Charge mentale: 12 films qui explorent l’espace domestique
Lieu de vie et de souvenirs, objet de conflits et de mémoire, décor de luttes: la maison est un personnage à part entière dans nos vies. Voici 12 films dans lesquels elle joue un véritable rôle.
Qu’elle soit enchantée par des souvenirs d’enfance ou offre le décor à des drames quotidiens, qu’elle représente un projet familial ou incarne le royaume de la femme au foyer, la maison joue beaucoup de rôles dans nos existences. Ces films lui redonnent une place au cœur de l’intrigue.
1. Dans la maison
Claude, un jeune lycéen dont on ne sait pas grand-chose, s’immisce petit à petit dans la vie et la maison de son camarade de classe, Rapha. L’exploration de ce lieu de vie lui donne l’occasion de s’adonner à un jeu littéraire et voyeuriste avec son professeur (Fabrice Lucchini): dans ses rédactions, il décrit avec cynisme et ironie ce qui se joue dans cette maison où embaume “le parfum si singulier de la femme de la classe moyenne”.
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2. Vivarium
Gemma et Tom, trentenaires amoureux et pleins d’entrain, se mettent en quête d’une maison à acheter. Alors qu’ils acceptent de visiter une nouvelle construction dans un lotissement en bordure de la ville, ils se retrouvent piégés dans la cité-dortoir. Ils réalisent petit à petit qu’ils sont condamnés à vivre une vie qu’ils n’ont pas choisie. La maison confortable et l’enfant qu’ils n’ont pas désiré vont transformer leur quotidien en cauchemar.
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3. Chanson douce
Le pitch? Deux enfants assassinés par leur nounou. Mais l’effroyable crime n’est pas l’unique enjeu de ce film adapté du roman de Leila Slimani, lui-même inspiré de faits réels. Chanson douce montre comment l’espace domestique, censé être un refuge et un lieu de paix, devient un terrain où s’expriment la domination et la violence sociale. S’y confrontent deux femmes qui n’appartiennent pas au même monde: une jeune maman qui souhaiterait retrouver sa vie de femme active (Leïla Bekhti) et une femme usée par une vie à s’occuper des enfants et des maisons des autres (Karin Viard).
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4. Jeanne Dielman, 23 Quai du Commerce, 1080 Bruxelles
Considéré comme le chef d’œuvre de la réalisatrice belge Chantal Akerman, Jeanne Dielman égrène les longues minutes d’un quotidien d’une femme au foyer des années 70 dans son appartement bruxellois. Chaque geste est décortiqué jusqu’à celui qui portera le coup fatal. Un très long film (3h45!) avec bien plus d’action qu’il n’y paraît.
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5. Swallow
Un mari qui gagne beaucoup d’argent, une magnifique maison et l’arrivée prochaine d’un enfant: Hunter a tout pour être heureuse. Pourtant, un malaise profond la guette. Plongée dans l’ennui de sa vie de femme au foyer, elle découvre une nouvelle distraction: avaler des objets. Son mari et sa belle-famille vont tenter de la remettre sur le droit chemin. Mais c’est en déterrant un secret longtemps enfoui que Hunter réussira à échapper à sa prison domestique et à reprendre le contrôle de sa vie.
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6. L’économie du couple
Elle l’a payé, il l’a rénové. Marie et Boris se séparent après quinze ans de vie commune et se déchirent une dernière fois sur l’ultime décision à prendre: à combien s’élève la part de chacun une fois le bien vendu? Entre grands investissements et petits calculs (qui a payé les courses?), la maison devient le champ de bataille d’un couple en fin de vie.
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7. La vie domestique
La vie domestique retrace 24 heures dans la vie d’une “desperate housewife”. Du lever au dîner, Juliette enchaîne les rôles d’épouse, de mère, d’amie, de bénévole, de femme qui tente de reprendre une vie active et essuie pourtant les petites phrases assassines et condescendantes.
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8. Amour Flou
Comment continuer à vivre sous le même toit, tout en étant séparés? Romane (Boringer) pense avoir trouvé la solution. Alors qu’un immeuble neuf est en construction, elle propose à l’entrepreneur un projet hors du commun: relier deux appartements distincts par la chambre des enfants. Ce film cocasse a le mérite d’aborder une problématique actuelle: comment adapter nos habitations à nos modes de vie de plus en plus décomposés?
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9. La dernière folie de Claire Darling
Claire Darling (Catherine Deneuve) se réveille avec une idée fulgurante: elle pense qu’elle va bientôt mourir et décide de vider entièrement sa maison. Elle organise un vide-grenier et vend tous les biens qui ont habité sa vie. Un film sensible sur le rapport conflictuel que nous entretenons avec les objets: alourdissent-ils notre existence ou sont-ils de fidèles compagnons qui nous rappellent d’où nous venons et ce que nous sommes?
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10. La bonne épouse
Comment fabrique-t-on une femme au foyer dévouée, élégante et habile? La bonne épouse nous plonge au cœur de la fabrique de la soumission. Paulette (Juliette Binoche) mène à la baguette l’une des dernières écoles ménagères du pays et explique aux jeunes femmes comment exercer leur pouvoir dans le seul royaume qui leur est donné: la maison. Mais très vite, les vieilles valeurs de la directrice vont entrer en collision avec les aspirations d’une nouvelle génération de jeunes filles éprises de liberté. Un film touchant et drôle qui replace la sororité au cœur des luttes féministes.
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11. Demain, on déménage
Charlotte (Sylvie Testud), jeune célibataire, vit dans un duplex désordonné et peine à écrire des récits érotiques. Quand son père décède, sa mère débarque et occupe le premier étage. Cette figure maternelle, encombrante mais pleine d’espoir, remet de l’ordre, des fleurs sur la table et au passage un peu de vie dans le quotidien morose de sa fille. Un très beau film sur les relations mère-fille, mais aussi sur les existences ballottées d’un endroit à l’autre, où les lieux de vie ne sont que “provisoires”.
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12. Mary Poppins
Michaël Banks vit seul avec ses trois enfants et peine à rembourser son emprunt immobilier. Pendant qu’il se bat avec les banquiers, les enfants livrés à eux-mêmes sont inconsolables après avoir perdu leur maman. C’est alors que Mary Poppins, mi-gouvernante, mi-magicienne, tombe littéralement du ciel. Elle va égayer le quotidien tout en l’ordonnant et contribuer à l’entreprise de sauvetage de la maison familiale.
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