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Témoignage: “J’ai avorté avant d’avoir des enfants”
“J’avais environ 30 ans. J’étais célibataire et j’avais la vie devant moi. Je savais que je voulais des enfants et fonder une famille, mais en attendant de trouver le bon, je profitais calmement de ma vie. Un soir, j’ai passé une soirée avec un ami de longue date, et une chose en entraînant une autre, nous avons fini ensemble dans le même lit. Une soirée totalement improvisée, et une finalité à laquelle nous ne nous attendions pas vraiment. Cela dit, pas question de parler d’un début d’idylle, mais plutôt de deux adultes consentants qui avaient passé un bon moment ensemble”. C’est de cette manière de la jeune maman nous explique comme sa vie de célibataire a basculé du jour au lendemain.
Un bon moment qui tourne au questionnement
Rapidement, Marie ressent quelque chose de différent à l’intérieur d’elle. Une impression confirmée par un retard de règles. “Quand je remarque que mes règles n’arrivent pas, je suis dans une sorte de déni. Impossible que je sois enceinte, ce genre d’histoire n’arrive qu’aux autres… Je prends quand même rendez-vous chez ma gynécologue, auquel je vais avec une amie. Ma gynécologue m’annonce que je suis enceinte de presque 12 semaines. C’est le choc. Plus possible de nier maintenant”.
La gynécologue lui prévient alors qu’à 12 semaines de grossesse, la jeune femme n’est qu’à quelques jours à peine de la limite légale pour avorter, si elle ne souhaite pas garder l’enfant. “Sur le coup, c’est très clair pour moi, je ne veux pas le garder. Le père biologique est rapidement au courant. Pour lui, les choses sont tout aussi claires: au-delà du bon moment que l’on a passé ensemble, il n’a jamais été question de fonder quoi que ce soit avec moi, et encore moins une famille. Il me prévient que si je décide de poursuivre cette grossesse, je devrai assumer seule cet enfant. Mais être une mère célibataire n’a jamais été mon envie. Mon choix est donc clair: je veux avorter”. Marie décide donc de prendre rendez-vous pour pratiquer une IVG.
“Et si je ne pouvais plus en avoir?’
La veille de l’intervention, la jeune femme a quelques doutes, et des dizaines de questions se bousculent dans sa tête: “Si je laisse partir cet enfant, aurai-je l’occasion de devenir mère un jour? N’est-ce pas mieux de devenir mère célibataire? Aurais-je des enfants?
J’ai sérieusement peur de regretter, de faire le mauvais choix. Je contacte alors une amie de longue date qui a eu un enfant seule alors qu’elle était très jeune. Je lui pose des questions sur sa vie, son quotidien, son vécu. De son côté, elle joue franc-jeu et me dit honnêtement qu’elle n’a jamais envisagé l’avortement. Ensuite, elle me parle de son quotidien de maman solo, de son amour incroyable pour sa fille et de ses galères, des difficultés auxquelles elle doit faire face, de sa vie de femme et de ses victoires.
Elle me confirme que jamais elle n’a regretté d’avoir gardé son enfant. On échange un bon moment sur sa vie. Après cette discussion, je comprends que si mon amie assume pleinement cette vie de mère célibataire, ce n’est pas ce que je souhaite pour moi. Oui, je veux fonder une famille et oui, je veux des enfants, mais pas dans ces conditions. Pas comme cela. Cette nuit-là, j’ai peu dormi, mais je me sens sereine face à mon choix”.
Comme un besoin d’en parler
Le lendemain, Marie se rend à l’intervention. La suite se déroule très vite, sans qu’elle ne prenne conscience de ce qui se passait: “Je crois que je me suis mise dans une bulle de protection pour ne pas trop ressentir l’aspiration et mes sentiments. Je veux vite oublier, passer à autre chose”. Après l’intervention, Marie rentre chez elle et essaie de tourner la page. Mais elle ne peut s’empêcher de réfléchir à ce qui vient de se passer. Elle ressent l’immense besoin d’en parler, et alors qu’elle n’avait pas osé parler à sa famille de ce qu’elle vivait, elle décide enfin d’en parler à sa maman. “Je ne l’avais pas fait avant car je savais qu’elle tenterait de me dissuader. Je lui ai fait part de ce qui venait d’arriver, et du choix que j’ai fait. Je suis alors consciente d’une chose: j’ai pris la bonne décision. Maman célibataire, ce n’était pas pour moi”.
Deux mois et demi plus tard, Marie rencontre un homme. Cet homme, il deviendra le père de ses enfants: “Entre nous, tout a été très vite! Tellement que quelques mois à peine après notre rencontre, on parle de fonder une famille ensemble. Un an plus tard, notre aîné arrive et réalise notre rêve d’être parents, puis rapidement après, un deuxième enfant. Deux enfants et deux grossesses désirées, de l’amour entre un homme et une femme”. Une rencontre qui a conforté Marie dans sa décision d’avoir eu recours à l’IVG.
Six ans plus tard, le bilan
“Je vous mentirais si je vous disais que je n’y pense jamais. Aujourd’hui encore, je pense à ce bébé que je n’ai pas eu. Je me demande quel âge il aurait, s’il s’agissait d’un garçon ou une fille… Mais je sais que si j’avais décidé de garder cet enfant, je n’aurais pas la vie que j’ai aujourd’hui. J’aurais peut-être rencontré mon compagnon, mais jamais nous n’aurions construit cette vie que nous avons ensemble aujourd’hui. Donc je ne regrette pas, et je ne culpabilise pas non plus d’avoir, un jour, choisi d’avorter. Je sais que c’était la bonne décision pour moi, mes souhaits et ma réalité”.
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