Les silences m’angoissent: pourquoi?
Le silence peut facilement perturber, et le sentiment de solitude qui l’accompagne, angoisser. Explications et exercices.
Vous l’avez certainement ressenti au moins une fois, ce sentiment de malaise qui plane dans une pièce lorsque vous vous retrouvez en solo ou qu’une conversation s’interrompt durant de longues secondes. Quoi de plus normal finalement, dans un monde régi par le bruit? Ce phénomène, Émilie Devienne l’explique dans son livre “Savourons le silence”. Dans les magasins, les restaurants, la rue, les ascenseurs et même à la maison: les stimuli auditifs sont partout. Et face à ce brouhaha, le silence peut devenir une source d’anxiété.
Pourquoi avons-nous peur du silence?
L’autrice détaille trois pistes communes:
- Lorsqu’on est seul, le silence nous renvoie à notre peur de la solitude. Il laisse la place à la réflexion, la possibilité aux émotions enfouies et au passé de ressurgir… Une possible remise en question qui peut être inconfortable.
- Lorsqu’on est accompagné, le silence fait douter. Les “blancs”, comme on les appelle, peuvent être extrêmement gênants en présence d’autrui. On s’imagine que la personne s’ennuie, qu’on n’est pas vraiment de bonne compagnie ou encore qu’elle est mal à l’aise, pour des raisons qui nous échappent.
- Un hic dans une société hyper-stimulée. Dans nos quotidiens surchargés, le silence peut encore être vu comme le signe d’un ennui profond, d’une vie trop peu remplie ou d’une oisiveté peu tolérable aux yeux de certains.
4 bienfaits insoupçonnés du silence
Contrairement à ce que l’on redoute, le silence, ou plutôt l’absence de bruit, peut apporter son lot de bienfaits, tant pour la santé physique que mentale. Ne dit-on pas que le silence est d’or? À raison, puisqu’il permet notamment de…
- Reposer son cerveau et booster sa mémoire: selon Émilie Devienne, notre cerveau est moins sollicité quand il fait silencieux. Il consomme donc moins d’énergie et élimine plus rapidement les toxines. Résultat: nous accédons plus facilement à notre mémoire.
- Se reconnecter à soi: le vide sonore permet “de nous ressourcer, de reprendre de l’énergie”, toujours selon l’autrice.
- Stimuler sa créativité: les moments de silence laissent la possibilité au cerveau de voguer librement. Détendu, le système sensoriel va pouvoir s’activer et faire fonctionner notre créativité.
- Prolonger son espérance de vie: la pollution sonore est responsable, chaque année, de plus de 10.000 décès dans le monde, selon les chiffres mentionnés dans le bouquin. Le bruit peut en effet nous faire perdre entre trois mois et trois ans d’espérance de vie. C’est le bruit subi quotidiennement qui augmenterait le stress et le risque d’une pathologie cardio-vasculaire.
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Cultiver le silence: les pistes à essayer
Et si vous réalisiez ces exercices?
- Passer dix minutes par jour dans le silence total: l’idée est ici d’apprivoiser le silence et de se sentir à l’aise en l’absence de bruit. Dix minutes à caler dans votre journée (idéalement le matin) pour bénéficier de tous ses bienfaits. Éloignez-vous du bruit de la rue, et même du ronronnement du lave-vaisselle.
- Multiplier les activités en solitaire: peur de ressentir de la solitude pendant ces instants de calme plat? Faites-en une activité ludique! Allez au musée, baladez-vous en forêt, mais ne dialoguez pas.
- Faire des exercices de méditation: les exercices de respiration et la méditation sont d’excellents moyens de ne plus ressentir d’angoisse dans les moments muets.
À partir de quand le silence doit-il inquiéter?
Si le silence ne doit pas être vu comme quelque chose d’angoissant, dans notre relation avec les autres, le mutisme peut parfois être le signe que quelque chose ne tourne pas rond. Quand il est utilisé pour punir, par exemple, ou pour échapper à la violence physique et/ou verbale. Si c’est votre cas ou celui de quelqu’un que vous connaissez, un conseil: faites appel à un spécialiste.
La lecture toute indiquée: “Savourons le silence” d’Émilie Devienne, Éditions Eyrolles
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