Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus fait ses preuves!
Le vaccin HPV (le virus du papillome humain), mis sur pied pour éradiquer le cancer du col de l’utérus, fait ses preuves. Une étude suédoise démontre que les femmes immunisées réduisent de 53% leur risque de cancer. Ce pourcentage passe à 88% si le vaccin est réalisé avant l’âge de 17 ans.
Interrogé par nos confrères de Bodytalk, le Professeur Pierre Van Damme, directeur du Centre d’évaluation des vaccins de l’Université d’Anvers, confirme les rapports scientifiques sur le sujet: “Cette étude suédoise de suivi (réalisée entre 2006 et 2017) démontre qu’en combinaison avec le dépistage, un programme de vaccination bien conçu pourrait presque complètement éradiquer le cancer du col de l’utérus”.
Pourquoi son efficacité n’est prouvée qu’aujourd’hui?
S’il a fallu quelques décennies pour qu’on étudie son efficacité, c’est que le vaccin HPV, introduit en 2006, s’administre au début de l’adolescence (vers 12 ans), mais que le cancer du col ne survient qu’après l’âge de 30 ans.
Entre 2006 et 2017, des chercheurs ont étudié le cas de 1,6 million de femmes, dont plus d’un demi-million étaient vaccinées. Pour les femmes immunisées, ayant entre 17 et 30 ans, le risque d’attraper ce cancer sous forme invasive diminuait de moitié (53%). Pour les femmes ayant reçu les deux doses avant leurs 17 ans, le risque baissait de 88%. À noter que pour plus d’efficacité, il est recommandé que le vaccin HPV soit réalisé avant le début de la vie sexuelle.
Quels chiffres en Belgique?
Si l’on se réfère au site de la Fondation contre le cancer, 643 cancers du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année chez nous. Les femmes âgées de 30 à 70 ans sont les plus touchées. Parmi les diagnostiqués, un peu moins de 200 cas décéderont des suites du cancer. Un quart des cancers associés au HPV sont contractés par des hommes, provoquant des tumeurs de la gorge, du pénis ou de l’anus.
Comment se déclenche le cancer?
Le cancer du col de l’utérus, dans 99% des cas, provient d’une infection par le papillomavirus humain (HPV). Dans 99% des cas aussi, cette infection guérit seule, mais il arrive que le virus persiste dans le col. Dans ce cas, le tissu endommagé se transforme petit à petit en tumeur. L’évolution peut être longue et passer par différents stades avant que le cancer ne se déclare.
Heureusement, ces lésions précancéreuses peuvent être détectées grâce au frottis vaginal, un examen réalisé par un gynécologue ou un médecin tous les trois ans chez les femmes âgées de 25 à 65 ans. Si les lésions sont détectées rapidement, la guérison via une opération chirurgicale est possible. Après, cela devient plus compliqué. L’idéal, pour éviter d’en arriver à ce stade, c’est la vaccination en deux doses, à six mois d’intervalle. En Belgique, les hommes n’ont jusqu’ici pas de dépistage systématique!
Se faire vacciner?
Le système de vaccination, dans notre pays, se fait principalement via les visites médicales, à l’école, pour les filles et les garçons (depuis 2019 pour ces derniers).
En Flandre, le vaccin est administré gratuitement en première secondaire. Pour la Wallonie, c’est en deuxième année. Cependant, si 91% des jeunes Flamands sont vaccinés, seul un tiers des jeunes Wallons le sont. Comment expliquer une telle disparité entre le nord et le sud du pays? Simple question de procédure: en Flandre, le vaccin est réalisé automatiquement lors de l’examen médical scolaire, sauf si les parents s’y opposent. En Wallonie et à Bruxelles, pour qu’un jeune soit vacciné, les parents doivent donner leur accord. On constate également une plus grande réticence, comme en France, de la part des parents francophones, de faire vacciner leur enfant contre le papillomavirus.
Quels challenges pour la vaccination?
L’Organisation Mondiale de la Santé souhaite que d’ici 2050, on compte 5 millions de décès en moins causés par le cancer du col de l’utérus, et que le nombre de cancers diminue de 40% d’ici à la même année. Pour ce faire, l’OMS poursuit ses campagnes de promotion de la vaccination et de dépistage grâce au frottis, et l’amélioration des traitements. En 2020, 194 pays se sont engagés pour éliminer ce cancer en adoptant une résolution lors de l’Assemblée mondiale de la Santé. Une première!
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