Faire un don de plasma… C’est quoi?
Outre votre sang, saviez-vous que vous pouviez également faire un don de plasma? Ce geste, tout aussi facile à faire, permet de sauver des milliers de vies. Et en plus, il fatigue beaucoup moins!
Moins connu que le don de sang ou de plaquettes – principalement parce qu’il ne se pratique qu’au sein d’un établissement spécialisé – le don de plasma est pourtant tout aussi essentiel, ses protéines étant la base de plusieurs médicaments spécialisés livrés à des patients aux besoins particuliers. Leur don permet donc à des milliers de personnes malades, adultes comme enfants, de vivre!
Le plasma: c’est quoi et qui en a besoin?
Le plasma est la partie liquide du sang où circulent nos globules rouges, globules blancs et plaquettes. De couleur dorée (eh oui, le sang n’est pas que rouge), ce précieux liquide est composé à 95% d’eau, de minéraux et à 5% de protéines. Vous y trouverez l’immunoglobulines, mais aussi l’albumine et les facteurs de coagulation. Et ce sont les personnes en réanimation, souffrant d’hémorragies sévères ou encore les grands brûlés, les hémophiles, ainsi que les patients en déficit immunitaire qui sont soignés en continu chaque année grâce aux médicaments produits à partir des protéines extraites du plasma ou par transfusion directe de plasma: “On estime qu’il y a 15.000 patients en déficit immunitaire en Belgique, mais que seule la moitié de ces personnes a été diagnostiquée”, révèle Thomas Paulus, responsable Marketing et communication de la Croix-Rouge Belgique.
Un patient a besoin de 140 dons par an
“Pour soigner un patient atteint d’un trouble de l’immunité, il faut en moyenne 140 dons par an”, c’est ce que nous affirme Thomas Paulus. Et la demande ne cesse de croître: actuellement, 70% des médicaments dérivés du plasma vendus en Europe sont fabriqués avec du plasma américain. Mais la crise du Covid a montré qu’à tout moment, cette chaîne peut être rompue. “Il est donc crucial que la Belgique tende au maximum vers l’autosuffisance”, souligne le Dr Leticia Thys, responsable Entité Adjoint de la Croix-Rouge de Liège et responsable du site de Prélèvement de Dos Fanchon. “Il nous faudrait actuellement 5000 litres de plasma de plus pour arriver à un bon niveau”.
“Le plasma est indispensable à la survie de notre fils”
Caroline, 42 ans, est la maman de Marius, 8 ans: “Depuis tout petit, mon fils aîné, Marius, était constamment touché par des infections ORL. Rhinites, otites, il était malade trois semaines sur quatre! À 3 ans, il a été opéré des amygdales et végétations, sans aucun changement. Quelques mois après son opération, nous avons consulté un pédiatre pour une fièvre de 41°C qui ne passait pas depuis cinq jours. En parallèle d’un test d’allergies, notre médecin a demandé un dosage des immunoglobulines dont le verdict s’est révélé catastrophique: Marius souffre d’un déficit immunitaire primaire (DIP). Son corps ne fabrique aucun anticorps. J’ai beaucoup pleuré en apprenant qu’il devrait avoir un traitement lourd à vie. Sans plasma, il n’est protégé contre aucun microbe ni bactérie. Il pourrait même être plus facilement touché par un cancer… Chaque semaine, il reçoit donc une injection de plasma pendant une heure. Depuis le Covid, nous avons même été formés, son père et moi, à la lui administrer. Le plasma est pour nous quelque chose de précieux et nous remercions tous les jours les donneurs ! Grâce à cela, Marius peut continuer à vivre comme n’importe quel enfant. Moi-même, je donne mon plasma depuis quelques mois. J’ai l’impression d’être utile et de soutenir encore plus mon fils, même si je ne peux pas le lui donner directement”.
Faire un don… Ok, mais comment ça se passe?
Si le don de plasma se déroule comme un don de sang classique – accueil par un médecin, prélèvement grâce à une prise de sang, temps de repos et collation – la méthode de prélèvement est légèrement différente: “Grâce à une technique nommée ‘aphérèse’ le sang passe dans un appareil qui le filtre, récupère le plasma, puis restitue les autres composants sanguins (globules rouges notamment) au donneur”, explique le Dr Leticia Thys. Vous souhaitez passer le cap? Prévoyez une bonne pause, car ce don dure entre 1h15 et 1H30… Un peu plus long donc que pour le don classique, mais la quantité de plasma prélevée est plus importante: près de trois fois supérieure à la quantité contenue dans une poche de sang (soit 650ml à la fois, contre 230ml pour le don de sang).
Les avantages du don de plasma
- Le don de plasma fatigue moins que le don de sang, car on ne prélève pas de globules rouges: en restituant au donneur une partie de ses composants et du liquide physiologique, on évite le coup de fatigue après la prise de sang, même chez les femmes, qui ont naturellement un taux d’hémoglobine plus bas… Et, bonne nouvelle pour nous, le processus de filtration est un peu plus rapide que chez les hommes, en raison d’une concentration de globules rouges dans le sang plus faible.
- Le plasma se régénère rapidement: il est donc possible de le prélever plus souvent, soit toutes les deux semaines au lieu de huit pour un don de sang classique. Vous pouvez ainsi donner votre plasma jusqu’à 23 fois par an !” Ce qui compte, c’est de pouvoir subvenir aux besoins des patients en continu, note Thomas Paulus. Les dons doivent se faire sur la durée pour éviter des moments de saturation ou à l’inverse, de déficit”.
Qui peut donner son plasma?
Les critères pour donner son plasma sont les mêmes que pour donner son sang: être en bonne santé, avoir entre 18 et 66 ans (voire plus, si ce n’est pas le premier don) et peser plus de 50kg. Les personnes transfusées depuis plus de quatre mois peuvent aussi se porter volontaires. Si vous voyagez beaucoup, il est préférable de remplir un test d’éligibilité sur Internet , avant de prendre rendez-vous dans un des 16 centres belges. Seuls les antécédents de crise de tétanie peuvent empêcher le don. En dehors de cela, il n’existe pas de contre-indication spécifique. Vous pouvez même donner votre plasma comme premier don. Enfin, sachez-le: tous les groupes sanguins sont les bienvenus.
Les précautions à prendre
- Ne venez pas à jeun, mais ne mangez pas trop gras: “La graisse a tendance à opacifier le plasma, pointe le Dr Leticia Thys. La machine pourrait ainsi ne pas réussir à filtrer le sang si celui-ci est trop épais”.
- Pensez aussi à bien boire avant et après le prélèvement: pour aider le plasma à se régénérer plus vite et compenser le volume prélevé. Évitez enfin tout effort physique après le don.
Texte: Ariane Langlois – Coordination: Julie Braun – Adaptation Web: Tatiana Czerepaniak
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