Allaiter réduit-il les risques de cancer du sein?

Le cancer du sein est le cancer le plus courant chez la femme: 1 sur 9 risque d’en développer un au cours de son existence. Et si l’âge semble être le facteur le plus important, certains choix de vie influent sur les risques, dont celui d’allaiter son enfant.

Plus de 10.000 femmes belges déclarent chaque année un cancer du sein. Une maladie en partie génétique mais qui est aussi liée à des aspects culturels. Parmi eux: la manière dont nous mangeons, bougeons, le fait d’avoir pris – ou pas – la pilule, notre consommation d’alcool et de tabac ainsi que la façon dont nous nourrissons nos enfants. Des chercheurs ont en effet découvert qu’allaiter réduisait le risque de déclarer un cancer du sein. La Dr Anne Boucquiau, porte-parole de la Fondation Contre Le Cancer, nous en dit plus sur l’incidence de l’allaitement sur ce cancer.

L’allaitement offre une double protection

“Ce n’est pas un mythe, l’allaitement diminue le risque de contracter un cancer du sein. Lorsqu’elles allaitent, les femmes produisent beaucoup moins d’œstrogènes. Leur exposition à cette hormone est moins importante et donc le risque de contracter un cancer du sein aussi”. Et de préciser: “Plus longtemps on allaite au cours de sa vie de femme, plus le risque diminue”.

Mais ce climat hormonal particulier n’est pas la seule explication. Pendant l’allaitement, la structure du sein se modifie et un tas de cellules sont éliminées, en particulier les cellules endommagées. “On sait aujourd’hui qu’un cancer prend très longtemps à se développer. Or, lors de l’allaitement et de ce changement structurel du sein, les cellules endommagées – qui peuvent devenir cancéreuses – sont éliminées. Les études ont prouvé que ce ‘nettoyage’ protège la femme”, nous détaille Anne Boucquiau.

Prémunir oui, mais pas éviter

Si allaiter un ou plusieurs enfants a pour avantage de protéger la maman des risques de contracter un cancer du sein, cela ne veut pas dire pour autant que les femmes allaitantes n’en déclareront jamais. “Allaiter est bénéfique pour la mère et pour l’enfant puisque l’allaitement protège bébé de l’obésité, deuxième facteur de risque de déclarer un cancer. Mais ce n’est pas parce qu’on allaite son enfant pendant plusieurs mois qu’on évite le cancer à coup sûr”.

Une bonne hygiène de vie pour éviter les cancers

La spécialiste rappelle que, peu importe que l’on choisisse ou pas d’allaiter son enfant, le plus important est d’avoir une bonne hygiène de vie afin d’éloigner au maximum les risques de cancers.

• Faire de l’exercice physique: faire du sport, de manière modérée ou intensive, est une action favorable dans la lutte contre le cancer car elle booste le système immunitaire. C’est aussi primordial pour éviter les récidives de cancer.
• Avoir une alimentation équilibrée et variée: ayez une alimentation riche en fibres, en vitamines et privilégiez les produits frais et non transformés.
• Garder un poids de forme: l’obésité est l’une des causes les plus importantes de cancer, et pas seulement du sein. En évitant d’être en surpoids, on diminue le risque.
• Réduire sa consommation d’alcool: l’alcool, en diminuant l’absorption des vitamines, a un effet néfaste sur notre organisme et augmente les risques de déclarer un cancer. Il est donc conseillé d’en consommer le moins possible et de privilégier les jours sans consommation.
• Ne pas fumer: le tabac est extrêmement cancérigène. Lorsqu’elles sont absorbées, les molécules présentes dans la cigarette attaquent l’organisme et provoquent de nombreux cancers, et pas uniquement le cancer de la gorge ou des poumons. Le cancer de la vessie est, par exemple, l’un des cancers les plus courants chez les fumeurs.

Le message de la Fondation

Si 1 femme sur 9 déclarera un jour un cancer du sein, il est important de ne pas oublier que 8 femmes sur 9 n’en seront pas victimes. Pour éviter le cancer, il faut prendre soin de soi et de sa santé en règle générale. “Soyons donc attentives, mais pas anxieuses”, nous explique la porte-parole Anne Boucquiau, qui nous rappelle que plus de 90% des femmes déclarant un cancer du sein y survivent, et qu’il y a une vie après le cancer.

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