La règle numéro un pour les compléments alimentaires est de ne jamais s’automédiquer. © Karolina Grabowska/Pexels

Compléments alimentaires: certaines combinaisons sont-elles dangereuses?

Par Justine Leupe

Le marché des compléments alimentaires est immense et partout (pharmacies, parapharmacies, supermarchés…). Aucune prescription médicale n’est obligatoire pour s’en procurer, de quoi pousser à l’automédication. Attention danger.

Pierre Garin, diététicien et responsable du service diététique des Cliniques Universitaires Saint-Luc, souligne d’emblée un paradoxe: “On vit dans un monde où on a de plus en plus d’outils à disposition pour être en bonne santé, et pourtant l’être humain est en mauvaise santé. C’est d’ailleurs un argument utilisé par l’industrie des compléments alimentaires. Elle fait croire aux gens que l’addition de nutriments à leur alimentation quotidienne réglera leurs problèmes, qu’avec une ou deux molécules ingérées, ils seront en bonne santé… Mais c’est beaucoup plus complexe car l’organisme est un système basé sur des milliers de molécules”.

Les compléments alimentaires incompatibles

Pour illustrer les risques liés aux associations de compléments alimentaires, mettons en lumière l’histoire de Sandra*. Sandra, 33 ans, se rend chez son médecin généraliste qui, en fin de consultation, lui administre du magnésium, à prendre quotidiennement. Quelques mois plus tard, un dermatologue lui suggère de prendre du zinc. Au détour d’une conversation avec une amie généraliste, Sandra apprend que ces prises conjointes ne sont pas recommandées.

“Il y a effectivement des associations qu’on dit incompatibles, explique Pierre Garin. Par exemple le magnésium combiné avec le zinc, le fer ou le calcium. Si l’on prend du magnésium avec du fer, on risque d’affecter le statut de magnésie de l’organisme (plus faible concentration dans le sang). Et si l’on associe magnésium et calcium, la dose de calcium ne sera pas bien assimilée”.

3 règles de base

Dans ce sens, le diététicien recommande de suivre trois règles simples au rayon des compléments alimentaires.

  • La règle numéro un est de ne jamais s’automédiquer, au risque de faire de mauvaises combinaisons ou d’ingérer une substance dont le corps n’a pas besoin. Consultez un médecin et achetez vos compléments en pharmacie.
  • La règle numéro deux est de communiquer à chaque professionnel de santé qu’on rencontre les compléments et médicaments que l’on prend déjà, que ce soit sur du long terme ou pour une courte durée.
  • La dernière règle est de décrire avec exactitude ses maux et ressentis aux spécialistes qui nous posent la question.

Le bon dosage

Pierre Garin poursuit: “Il faut éviter les produits à haut dosage. Le surdosage de vitamines n’a aucun intérêt, c’est souvent du gaspillage. Si l’on prend l’exemple de la vitamine C, on remarque que le corps peut gérer la quantité dont il a besoin au moment où il l’assimile. S’il n’a besoin que d’une petite quantité, le reste sera donc éliminé”. On évite également toute prise prolongée, rappelle le spécialiste: “La vitamine D, c’est durant 4 ou 5 mois, puis on s’arrête. Parfois, c’est moins. Même règle pour les folates pour les futures mamans”.

Autre mise en garde de sa part: “La vigilance est de mise pour tout ce qui est présenté comme formidable, miraculeux”. Aucun complément ne le serait.

Quand prendre des compléments alimentaires?

Une alimentation qualitative vous assure a priori de ne pas avoir besoin de compléments car vous n’aurez pas de carences. “Et par qualitative, j’entends manger des féculents et des céréales les plus bruts possibles. Ces aliments contiennent beaucoup de fibres, ils ont un effet prébiotique bénéfique pour la flore intestinale. Il faut bien sûr des légumes et des fruits, seuls 12% des Belges mangent la quantité recommandée par jour! Il est aussi important d’introduire des légumineuses, de la viande et du poisson mais parcimonieusement. Tout comme des fruits à coque et des graines. Manger qualitativement, c’est acheter des produits bruts, le plus localement possible, qu’on transforme soi-même”.

Manger qualitativement, c’est acheter des produits bruts qu’on transforme soi-même

Bien sûr, certaines circonstances peuvent exiger une prise de compléments, mais seul un professionnel de la santé pourra déterminer ce dont le patient a besoin. “On administre par exemple des compléments à des adolescents qui ont des activités sportives intenses, à une femme qui souhaite tomber enceinte, à des personnes carencées et où l’alimentation à elle seule ne suffit pas”, conclut le diététicien.

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