Valérie traverse une crise de couple alors qu'elle est en pleine grossesse. © iStock

Témoignage: “J’ai quitté mon mari alors que j’étais enceinte”

Pendant sa seconde grossesse, Valérie se retrouve confrontée à un choix cornélien: rester auprès du papa, mais accepter de vivre une relation brisée par le mensonge, ou fuir. Aujourd’hui divorcée, elle ne regrette pas sa décision.

Avant de connaître le bonheur, Valérie a vécu une épreuve pendant une période vulnérable: sa grossesse. Elle nous raconte… “Mon mari et moi avions tout pour être heureux: une bonne situation, une maison dont nous étions propriétaire, une jolie petite Emma… Cela dit, je sentais bien que la passion des premières années s’était étiolée. Mais après plus de 10 ans, quel couple vit encore la folie des débuts? Nous nous sommes connus assez jeunes, il était ma première relation sérieuse. Nous sommes rapidement tombés amoureux, notre histoire coulait de source: c’était lui pour toute la vie, je le savais. La suite est assez simple et commune à beaucoup de couples: nous avons emménagé, nous nous sommes mariés, nous avons acheté une maison et nous avons fait un bébé. J’étais heureuse et fière de la famille que nous construisions, et même si nous avions des divergences, je pensais qu’il était heureux, lui aussi”.

Trouver sa place

Après la naissance d’Emma, le duo a du mal à se retrouver: “Il travaillait beaucoup et j’étais si souvent seule avec la petite qu’il a eu des difficultés à trouver sa place. Il se sentait comme extérieur à notre famille. Mais avec l’aide d’une thérapeute, nous avons surmonté cette épreuve et la vie est redevenue douce, du moins pendant un temps. Lorsqu’il m’a proposé de faire un deuxième bébé, j’étais tellement ravie que j’ai dit oui d’emblée! Emma était encore très jeune et la crise à peine derrière nous, mais j’ai pris sa demande pour une envie claire de reconstruire”.

Rapidement enceinte

Valérie arrête sa contraception dans le mois qui suit cette proposition et, à sa grande surprise, tombe enceinte presque illico. “J’étais un peu angoissée, mais tellement heureuse de porter à nouveau la vie et l’enfant de mon mari. Quand je lui ai annoncé, il a esquissé un sourire presque forcé et a formulé un ‘Ah, super’. J’étais perplexe… Je ne m’attendais pas à ce qu’il hurle de joie et se mette à pleurer dans mes bras, ce n’était pas son tempérament, mais un peu plus d’entrain m’aurait rassurée.

Je me faisais des films, ça devait être les hormones…

Le soir-même, à table, je lui ai demandé s’il était vraiment heureux de cette nouvelle. Il m’a rassurée sur le fait qu’il était très content, mais que l’annonce ne l’avait pas autant surpris ou touché que pour notre première fille. J’ai laissé couler, c’était certainement dû à son caractère tempéré.

Nous avons vécu les premières semaines de grossesse comme cela. Je le trouvais un brin distant, mais à chaque fois que je le questionnais, il me disait que tout allait bien et que je me faisais des films, que mes hormones me rendaient plus sensible. J’ai fini par le croire, par me dire que cette grossesse m’angoissait peut-être un peu trop et que je devais lâcher la pression”.

Un vendredi pas comme les autres

Et puis un soir, tout bascule. “Je finissais le travail tard et, comme tous les vendredis, c’était à lui d’aller chercher Emma et de rentrer à la maison avec elle. Normalement, lorsque j’ouvrais la porte d’entrée, elle m’accueillait avec un grand ‘Maman!’, en me sautant dans les bras. Ce soir-là, la maison était vide, seule la petite lampe du salon était allumée. Il m’attendait dans le canapé. J’ai cru une seconde qu’il me préparait une surprise en amoureux, mais j’ai vite compris à son air grave que quelque chose n’allait pas. Je lui ai demandé où était Emma, il m’a dit qu’il avait demandé à sa sœur de la garder et qu’il devait me parler.

Je lui ai demandé où était Emma, il m’a dit qu’il devait me parler

‘J’ai quelque chose à t’avouer’: c’est à peu près comme ça qu’a commencé son discours. Le reste s’est apparenté à une descente aux enfers. Il m’a expliqué qu’il n’était pas heureux dans cette vie que nous construisions, qu’il avait envie de s’en échapper, qu’il avait accumulé les relations extra-conjugales et les mensonges. Mais qu’aujourd’hui, il n’en pouvait plus de me mentir et de se mentir. Il m’a également dit que sa vie manquait de peps, d’aventures, de rires et de sorties”.

La suite de la discussion est floue, Valérie est littéralement sous le choc: “Je n’arrivais pas à croire ce qu’il me disait. C’est vrai que notre quotidien était assez simple et qu’il tournait principalement autour de notre famille, que j’avais peu de loisirs, mais je travaillais, je m’occupais d’Emma et de la maison, et en dehors de cela, nous faisions quelques sorties ensemble. Et surtout, je ne lui interdisais jamais une virée entres amis”.

Brouillon relationnel

“Pourquoi avoir fait un deuxième enfant? Vais-je accoucher seule? Que dire à notre aînée?”: les questions se bousculent dans la tête de Valérie. “Je n’arrêtais pas de pleurer. Devais-je le quitter? Allait-il me quitter? Tout cela était si flou alors que j’avais tellement besoin de certitudes pour vivre au mieux ma grossesse. Pendant un moment, nous avons vécu dans un brouillon relationnel. Pas vraiment ensemble, pas séparés non plus, personne n’osait prendre de décision. Et puis un jour, il a reçu un message qui m’a mise dans une colère noire. C’était une de ses maîtresses. Il a tenté de le cacher, mais j’ai vu à l’expression de son visage que c’était un texto compromettant. Je lui ai alors demandé de prendre ses affaires et de partir… J’étais effondrée, lui aussi, mais je ne pouvais plus vivre comme ça. C’était moi et notre famille ou sa vie avec ses conquêtes”.

Il est revenu…

Pendant plusieurs mois, le couple vit séparément. “Il venait chercher Emma 2 à 3 fois par semaine et pendant ce temps-là, je me retrouvais seule avec mon ventre qui grossissait. Il prenait bien quelques nouvelles, mais j’étais tellement en colère que je lui en disais le moins possible. Je voulais qu’il ouvre les yeux, qu’il voie à quel point cette situation était un gâchis. Je me suis battue pour ne pas perdre notre famille. M’imaginer vivre sans lui et divorcer m’était impossible, il était mon mari, mon amour, le père de mes enfants. Cela dit, mon cœur était brisé et je lui en voulais terriblement”.

Après des mois de séparation, le conjoint de Valérie revient vivre à la maison. “La naissance approchait à grand pas et j’étais de plus en plus nerveuse à l’idée d’accoucher en tant que mère célibataire. Nous avons échangé quelques messages et il m’a parlé de son envie de nous donner une autre chance. J’étais partagée entre la joie, et l’envie de dire non. Après de nombreuses discussions, nous avons décidé de retenter le coup. Notre deuxième fille est née quelques jours après son retour et un sentiment d’amour intense est revenu nous envahir, notre famille était à nouveau réunie. Nous avons été heureux pendant un moment.

Briseuse de tribu

Même si j’aimais ma famille, une énorme cassure avait été créée en moi suite à cette période difficile. Je n’arrivais plus à lui faire confiance et je ressentais un réel sentiment de colère, malgré le fait qu’il essaye de toutes ses forces de se racheter. Mon cœur avait été piétiné et mes sentiments s’éteignaient peu à peu. La décision a été très difficile à prendre, mais j’ai décidé de partir à mon tour.

Aux yeux de tous, je suis celle qui a quitté le père de ses enfants, qui a brisé sa tribu, et c’est lourd à porter

Ça a quelque chose d’ironique finalement, et parfois je me dis que je n’aurais jamais dû lui laisser l’opportunité de revenir alors que j’étais enceinte. Parce qu’aux yeux de tous, je suis celle qui a quitté le père de ses enfants, qui a brisé sa tribu, et c’est parfois lourd à porter”.

Et une nouvelle vie!

Depuis, Valérie a construit une vie sans cet homme, avec ses filles en garde alternée, et son compagnon Victor, qui a lui-même un fils. “Ensemble, nous sommes très heureux, nous profitons de nos moments à 5, et à 2. Je redécouvre l’amour et le bonheur dans les bras de mon compagnon. C’est une vie très différente de mon ancienne vie de femme mariée. À dire vrai, être une femme divorcée n’était pas du tout mon rêve ultime, mais je me sens sereine et en paix, car je sais que je suis aimée pour ce que je suis. Même si ma vie n’est pas parfaite, elle est authentique, dénuée de mensonges et elle correspond à mes valeurs”.

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