Comment prendre soin de ses reins?
À l’occasion de la Journée Mondiale du Rein, on vous explique l’importance des reins et comment en prendre soin au quotidien.
Ils fabriquent l’urine et pour cette raison ne jouissent pas d’une noble réputation. Pourtant ils filtrent tous les jours plus de 300 fois la totalité de notre sang! Ils sont aussi connectés à tous les autres organes du corps pour réguler la filtration des déchets. Les reins, prenons-en soin!
Sensibiliser aux maladies rénales
La Journée Mondiale du Rein met cette année l’accent sur la prévention et l’accès aux soins pour tous. “C’est vital de prendre soin de ses reins, car lorsqu’une cellule rénale meurt, elle ne se régénère pas. Un nombre de cellules insuffisant ne permet alors plus une bonne épuration du sang. Il faut alors avoir recours à la dialyse ou à la transplantation”, explique le professeur Goffin, chef de clinique en néphrologie aux cliniques universitaires Saint-Luc. “On estime en Belgique que 13.000 personnes sont affectées par des problèmes d’insuffisance rénale de stade 5, le stade ultime qui concerne les dialysés et transplantés”, précise le néphrologue. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des traitements qui ralentissent les maladies rénales et on peut aussi les prévenir en adoptant de bonnes habitudes.
À quoi servent les reins?
Les reins filtrent en permanence les déchets de notre corps (résultant de la digestion des aliments, acide urique, médicaments, excès de minéraux, toxines, etc.) et assurent sa stabilité. Mais ces deux organes d’une dizaine de centimètres fabriquent aussi une hormone indispensable à la production des globules rouges (l’érythropoïétine), activent la vitamine D (importante pour les os, le cœur et le cerveau) et contribuent à réguler la pression artérielle. Un bon fonctionnement des reins est donc primordial pour tout l’organisme!
Comment prendre soin de ses reins?
Les reins fonctionnent comme une usine de traitement de déchets. Il faut à la fois l’alimenter suffisamment en eau pour qu’elle puisse faire son travail d’épuration et ne pas trop compliquer sa tâche en ne la surchargeant pas de toxines (sel, médicaments, protéines, etc.). En d’autres termes, voici les gestes à adopter :
- Boire suffisamment d’eau: en moyenne 1,5 litres par jour, mais la quantité doit être adaptée en fonction des conditions (chaleur, activité physique, etc.)
- Limiter le sel: l’excès de sel est un véritable poison pour le corps. Il augmente la tension artérielle qui est un facteur de risque pour les maladies rénales et complique le travail de filtration. L’OMS recommande de limiter sa consommation de sel à 5 grammes par jour. Enlevez donc cette salière de la table et ne salez pas pendant que vous cuisinez (préférez les épices!).
- Adopter une alimentation équilibrée (pauvre en graisses saturées, sucres, viandes rouges, alcool, etc.) et faire de l’exercice physique pour éviter les problèmes d’hypertension artérielle et de diabète, les deux grands pourvoyeurs des maladies rénales.
Des signaux qui peuvent alerter sur le fonctionnement des reins?
Les maladies rénales sont silencieuses et les symptômes ne se déclarent que quand le stade d’insuffisance rénale est généralement avancé. Mais vous pouvez :
- Examiner régulièrement votre urine: étant produite par les reins, elle offre un précieux indice de leur bon fonctionnement. Si elle change de couleur, d’odeur ou qu’elle mousse, vérifiez ces symptômes avec votre médecin généraliste. Si vous observez des traces de sang dans l’urine (et pas une simple coloration due à la consommation de betterave), il faut immédiatement consulter.
- Faire une prise de sang et d’urine une fois par an: la mesure de l’albumine dans l’urine et de la créatine dans le sang donnent des indices sur le fonctionnement des reins.
Enfin, un état de fatigue générale, les chevilles qui ont tendance à gonfler et une odeur corporelle inhabituelle peuvent être des signes d’un dysfonctionnement rénal.
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Quid des plantes pour les reins?
Certaines plantes diurétiques seraient conseillées pour favoriser l’élimination (queue de cerise, poireaux, etc.). “En tant que médecin, je ne conseille pas. Pour la simple et bonne raison qu’il est difficile de contrôler ce que consomme effectivement le patient. D’autant que les plantes diurétiques peuvent fatiguer et user les reins chez quelqu’un qui n’a pas de problèmes rénaux. Et à l’inverse, pour les personnes en insuffisance rénale, certaines plantes sont déconseillées, comme le millepertuis, le curcuma et le safran parce qu’ils interfèrent avec la métabolisation des médicaments rejetée dans le sang”.
Le professeur Goffin ne manque pas de rappeler l’affaire sanitaire qui avait secoué la Belgique dans les années 90. “Des centaines de femmes avaient développé une insuffisance rénale grave, et pour certaines des cancers, après avoir consommé des compléments alimentaires qui contenaient par erreur une plante chinoise très toxique pour les reins, l’aristoloche (Aristolochia Fang-Chi)”.
Pour le Professeur Goffin, seule la canneberge a montré son efficacité dans la prévention des infections urinaires. Sous forme de jus (sans sucres ajoutés) ou en gélules, la consommation de ce petit fruit rouge acide permet d’éviter que les bactéries en cause dans les infections urinaires ne s’accrochent à la paroi de la vessie. “C’est important de prévenir les infections urinaires et de les traiter à temps pour éviter que les microbes ne remontent vers les reins et que la situation ne dégénère en pyélonéphrite”.
À lire: Les pouvoirs extraordinaires du rein, de Gilbert Deray (Fayard, 2019)
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