45 adolescents sont admis chaque semaine aux urgences pour abus d’alcool , un record alarmant
En 2017, les urgences hospitalières belges ont accueilli près de 45 ados par semaine pour abus d’alcool. Un record par rapport aux dix dernières années, selon les données fournies par l’Agence intermutualiste (AIM) et relayées par la Mutualité chrétienne.
En 2017, 2334 jeunes âgés de 12 à 17 ans sont entrés aux urgences après avoir consommé trop d’alcool. Cela représente environ 45 admissions par semaine. C’est la première fois en dix ans que le bilan est aussi catastrophique. “Il s’agit d’un signal sérieux. La politique de santé publique en matière d’alcool doit être bien plus offensive”, indique Jean Hermesse, Secrétaire général de la Mutualité chrétienne.
Le binge drinking en cause
Le risque de subir une intoxication alcoolique est renforcé par la tendance du binge drinking, un mode de consommation excessif de boissons alcoolisées sur un court laps de temps. On parle de binge drinking à partir de 4 verres d’alcool consommés en 2 heures pour une femme, et à partir de 6 verres pour un homme.
Des conséquences à long terme
Selon le rapport de l’AIM, les jeunes de 12 à 17 ans qui débarquent à l’hôpital après une surconsommation d’alcool sont autant de filles que de garçons. Une tendance qui inquiète Jean Hermesse: “Un jeune qui se saoule ne risque pas seulement d’être malade et d’adopter des comportements qu’il regrettera le lendemain. L’abus d’alcool peut aussi gravement nuire à la santé des jeunes à plus long terme”, déplore-t-il. Et d’ajouter: “Il peut, par exemple, entraîner des lésions cérébrales irréversibles avec des conséquences sur les capacités d’étude. Les réussites scolaires se font plus rares, ce qui réduit aussi les chances de succès sur le marché du travail. Ce risque sérieux n’est, hélas, pas encore suffisamment connu des parents et des jeunes eux-mêmes”
Cancers pouvant être liés à l’alcool
Si les chiffres ne montrent pas de disproportion entre les garçons et les filles, c’est plutôt sur le plan géographique que l’écart se crée. En effet, l’abus d’alcool chez les mineurs est plus fréquent dans les provinces limitrophes de la France (Flandre occidentale, Hainaut et Luxembourg). Or ce sont dans les mêmes provinces que les cancers qui peuvent être liés à l’alcool sont les plus répandus (cancers du foie, de l’estomac, du colon, de l’œsophage, de la bouche, et de la gorge).
Interdire l’alcool aux mineurs
Face à ces chiffres alarmants, Jean Hermesse tire la sonnette d’alarme: “La ministre fédérale de la Santé a décidé de modifier la législation sur la vente et la mise à disposition d’alcool aux moins de 18 ans à partir de janvier. Mais elle maintient l’autorisation de vendre, offrir ou servir de la bière et du vin à partir de 16 ans. C’est un très mauvais signal”, déplore-t-il. Le Conseil Supérieur de la Santé voudrait, quant à lui, fixer l’âge minimum de consommation d’alcool à 18 ans, comme dans 22 des 28 pays de l’Union européenne.
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