Infirmière du sein
Le rôle des infirmières du sein dépasse le strict cadre médical. © Getty Images

Portrait: “Je suis infirmière du sein”

Elle soigne, panse, informe, écoute, réconforte: l’infirmière du sein accompagne les femmes atteintes du cancer tout au long de leur parcours. Ce lien intime, c’est le métier de Caroline. Elle nous raconte son quotidien.

“Ce que j’aime dans mon métier, c’est de voir dans les yeux des patientes qu’elle se sentent à l’aise, qu’elles sont en confiance avec l’équipe médicale”, nous confie Caroline Goossens, 40 ans. Depuis 2011, cette infirmière spécialisée en oncologie travaille à la Clinique du sein de l’Hôpital Saint-Jean, au cœur de Bruxelles. “L’infirmière du sein, aussi appelée infirmière de référence et parfois onco-coache, est chargée de coordination en oncologie, détaille Caroline, que nous avons rencontrée sur son lieu de travail. Elle accompagne les patientes dans les pathologies bénignes (kyste, fibroadénome…), mais majoritairement malignes (cancer). Elle travaille en lien étroit avec l’équipe médicale: gynécologues, oncologues, radiologues, radiothérapeutes, psychologues, onco-esthéticiennes, kinés, diététiciennes…”.

Un métier de dévotion

Après un bachelier en soins infirmiers, Caroline suit une formation en oncologie générale. Elle débute dans le métier à Saint-Jean, dans un service polyvalent, et passe ensuite en radiothérapie, où elle se forme intensivement à l’oncologie. Après quelques années, elle est engagée à la Clinique du sein du même hôpital – d’abord un jour par semaine, puis deux, puis trois, avant de s’y consacrer exclusivement… “Je me sens à ma place ici”.

Aujourd’hui, Caroline a choisi de travailler à mi-temps pour se consacrer à ses trois enfants en parallèle… “mais aussi, parce que ça permet de maintenir l’équilibre et de prendre du recul face aux situations difficiles qu’on rencontre dans le métier. Bien sûr, on se projette dans ces histoires. Je me dis souvent que c’est terriblement injuste. Quand on doit annoncer le diagnostic à une jeune femme qui vient de se marier, à une autre qui rêve d’avoir un enfant ou encore à une personne seule dont toute la famille est à l’étranger… Chaque histoire est confrontante”.

Perdre un sein, c’est perdre un peu de soi, et cela implique une période de deuil

“Heureusement, le pronostic du cancer du sein est bon, sinon je ne pourrais pas faire ce métier”. En moyenne, 87% des femmes qui ont reçu ce diagnostic sont en effet encore en vie cinq ans plus tard, peut-on lire sur le site de l’association Pink Ribbon.

© Caroline Goossens, infirmière du sein à la Clinique Saint-Jean, à Bruxelles.

Garde-fou

“Le jour de l’annonce du diagnostic, on est toujours là, à côté du médecin, explique Caroline. On écoute ce qu’il dit, on soutient la patiente, on fait office de garde-fou”. Face au choc de l’annonce, son rôle est de soutenir la patiente, mais aussi de s’assurer qu’elle ait bien tout compris: “Après ce rendez-vous, on la voit généralement à part, dans notre local. On lui permet de poser ses questions, de lâcher la pression, de pleurer… Devant le médecin, les patients sont généralement plus sur la réserve”.

Une fois ce rendez-vous passé, l’infirmière s’active pour prendre les rendez-vous rapidement et organiser le trajet de traitement selon le protocole. “On prend le relais parce que face au verdict, les patientes sont souvent désarmées”.

Soignante confidente

L’infirmière reste aux côtés de la patiente tout au long de son traitement, tantôt soignante, tantôt confidente. “Ma journée-type? Il n’y en a pas. On est assez autonomes dans notre rôle, on va rendre visite aux patientes en chimio ou en chirurgie, on reçoit les feedbacks de la psychologue. En cas de mastectomie, on ouvre le pansement, on décrit la plaie, on rassure. Parce que perdre un sein, c’est perdre un peu de soi, et cela implique une période de deuil”.

On veut leur offrir un cocon, un environnement personnalisé

L’infirmière du sein offre aussi des clés aux femmes pour les aider à aborder les sujets délicats en famille. “On leur donne confiance. C’est un métier où il faut avoir le contact humain facile, être capable de dire les choses simplement. Heureusement, notre équipe compte aussi une psychologue formée sur le sujet, qui prend le relais”. Car le rôle d’infirmière du sein dépasse le strict cadre médical. “On sait que ce genre de diagnostic envahit les projets de vie. Les traitements peuvent être longs, difficiles. La plupart des patientes ont entre 40 et 60 ans, mais on en voit de plus en plus jeunes, de 30 ans, 20 ans. Généralement, leur vie professionnelle sera mise entre parenthèses pendant au moins un an. On sait que ça bouscule leur couple, leur carrière, leur vie de famille, leur projet bébé, leur sexualité. Notre prise en charge implique aussi de les accompagner dans tout ça”.

Un cocon chaleureux

“On sent bien qu’on est leur ‘petites mamans’, poursuit Caroline. On veut leur offrir un cocon, un environnement chaleureux, personnalisé. La clinique du sein propose non seulement les services d’une psychologue, mais aussi des sessions d’art-thérapie, de sophrologie, d’acupuncture, de la kiné, de l’ergothérapie… On est là pour les informer sur tous ces services”. Caroline co-organise aussi les “Cafés hormonaux”, à l’hôpital, qui permettent aux patientes sous traitement anti-hormonal de se rencontrer et de partager. “Les patientes créent de vrais liens, elles se sentent moins seules”.

Petites fées des soins, les infirmières du sein œuvrent donc, discrètement mais sûrement, au bien-être de leurs patientes “parce que se sentir bien et en confiance avec le soignant et l’équipe médicale, c’est super important”, conclut Caroline.

Le bon réflexe
Vous avez le moindre doute sur un symptôme du cancer du sein? Une boule dans votre poitrine, une petite plaie, des écoulements mammaires, un sein qui change de forme, un inconfort? Contactez une clinique du sein.

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