6 mythes sur la ménopause

Par La rédaction

14 mars 2024

Quand on évoque la ménopause, beaucoup de spéculations circulent. Mais qu’est-ce qui est vrai, dans le fond? Et quels sont les mythes à balayer?

Cet article a pour but de distinguer le vrai du faux, grâce aux éclairages de Barbara Van Esbroeck, sexologue et conseillère en ménopause, mais surtout de nuancer chaque réponse, car la ménopause est une période propre à chacune. Elle demande une adaptation selon des besoins personnels.

Pour traverser en douceur la (péri)ménopause, consultez notre dossier sur le sujet.

1. La ménopause commence vers 50 ans

Faux. Aucune règle n’existe quant à l’âge de début. Certaines femmes sont confrontées à une ménopause précoce, d’autres n’y font face que plus tard, vers l’âge de 60 ans. En moyenne, les femmes entament le cycle de la ménopause autour de 40 ans, période pendant laquelle le corps passe très progressivement de la fertilité à la stérilité. Officiellement, une femme est ménopausée un an après sa dernière menstruation naturelle. En moyenne, vers 51 ou 52 ans.

2. Les bouffées de chaleur sont le premier signe

Vrai et faux. Les bouffées de chaleur sont un signe-clé de la ménopause, mais la fatigue, la prise de poids et l’acné peuvent apparaître en amont. Un cycle menstruel irrégulier peut également être considéré comme un signal.

3. Elle s’accompagne d’une envie de liberté

Vrai. “Dans mon cabinet, je vois beaucoup de femmes qui évoquent des problèmes sexuels, mais ce n’est qu’une petite partie du puzzle. Les conséquences sont plus larges: la ménopause provoque des troubles psychiques, les femmes sont parfois désorientées, elles se questionnent sur qui elles sont et se sentent parfois mal dans leur peau”.

En cause? La chute du taux d’œstrogène. “L’hormone stimule les femmes à prendre soin des autres. Lorsque la dose de cette ‘hormone du soin’ diminue, de nombreuses femmes se sentent soudainement perdues dans leur rôle de mère, de partenaire et de femme. Alors que souvent, à l’âge de la ménopause, les femmes sont encore pleinement engagées dans ce rôle. Et ce, pour leurs parents âgés dans le besoin, leurs enfants, au travail… De nombreuses femmes ont donc du mal à accepter ce changement mental”. Barbara Van Esbroeck évoque d’ailleurs des conflits internes: “Elles voudraient se libérer de leur rôle d’aidante pour se consacrer plus de temps. Mais elles ne se l’autorisent pas, car cela ne correspond pas à l’image qu’elles se sont faites d’elles-mêmes. Réfléchir à ce conflit interne, en parler et l’accepter est au moins aussi important que de s’attaquer aux symptômes physiques de la ménopause”.

4. Et d’une baisse de libido

Faux. “Ce n’est pas vrai. Le désir et l’excitation sexuelle sont déterminés individuellement. Pour certaines femmes, la chute hormonale qui accompagne la ménopause a effectivement un impact négatif, mais pour de nombreuses autres, l’excitation dépend de facteurs externes comme l’amour pour le partenaire, la douceur et l’affection. Ces dernières connaîtront une perte de libido moins importante”.

“À l’inverse, cette transition peut être une invitation à redonner du temps et de l’espace à sa vie amoureuse”, nous dit la spécialiste, qui ne manque pas de rappeler que “le sexe est souvent relégué au second plan à l’âge de 50 ans parce qu’on est trop occupés par le travail et la famille. Le sexe est alors rapidement considéré comme un luxe, quelque chose qui tombe à l’eau lorsque d’autres choses demandent de l’attention. Dommage, car l’affection et l’amour sont les piliers de la vie de famille. Il ne s’agit pas nécessairement de relations sexuelles passionnées ou intenses. Il peut tout aussi bien s’agir de connexion, d’attentions douces, d’attirance et de séduction”. Et cela doit venir des deux partenaires.

La ménopause peut être une invitation à redonner du temps et de l’espace à sa vie amoureuse

5. Règles tardives signifie ménopause tardive

Faux. Au contraire, si vos règles ont débuté tard, il est plus probable que votre ménopause commence tôt. Le meilleur indicateur est de se référer à votre mère. À noter que le tabagisme peut avancer la ménopause, tandis que l’alcool et les grossesses multiples peuvent potentiellement la retarder.

6. La ménopause n’est qu’une affaire de femmes

Vrai et faux. La ménopause est souvent une période de confusion pour le couple: “Beaucoup d’hommes me disent qu’ils ne reconnaissent plus leur femme, qu’elle souffre de sautes d’humeur et les rejette. Comme il n’a aucune idée de ce qu’elle vit durant la ménopause, l’homme finit par ne plus savoir quelle position adopter dans la relation. D’ailleurs, je demande toujours aux femmes qui viennent me voir pour des symptômes de ménopause de venir accompagnées de leur partenaire. De cette façon, les partenaires peuvent se rapprocher à nouveau et s’expliquer pour décrypter ce qui ne fonctionne pas”.

Communiquer: la clé de tout

La ménopause est une période compliquée, et la communication peut sauver bien des situations. Si lors de rapports sexuels, des douleurs surviennent, sans en parler, il sera impossible de chercher des solutions. Votre partenaire doit alors être enclin à prendre en compte ces changements. Ces discussions peuvent être compliquées, surtout si vous n’avez jamais été confrontés à des problèmes au lit, mais elles sont nécessaires. “Je constate souvent que les personnes d’une cinquantaine d’années doivent apprendre à parler de leur vie sexuelle. Cela peut s’accompagner d’une certaine gêne au début, mais il vaut toujours mieux parler que de taire un problème”, conclut Barbara Van Esbroeck.

Texte: Celine Werner. Adaptation Web: Justine Leupe.

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