Faire l’amour ne veut pas toujours dire pénétration
Se câliner, s’embrasser, se serrer, se caresser… Des moments de partage trop souvent négligés au sein du couple. Pourtant, ils font entièrement partie de l’idée de “faire l’amour”, au même titre que la pénétration. On a discuté de l’évolution de ce terme avec la sexologue Héline Zabeau.
Il y a 60 ans, faire l’amour était un acte sacralisé que les jeunes époux attendaient avec impatience. “Il était lié au mariage, au fait d’avoir des enfants, de créer une famille, de faire perdurer un nom”, explique Héline Zabeau. Faire l’amour représentait alors une réelle étape dans la vie d’un couple et n’était certainement pas basé uniquement sur la notion de plaisir. Aujourd’hui, bien qu’elle reste encore liée à l’idée de pénétration, l’expression a évolué.
Une évolution liée aux orientations sexuelles
“Coucher”, “avoir une relation sexuelle”, “être intime”: il y a plusieurs façons de “faire l’amour”, sans qu’elles ne renvoient nécessairement à l’acte de pénétration. Si l’expression s’est modifiée, c’est que les pratiques et les orientations sexuelles ont changé. “Pendant longtemps, la description de l’acte sexuel était hétérogenrée: il s’agissait avant tout d’une pénétration hétérosexuelle, celle d’un pénis dans un vagin, souligne Héline Zabeau. Et de poursuivre: Aujourd’hui, la notion même de pénétration a changé. Elle intègre désormais le fait qu’elle puisse se faire dans l’anus, avec la langue, les doigts, des sextoys…”.
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“Faire l’amour”, une notion propre à chaque couple
Pour la sexologue, il y a autant de façons de faire l’amour que de couples. “Je me rappelle d’une anecdote racontée par un confrère sexologue. Un couple était venu le consulter car il soupçonnait que la femme soit enceinte. Il a alors demandé au couple pourquoi il n’avait pas consulté un gynécologue. Le couple a expliqué qu’il voulait être certain d’avoir fait l’amour correctement… Et de se prendre dans les bras pour mimer l’acte. La femme n’était évidemment pas enceinte, mais ceci montre bien que chaque couple a sa façon de se représenter l’acte sexuel, en fonction de son bagage”. Pour certains, il peut s’agir d’un corps à corps; pour d’autres, c’est l’atteinte de l’orgasme qui définit l’acte. “Pourtant, ça, on peut aussi y arriver seul(e)!”, rappelle Héline Zabeau.
Il y a 60 ans, faire l’amour était un acte sacralisé que les jeunes époux attendaient avec impatience…
Et les “préliminaires” dans tout ça?
“Faire l’amour regroupe tous les instants de qualité qui se font dans l’intimité, au sein du couple. Et c’est à chacun de se les créer. Pour cela, il faut avoir envie de partager et de faire plaisir à l’autre”, résume la sexologue. D’ailleurs, aujourd’hui on conçoit mieux que les préliminaires ne soient pas seulement les prémisses d’une pénétration, mais qu’ils peuvent aussi se suffire à eux-mêmes. “Ils désignent au départ la phase de préparation à l’intimité, à l’acte sexuel. Ce sont des gestes de tendresse, des caresses, des baisers, échangés et partagés dans l’intimité”, décrit la sexologue. En s’appliquant à échauffer son partenaire, on se connecte à ses désirs. “Ce qui compte finalement, c’est l’intention qui est mise dans le geste. La manière dont on caresse son ou sa partenaire, c’est déjà une façon de faire l’amour”.
Finalement, “faire l’amour”, c’est quoi?
De la même manière qu’il existe plusieurs façons de manger, on peut avoir envie de consommer le sexe de différentes manières. “Généralement, vous optez pour la brasserie du quartier que vous connaissez par cœur, simple et efficace. De temps en temps, vous craquez pour un fast-food, rapide et rassasiant. Et puis un jour, vous avez envie de vous offrir un menu 5 services dans un restaurant gastronomique, pour déguster et faire durer le plaisir. C’est pareil pour l’amour”, explique Héline Zabeau. “Vous pouvez avoir envie de la position habituelle qui marche à tous les coups, d’un petit rapport rapide dans le canapé, ou d’essayer de nouvelles positions durant une longue partie de jambes en l’air. Le tout, c’est d’être à l’écoute de ses envies”, conclut la sexologue Héline Zabeau.
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