Témoignage: “J’ai rencontré l’amour de ma vie pendant le confinement”
Si 2020 n’a pas été propice aux nouvelles rencontres, certains célibataires ont réussi à tirer leur épingle du jeu de l’amour. Comme Kathleen, 31 ans, qui a fait germer les graines d’une future relation lors du premier lockdown.
Avoir un coup de foudre en confinement, c’est possible. Kathleen nous raconte comment son cœur a vibré et vibre toujours depuis sa e-rencontre.
L’envie de se poser et de construire une vraie relation
“J’étais une célibataire endurcie! Ma relation la plus longue avait duré dix mois et je me sentais parfaitement épanouie en solo. J’avançais dans la vie, j’avais un boulot qui me passionnait et me prenait tout mon temps, je venais d’acheter une maison… J’étais quand même inscrite sur Tinder, et il m’arrivait d’avoir des rencards avec des hommes, mais sans jamais avoir le déclic, cette petite étincelle qui aurait pu me donner envie de construire quelque chose”.
Kathleen se sent blasée par l’amour, d’autant que sa dernière relation s’était très mal terminée: “J’avais été déçue et j’avais fini par considérer les hommes comme des amis, sans qu’aucun ne parvienne à me séduire. J’étais persuadée que plus jamais, je ne connaîtrais la fameuse sensation des papillons dans le ventre…”. Mais lors du premier confinement, la jeune femme, ayant plus de temps pour elle, réalise qu’elle a envie de s’investir dans une relation.
Premier e-rencard
“En février 2020, j’ai eu un match avec un certain Raphaël sur Tinder. On discutait beaucoup, il me faisait rire. Dès le début, je lui ai énoncé mes critères: étant moi-même très indépendante, j’avais besoin d’un homme qui le soit aussi. Lui qui sortait d’une relation étouffante, avec une femme assez jalouse, était enchanté de mes exigences et moi, j’étais ravie qu’il soit en accord avec mon état d’esprit”.
De fil en aiguille, le duo décide de se rencontrer. “On avait prévu de se voir le dimanche 15 mars… mais le jeudi 12, le gouvernement a annoncé le lockdown. Dès vendredi minuit, toute la Belgique était assignée à résidence. Notre rencard se voyait donc reporté à une date inconnue. Pour moi, c’était clair: j’allais passer mon confinement en solo”.
Kathleen et Raphaël continuent d’échanger virtuellement, mais la conversation commence petit à petit à s’essouffler. “Difficile de tenir sur la longueur sans se voir, en se demandant simplement comment s’était passée la journée… Il fallait que je fasse quelque chose! Alors je lui ai proposé un e-apéro. On s’est donné rendez-vous, par écrans interposés, le dimanche de Pâques, à 21h. J’étais aussi stressée que pour un vrai date, j’avais peur qu’il ne me plaise pas physiquement et inversement. Juste avant, j’ai posé mon ordinateur à différents endroits pour varier les points de vue et trouver celui où j’étais le plus à mon avantage. Je me suis coiffée, maquillée, j’ai enfilé une jolie blouse… et un bas de pyjama. À 21h précises, il m’a appelée. La première minute, on était un peu gênés. ‘Tu es bien apprêtée pour un dimanche’, m’a-t-il dit en rigolant. Lui portait un jogging et j’ai adoré son côté décontracté! Nous avions tous les deux prévu de quoi prendre l’apéro: du Lillet pour lui, du gin pour moi. On a parlé de nos vies, de nos projets, de nos familles… Pour que ce soit plus simple, j’ai finalement enclenché FaceTime sur mon GSM plutôt que sur mon ordinateur. De cette façon, on pouvait se suivre partout: il restait avec moi quand j’allais fumer une cigarette, quand j’allais me préparer un verre dans la cuisine…”
Un gros manque de eye contact
Mais le virtuel, ne vaut pas le réel… “Ce qui m’a vraiment perturbée, c’est l’impossibilité de parler les yeux dans les yeux par écrans interposés. En regardant ses yeux, je fixe mon écran et pas la caméra, et si je regarde la caméra, je ne vois plus ses yeux. Dommage, car la séduction passe toujours par un jeu de regards. Visiblement, on a quand même réussi à se draguer autrement car on a fini par raccrocher à 5h du matin! On a remis ça jusqu’à 6h30 le week-end suivant. On restait en ligne même au moment d’enfiler notre pyjama et de nous brosser les dents. Il m’accompagnait jusqu’à ma table de nuit et on finissait par s’endormir sous la lumière bleue”.
Dans ma bulle de 2
“C’était frustrant, car il nous était vraiment impossible de nous voir: il vivait en colocation avec une médecin. On se disait qu’on se rencontrerait que dès que ça déconfinerait, mais le gouvernement n’arrêtait pas de prolonger les mesures.
Puis un jour, alors que j’étais au boulot, j’ai reçu un message de Raphaël: ‘Dans 30 minutes, je suis chez toi’. J’étais paniquée, je venais à peine de commencer une réunion. Je lui ai dit qu’il pouvait entrer par l’arrière et se servir une bière dans mon frigo. En réalité, il n’avait pas mon adresse, c’était une manière de voir si j’étais d’accord de le rencontrer. Le lendemain, il m’a envoyé un texto: ‘Je serai chez toi à 19h30, ne prévois rien pour le souper’. Et il est arrivé chez moi avec une énorme planche à partager du traiteur italien et une bonne bouteille de vin”.
Les dix premières secondes ont été un peu gênantes. “Avec les mesures sanitaires, on ne savait pas si on pouvait se faire la bise. Ma première impression? Il était trop beau!. Finalement, ça ne ressemblait pas à un premier rencard. On se connaissait déjà et il connaissait même ma maison (rires). Tout était très naturel. On a fini par s’embrasser à la fin de la soirée. Et par se revoir! Jusqu’à ce que sa colocataire tombe malade du Covid et que Raphaël doive se mettre en quarantaine. C’était marrant, car on a continué à se voir à distance: il est passé me chercher, avec un masque et sans rentrer chez moi, et on s’est baladés trois heures sans se toucher, en gardant deux mètres de distance entre nous, juste pour le plaisir d’être ensemble. Encore une anecdote très ‘Covid-19’!”
Le confinement? Une aubaine
“Aujourd’hui, ça fait sept mois qu’on est ensemble. Honnêtement, je crois que ça n’aurait pas été le cas s’il n’y avait pas eu ce confinement. Dans ma vie ‘normale’, je cours partout, je travaille non-stop, du matin au soir, parfois même la nuit, étant donné que je combine un job dans l’Horeca avec un poste d’échevine”.
Avant la crise sanitaire, Kathleen voyait son boulot comme une priorité. “C’était un cercle vicieux: en tant que célibataire, je préférais bosser qu’être seule chez moi. Je ne me donnais pas le temps de rencontrer quelqu’un. Quand ça se passait bien avec un mec sur Tinder et qu’il me proposait un rencard, il finissait toujours par abandonner en comprenant que mon agenda était surchargé, persuadé que je n’avais pas envie de le voir”. “Avec le confinement, je n’ai eu d’autre choix que d’apprendre à connaître Raphaël. Le connaître vraiment, intimement, car il n’y avait pas de restaurants, d’activités, de vie sociale pour nous distraire. En ayant plus de temps pour moi, j’ai aussi réalisé que j’avais envie de m’investir dans une relation. Le confinement m’a fait réfléchir à mes vrais objectifs de vie et fonder une famille en fait clairement partie, ce que je ne conscientisais pas avant. D’ailleurs, quand la vie a plus ou moins repris cet été, on a très vite manqué l’un à l’autre. J’ai recommencé à travailler les week-ends, on ne se voyait plus beaucoup et j’ai senti que ça devait changer, que je ne pouvais plus maintenir ce rythme si je voulais construire une vie de couple. Et notre vœu s’est exaucé puisqu’on est reconfinés (rires)”.
Les applications de rencontres: une valeur sûre
“Le bilan de mon confinement? Génial! J’ai rencontré l’amour de ma vie. Je suis une privilégiée et j’en ai bien conscience. Mon conseil à celles qui souhaitent rencontrer l’amour durant cette période particulière? Misez sur les applications de rencontres et donnez-vous rendez-vous, allez faire des balades, même à distance. C’est maintenant que vous avez le temps de discuter alors foncez!”
Texte: Laetitia Dekemexhe, coordination: Stéphanie Ciardiello
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