels, tantôt ironiques ou comiques, mais toujours avec beaucoup de tendresse. Ce qui fera dire à certains analystes que son travail relève de la photographie humaniste, courant français représenté par Robert Doisneau ou Henri Cartier-Bresson. Mais bien plus que des clichés de street photography remplis de bons sentiments, l’œuvre de Vivian Maier est d’autant plus touchante lorsque l’on connaît l’isolement dans lequel elle a vécu. Cette femme coupée de tout lien social, sans amis, mari, ni enfants, sans contact avec sa famille, s’est évertuée à se connecter au monde en essayant de capturer le moindre signe d’humanité au détour d’une rue. On retrouve cette démarche quasi-documentaire dans les quelques interviews qu’elle a enregistrées ainsi que dans des films qu’elle a tournés. Elle lisait d’ailleurs beaucoup la presse et, atteinte du syndrome de Diogène, conservait scrupuleusement des piles entières de journaux, comme ses milliers de pellicules qu’elle n’a jamais développées. Mais pourquoi n’a-t-elle jamais montré ses photos? Le mystère demeure entier.
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- Exposition Vivian Maier au Musée du Luxembourg à Paris, jusqu’au 22 janvier 2022
- La biographie romancée Une femme en contre-jour de Gaëlle Josse, 2019.
- La biographie Vivian Maier révélée, enquête sur une femme libre d’Ann Marks, à paraître en novembre 2021.
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