Reconversion professionnelle: Alia Cardyn, d’avocate à auteure
S’il est de coutume de choisir son métier assez jeune, il n’est pas rare que ce choix devienne un poids lourd à porter au fil des années. Certains se retrouvent alors dans le cercle peu vertueux de la démotivation professionnelle.
Ce fardeau, ces femmes que nous avons interviewées ont décidé d’en faire un tremplin pour se reconvertir professionnellement. Aujourd’hui, et malgré un chemin parfois compliqué, elles ont retrouvé le sourire en changeant de voie. Pour ce quatrième et dernier portrait, nous vous partageons le chemin d’Alia Cardyn, qui a lâché une carrière d’avocate pour vivre de sa passion: l’écriture. Un pari risqué mais qui a emmené l’auteure sur le chemin de la joie.
D’avocate à romancière: comment et pourquoi?
Alia Cardyn a le vent en poupe, mais rien ne la destinait à l’écriture. Diplômée en droit et en sciences politiques, elle débute sa carrière en tant qu’avocate, un milieu auquel elle a bien du mal à adhérer, tant les valeurs sont différentes des siennes. “J’ai toujours été une jeune fille studieuse et mes parents m’ont élevée de manière à ce que je cultive mes dons intellectuels. Très curieuse mais un peu indécise sur ce que j’allais faire de ma vie, j’ai choisi le droit pour la variété des matières proposées dans le cursus. Parallèlement, j’ai suivi des cours de sciences politiques, pour ensuite me spécialiser en droit européen et en droits de l’Homme. L’humain était pour moi essentiel, au centre de mes valeurs personnelles. Après mes études, j’ai intégré un cabinet d’avocats, mais j’ai rapidement compris que mes valeurs étaient difficiles à combiner avec le parcours que j’avais choisi. Je suis très sensible, j’ai beaucoup d’empathie… alors que l’univers du droit peut être dur. Je me suis beaucoup remise en question, concluant que je n’étais tout simplement pas à ma place”.
Parallèlement à son job d’avocate, Alia Cardyn suit des formations de coach pour aider les autres à se trouver: “Je me suis notamment spécialisée dans la recherche de l’équilibre vie privée/vie professionnelle et la gestion du stress. Très vite, j’ai décroché plusieurs contrats dans ce domaine et j’ai quitté mon emploi pour me lancer à 100% dans le coaching”.
Un premier pas vers l’écriture
Alors qu’elle est de mieux en mieux installée en tant que coach, Alia tombe enceinte de sa première fille: “Je vis les joies mais aussi les difficultés de la vie de mère. C’est alors que me vient l’idée d’écrire un guide de développement personnel à destination des jeunes mamans. Je le propose à une maison d’édition, qui est plutôt emballée par l’idée. J’écris ce guide et il fonctionne plutôt bien. La maison d’édition m’en commande trois autres, que j’écris parallèlement à mon activité de coach. Je ne le sais pas encore, mais ces guides vont littéralement changer ma vie”.
Le grand saut
“Après l’écriture de ces guides, je m’autorise à rêver un peu: je confie à mon mari que j’aimerais écrire un roman, mais que je n’ose pas. On m’a éduquée à réfléchir et à étudier, mais pas à développer mon côté artistique. Mon époux me pousse alors à mettre sur papier les premières lignes, chose que je fais. Grisée par l’écriture de ces pages, je les envoie à une maison d’édition qui, très rapidement, me recontacte. Je suis en train d’écrire mon premier roman et je prends un réel plaisir à me plonger dans la vie de mes personnages. C’est pour moi quelque chose d’assez fou!”
Le premier livre d’Alia connaît son petit succès et, un an après sa parution et alors que les ventes commencent à baisser, elle remporte le prix des librairies Club: “Mon ouvrage est alors catapulté dans le top 5 des ventes et revit! Cela me donne une pêche incroyable et l’envie d’écrire de plus belle. Boostée, j’écris deux histoires supplémentaires. Je suis alors toujours coach de vie, mais l’écriture a désormais une réelle place dans ma vie. Mes lecteurs sont de plus en plus nombreux et je reçois beaucoup de retours positifs sur mes ouvrages. Certains d’entre-eux m’invitent même à voir plus grand. J’écris alors mon quatrième roman, et je suis les conseils de mes lecteurs: proposer mon manuscrit dans huit grandes maisons d’édition. J’y vais un peu au culot, sans vraiment oser y croire. C’est alors que se passe une chose absolument incroyable: ces maisons me répondent toutes positivement, et me parlent d’un réel coup de cœur pour mon manuscrit. Je suis sur un petit nuage. J’en rencontre plusieurs afin de savoir laquelle me conviendra le mieux, et j’ai un vrai coup de cœur pour les éditions Robert Laffont et leur éditrice Claire Do Sêrro. Ils ont un dynamisme dingue et j’adore ça! Il y a peu, j’ai signé pour deux romans avec eux, et je suis tellement ravie d’avoir trouvé ‘ma maison’. C’est comme un rêve”.
L’impact du Covid-19
Le confinement a été révélateur pour Alia: “Mes séances de coaching ont été suspendus et je viens de vivre plusieurs mois sans en donner. Si j’adore rencontrer des gens et les mettre sur la voie de l’alignement personnel, je pense que cette époque est aujourd’hui révolue et que je dois me consacrer à temps plein à l’écriture. En septembre, je débute d’ailleurs l’écriture de mon sixième – et certainement pas dernier – roman”.
Et en attendant?
Le 8 octobre, nous aurons le plaisir de découvrir le quatrième roman d’Alia, “Mademoiselle Papillon”, qui met en lumière la vie de Thérèse Papillon, une infirmière qui a sauvé la vie de milliers d’enfants dans les années 1920, au milieu d’une France ravagée par la Première Guerre mondiale. Un récit qui promet d’être empli d’émotions!