maladie cœliaque
Le nombre de cœliaques ne cesse d'augmenter. © Dane Deaner/Unsplash

Comment savoir si je suis atteinte de la maladie cœliaque?

Par Justine Leupe

En Belgique, environ 110.000 personnes seraient atteintes de la maladie cœliaque mais seulement 10% diagnostiquées. Pourtant, non identifiée, la maladie peut entraîner de graves soucis de santé.

La maladie cœliaque ou intolérance permanente au gluten est génétique et auto-immune, elle concerne 1% des Belges. La maladie détruit petit à petit la paroi de l’intestin grêle. Problème: les symptômes sont variés et la maladie plutôt récente, si bien que les médecins généralistes ne pensent pas forcément à elle.

Intolérance, allergie ou sensibilité au gluten?

La maladie cœliaque est à différencier…

  • De l’allergie au blé, qui provoque une réaction anormale du système immunitaire.
  • Et de la sensibilité au gluten, qui entraîne un inconfort mais pour laquelle aucun signe n’est observé au niveau du système immunitaire ou de l’intestin. “Les personnes sensibles au gluten se sentent mieux lorsqu’elles l’évitent, mais chez elles, on ne trouve pas d’anticorps de la maladie cœliaque dans le sang. Il n’y a pas non plus d’inflammation au niveau des intestins”, explique Katrien Wellens, diététicienne, elle-même atteinte de la maladie.

Certains symptômes gastriques peuvent être les mêmes, mais les causes sont différentes.

Les symptômes qui doivent alerter

“Les symptômes liés à la maladie cœliaque varient fortement d’un patient à l’autre, mais les premiers signes sont souvent gastriques”, nous dit Katrien Wellens. Parmi les plus récurrents:

  • Des diarrhées
  • Des maux de ventre
  • De la constipation
  • Des vomissements
  • Une absorption difficile des vitamines et minéraux, provoquant des carences
  • Une perte de poids importante
  • Des problèmes de croissance chez les enfants
  • Des problèmes dentaires
  • Des aphtes
  • De la fatigue
  • Des dermatites
  • De l’ostéoporose
  • Des difficultés à concevoir, ou la perte prématurée d’un bébé causé par un manque de fer dans le sang, chez la maman.

Il n’est pas impossible que ces symptômes évoluent dans le futur: “Il y a une petite vingtaine d’années, quand j’étudiais la diététique, on disait que la maladie concernait surtout les enfants, qui avaient alors le ventre gonflé. Aujourd’hui, ce symptôme n’est plus observé, et surtout, la maladie se détecte chez des personnes de tout âge”.

Prise de sang et gastroscopie

Si un ou plusieurs de ces symptômes vous sont familiers, il faudra consulter un généraliste et réaliser une prise de sang. Si des anticorps spécifiques à la maladie (l’immunoglobuline A anti-transglutaminase) sont détectés, il y a de fortes chances que vous soyez concernée. Vous devrez encore réaliser une gastroscopie pour détecter une inflammation de l’intestin (destruction de la paroi de l’intestin grêle). Si c’est le cas, plus de doute: la maladie cœliaque est bien installée.

Bien qu’elle soit de plus en plus abordée dans les médias, les généralistes n’y prêtent pas systématiquement attention, pas plus que les dentistes, pourtant aux premières loges pour recevoir les plaintes des patients.

Pourquoi il y a plus de “cœliaques” qu’avant?

Le nombre de cœliaques ne cesse d’augmenter pour deux raisons: “D’abord parce qu’il y a plus de diagnostics et donc plus de diagnostiqués, et peut-être aussi parce qu’on mange plus de produits transformés qui contiennent régulièrement du gluten”.

Quel remède?

Il n’y a qu’un seul traitement possible, insiste Katrien Wellens: opter pour un “régime sans” à vie, car “quand on est cœliaque, on le reste”. Plus facile à dire qu’à faire, puisque le gluten se niche dans de nombreuses farines (blé, épeautre, seigle, avoine, orge…) et par conséquent dans de nombreux aliments du quotidien (pain, pâtes, pâtisseries, biscuits…).

Quand on est cœliaque, on le reste…

Alors oui, il y a des alternatives, mais elles sont souvent plus chères. “De nombreux produits naturellement sans gluten existent comme le quinoa, le millet, le sarrasin, les lentilles, les châtaignes, mais ces matières premières sont assez coûteuses”. Quant aux copies sans gluten, réalisées à partir de “farines sans”, leur texture n’est pas toujours facile à formuler. La protéine de gluten “donne une texture collante et élastique aux pâtes. Pour l’imiter, il faut s’armer de tests qui coûtent cher”.

Et si on continue de manger du gluten?

Une personne cœliaque qui n’évite pas le gluten continue de connaître les symptômes évoqués plus haut et s’expose à des problèmes de santé, “comme l’ostéoporose, les soucis dentaires et la fatigue”, précise Katrien Wellens. “Elle peut aussi souffrir d’un manque important de minéraux et de vitamines qui ne permettent pas de vivre sainement. C’est plus rare mais la personne a plus de risques de développer des lymphomes”, conclut la spécialiste.

Après une prise de sang et un diagnostic confirmé, prendre un rendez-vous avec un(e) diététicien(ne) peut permettre de déceler plus facilement les aliments qui contiennent du gluten et les éviter.

Pour aller plus loin
Vous avez certains symptômes? Réalisez l’autotest mis au point par le fabricant de produits sans gluten Schär. Pour toutes infos sur la maladie, rendez-vous sur le site de l’ASBL Société belge de la Cœliaquie.

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