Santé: ces maux qu’il ne faut surtout pas laisser traîner
La pandémie a fait chuter le nombre de dépistages médicaux, entraînant une conséquence grave: prendre en charge un cancer avancé diminue les chances de guérison. Pour éviter les diagnostics tardifs, il faut rester attentif à certains symptômes: boule dans le sein, lésion cutanée, perte de poids inexpliquée…
Lors du premier confinement, les diagnostics de cancers ont diminué de 50% par rapport à 2019. “Cela est évidemment dû à l’arrêt des consultations non urgentes mais aussi à la crainte des patients de consulter”, avance la Dr Laurence Gordower, coordinatrice de la Clinique Prévention et Dépistage des Cancers du CHIREC. “Lors de la réouverture, à la fin du printemps, début de l’été, ce retard a été rattrapé, mais trop peu. En septembre 2020, il y avait encore 5000 cas de cancers ‘dans la nature’ des cancers attendus mais pas encore diagnostiqués (si on compare avec l’année précédente, ndlr)”. Pourtant, tout est mis en œuvre pour que le patient soit pris en charge en toute sécurité.
Les symptômes qui doivent alerter
Certains symptômes imposent une consultation chez le médecin généraliste, qui pourra ensuite rediriger le patient vers un spécialiste ou un centre de dépistage.
Les symptômes à surveiller:
• Une boule/grosseur dans le sein et partout ailleurs dans le corps.
• Une perte d’appétit, nausées/vomissements récurrents.
• Des lésions sur la peau qui peuvent apparaître ou se modifier.
• Une perte de poids inexpliquée.
• Du sang dans les selles, les urines.
De manière générale, tout changement/symptôme inhabituel persistant non expliqué soudain demande une consultation: constipation, diarrhée, fatigue extrême, problème au cœur, douleur physique, perte de mémoire, difficultés à avaler, fièvre récurente sans cause apparente, hématomes spontanés… Par ailleurs, il ne faut pas non plus négliger d’autres problèmes de santé: pathologies cardio-vasculaires, neurologiques…
“Mais surtout, il ne faut pas attendre l’apparition de symptômes pour consulter”, rappelle la spécialiste. Programmer des visites de routine chez le gynécologue ou le dermatologue par exemple, est très important, et participer à certains dépistages (colorectal, sein, gynéco, peau…). “Depuis 10 ans, on remarque que les tumeurs cutanées ont explosé. Les gens voyagent plus, s’exposent plus… Même avant la Covid-19, lorsqu’un patient apercevait une lésion cutanée, donc une tumeur de la peau, il ne consultait pas assez rapidement. Souvent, le patient se dit que ce n’est pas trop grave, qu’il ne va pas se déranger pour un petit bouton. De plus, l’attente avant d’avoir un rendez-vous chez le dermatologue est parfois longue, ce qui n’encourage pas le patient à consulter. Mais avec la pandémie, on a remarqué qu’on avait beaucoup moins détecté ces tumeurs. Elle n’a fait qu’aggraver ces délais et ces retards de diagnostics”, détaille la Dr Laurence Gordower.
Se faire diagnostiquer tôt pour un traitement efficace
Plus un diagnostic est posé de façon précoce, plus le traitement sera efficace et plus les chances de guérison seront grandes. Alors que si un cancer est détecté tardivement, le traitement sera généralement plus lourd et moins efficient. “Par exemple, si un cancer du sein est dépisté tard, il faudra peut-être directement réaliser une chimiothérapie après ou avant une opération chirurgicale, car le cancer est davantage avancé. Alors que soigné à temps, il n’y aurait peut-être eu besoin que de l’opération”.
Le manque de dépistage pour poser des diagnostics était déjà présent avant l’arrivée du coronavirus, mais la pandémie a exacerbé ce phénomène. “Le problème, c’est que le cancer continue de faire peur. Procéder à un dépistage stresse énormément les patients. Pourtant, dans la majorité des cas,le patient est rassuré après les résultats. Et si une pathologie cancéreuse ou non est mise en évidence, le patient sera rapidement aiguillé vers le spécialiste ad hoc pour une prise en charge rapide”, précise la spécialiste.
Un manque de prévention pour certaines maladies
Bien que certains signes alertent rapidement, d’autres passent à la trappe pour les patients. “Beaucoup de prévention et de sensibilisation sont mises en place pour le cancer du sein. Une femme sait généralement que si une boule se fait sentir dans la poitrine, il est important de consulter rapidement. Pour d’autres cancers, comme les tumeurs cutanées, il y a encore un gros travail de sensibilisation à mettre en place par exemple”. Et de conclure: “Vraiment, il ne faut pas avoir peur de consulter. Cela ne sera jamais ‘de trop’. Toutes les précautions d’hygène sont mises en œuvre pour assurer la sécurité des patients”.
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