SOS Suicide: comment prévenir et aider?
Les tentatives de suicide pourraient-elles être repérées à temps? Oui, dans certains cas, il est possible de déceler un signe avant-coureur. Mais concrètement, quelles actions mettre en place pour aider quelqu’un en grande souffrance?
D’après les derniers chiffres de Sciensano, l’Institut belge de Santé Publique, il y a eu 1735 suicides aboutis en Belgique en 2020. On en compte 1260 chez les hommes et 475 chez les femmes. Le suicide est la première cause de décès chez les jeunes Belges (15-24 ans).
Toute la population est touchée
Le mal-être et le découragement se font ressentir dans toutes les franges de la population. Surtout lorsqu’on est amené à traverser des épreuves de vie comme la perte de son emploi ou de ses revenus, le décès d’un proche, une séparation… “Tous ces événements peuvent mener au suicide s’il y a d’autres facteurs prédisposants (des antécédents familiaux, des addictions, de l’isolement, des troubles psychologiques) qu’aucun facteur de protection (une bonne estime de soi, la capacité à demander de l’aide, la confiance en ses ressources…) n’arrive à contrebalancer”, explique Marie Remy, psychologue. Qui ajoute que “de tous les facteurs de protection qui existent, le plus important est le support social: les relations interpersonnelles, la famille et les amis”.
Quels signes peuvent alerter?
Détecter les signes avant-coureurs d’un passage à l’acte est très difficile, car ils changent d’une personne à l’autre. Les professionnels du domaine donnent tout de même quelques repères.
- Les messages: de type “Je n’en peux plus”, “La vie n’en vaut plus la peine”, “Je ne m’en sortirai jamais.”, “Il n’y a plus rien qui me retient”, mais aussi plus indirects tels que “Vous seriez mieux sans moi”, “J’ai fait mon testament”, “Je ne vous embêterai plus”…
- Les troubles mentaux: état dépressif, prise de risque excessive, manque de contrôle émotionnel, faible estime de soi, difficultés de concentration, troubles de la mémoire, émotions contradictoires, incohérence, confusion dans le langage, ruminations, absences de réactions face à un événement traumatique, clowneries incessantes, troubles alimentaires, addiction, etc.
- Les troubles somatiques: fatigue, troubles du sommeil, laisser-aller dans l’hygiène et l’apparence physique, etc.
- Les troubles sociaux: isolement, appauvrissement ou abandon soudain des activités, rejet des liens habituels et quête de nouveaux amis, plaintes réitérées sur l’entourage, don récent d’objets personnels, agressivité, etc.
- Les troubles professionnels ou scolaires: surinvestissement ou désinvestissement soudain, chutes brutales de résultats, absentéisme, etc.
Chacun peut aider!
Il est possible d’aider une personne confrontée à la souffrance, tout en respectant ses limites. Dans un premier temps, il s’agit d’ouvrir le dialogue, d’être présent, d’entendre la souffrance, de s’abstenir de juger… Dans un deuxième temps, il peut être nécessaire d’orienter (et/ou d’éventuellement accompagner) cette dernière auprès d’un professionnel ou d’un adulte significatif.
Vous vous inquiétez pour une personne qui semble ruminer des pensées suicidaires?
- Ne dites pas “Ça va aller” car vous n’en savez rien. Admettez qu’en effet, les choses ne se passent pas bien en ce moment, entendez la détresse, amenez l’autre à verbaliser ses émotions. Il faut briser le tabou du suicide, ne pas avoir peur d’en parler, creuser un peu pour comprendre ce qu’il y a derrière.
- Ne minimisez pas. Au contraire, montrez que vous êtes inquiet pour la personne, dites-lui que vous voyez bien que ça ne va pas. Assurez-vous qu’elle soit entourée, puis travaillez sur ses ressources, sur ce qui pourrait la tirer vers le haut. Et surtout, favorisez l’espoir.
- Informez la personne des aides qui peuvent être mises en place. Proposez-lui de prendre contact pour elle, avec elle.
- Ne tenez pas de discours culpabilisant. Pas de phrases du type “Tu me déçois, as-tu pensé à tes enfants?”. Encouragez-la plutôt à faire appel à un professionnel de la santé et accompagnez-la dans ses démarches.
Engagez-vous
L’asbl Un pass dans l’impasse propose à chacun de devenir sentinelle à travers le bouton “Alertez-nous” de son site. Une vidéo nous apprend aussi comment repérer une personne en détresse et déclencher une alerte. Il est possible d’aller plus loin avec une formation d’une demi-journée, donnée lors de la Semaine de la Santé mentale (du 9 au 13 octobre 2023): tout un chacun peut suivre cette formation. Plus d’infos.
Les numéros utiles
Tous les numéros qui commencent par 0800 sont gratuits, ainsi que le 103, le 107 et le 1718.
- Centre de Prévention du Suicide: 0800 32 123
- Écoute-Enfants: 103
- Écoute violences conjugales: 0800 30 030
- SOS Parents: 0471/41.43.33
- Télé Accueil: 107
- Bruxelles-Soutien (pour les urgences sociales): 0800 35 243
- Wallonie numéro vert (également pour les urgences sociales): 1718
- Un pass dans l’impasse (pour les indépendants): 081 777 150
- N° appel d’urgence (pour les indépendants): 0800 30 025
- Si vous avez entre 14 et 21 ans, des permanences psy-ado sont organisées par le SSM ULB: 02/650.59.84 ou permanence.psy.ado@ssmulb.be
- Si vous résidez en maison de repos et que vous vous sentez seul: 0800 21 020
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