Témoignage: “Je suis tombée amoureuse d’un pervers narcissique”

Charmant, passionnant, le cœur sur la main… Le pervers narcissique a souvent tout de l’homme idéal en apparence. Lorsqu’on se rend compte du contraire, il est souvent déjà trop tard. Une lectrice témoigne.

Pervers narcissique: on utilise ce terme à toutes les sauces, mais il désigne pourtant une vraie pathologie. Souffrant d’une dévalorisation de sa personne, le pervers narcissique va, à son tour, dévaloriser et manipuler l’autre afin de se sentir mieux dans sa peau. Et si ceux qui en sont atteints peuvent souffrir, ce sont souvent les personnes qu’ils côtoient qui trinquent le plus. Les pervers narcissiques peuvent détruire ceux et celles avec qui ils vivent, de par le harcèlement moral et la manipulation qu’ils utilisent au quotidien afin de soumettre les autres à leur volonté. Des techniques mises en place une fois la proie sous le charme. Corinne, 43 ans, est tombée amoureuse d’un pervers narcissique. D’homme parfait en début de relation, le père de ses enfants s’est transformé en une personne hautaine et jugeante à mesure que les années passaient, la détruisant au passage.

Corinne a vécu avec un pervers narcissique

“C’était il y a dix ans, je sortais d’une relation difficile lorsque j’ai fait la connaissance de Marc sur les réseaux sociaux. Après avoir sympathisé en ligne, on a fini par se rencontrer.  Je l’ai directement trouvé passionnant, terriblement séduisant et incroyablement gentil. En bref, le coup de foudre, comme dans les films d’amour, ou presque”.

L’histoire n’est qu’à ses débuts quand Corinne et Marc décident de passer tout l’été ensemble: “ll est venu s’installer chez moi le temps des vacances et n’est plus jamais reparti… Au début, j’étais ravie que tout aille si vite entre nous. Il était si gentil avec moi: aux petits soins, à l’écoute et très prévenant… L’homme parfait en quelque sorte”. Très vite, les amoureux font des projets: un mariage, un bébé… Tout semble aller pour le mieux, si ce n’est quelques couacs: “J’avais remarqué qu’il avait tendance à tout faire pour arriver à ses fins. Mais j’avoue que je trouvais cela plutôt séduisant. Je me disais qu’il était téméraire et persévérant, de grandes qualités à mes yeux”.

Un bébé et une promesse de vie sans tracas financiers

“Lorsque je suis tombée enceinte, il a absolument tenu à ce que je passe à mi-temps pour que je puisse m’occuper du bébé. J’étais sceptique, je me demandais comment on pourrait subvenir à nos besoins et ceux du bébé avec un salaire et demi, mais il m’a assuré que l’argent n’était pas un problème, qu’il débloquerait des fonds pour que nous ne manquions de rien”. Marc gagnait un très gros salaire, qu’il plaçait, selon ses dires, sur un compte pour réaliser le rêve du couple: être propriétaire d’une belle villa. Le problème? Il ne participait à aucun frais quotidien: “C’est moi qui payais tout à la maison: le loyer, les courses, les assurances, etc.”.

À la naissance de leur deuxième enfant, les choses commencent à déraper: “Il me lançait régulièrement des piques assez méchantes, sur le ton de l’humour, tant sur mon physique que sur ma manière de gérer la maison. Son clin d’œil complice était censé me rassurer, mais mon moral en prenait chaque fois un coup”. Corinne, amoureuse, lui trouve toujours des excuses.

“Tel un magicien, il a réussi à me manipuler”

Le couple met en route un troisième enfant. Une grossesse qui mettra en lumière la face cachée du compagnon de Corinne: “À ses yeux, j’étais devenue une bonne à rien, incapable de conduire, de cuisiner, de choisir un lieu de vacances… Il lui est même arrivé de ne plus m’adresser la parole pendant plusieurs mois. Je n’existais plus!”. Un quotidien qui plonge Corinne dans un profond mal-être. “Tous ses reproches n’avaient l’air de rien, pris isolément. Mais accumulés au fil des années, ils ont fini par me détruire”.

La mère de famille ne peut hélas se confier à personne, vu le peu d’amis qu’il lui reste: “Je m’occupais de mes enfants et ne voyais presque jamais mes amis. Lorsqu’ils passaient à la maison, Marc les recevait avec tellement de froideur qu’ils ne revenaient plus, se sentant malvenus”. Pour compenser, Corinne dévalise les magasins… Une addiction au shopping qui l’aidera à se rendre compte des difficultés financières du couple: “Un jour, j’ai été face à une impossibilité de payer un achat. J’ai été voir l’état des comptes, et je me suis rendu compte que nous avions de réelles difficultés financières. Les fameux fonds destinés à ce que nous ne manquions de rien n’avaient jamais été débloqués”.

“Sa vie n’était qu’un tissu de mensonges”

Après sept ans d’une vie commune pour le moins houleuse, Corinne décide de sortir de sa bulle et de mener son enquête. Ce qu’elle découvrit la laissa sans voix: “Contrairement à ce qu’il m’avait dit, Marc n’était pas chef de service, et ne gagnait pas des milliers d’euros, loin de là… Il n’avait pas non plus abandonné sa grande villa pour s’installer avec moi, mais vivait chez sa mère. Tel un magicien, il avait pourtant réussi à me manipuler et à me faire perdre toute confiance en moi. Intelligent et très instruit, il me donnait toujours la sensation d’être idiote”.

Au fond du trou, Corinne décide d’entamer une thérapie. Petit à petit, et avec l’aide de son psy, elle réussit à se détacher de l’emprise de son mari: “J’ai fini par me rendre compte que mon problème principal, c’était lui. Il était persuadé que je ne le quitterais jamais, mais j’ai pourtant réussi à le faire. J’ai réalisé et compris, à temps, qui il était vraiment. Je suis tombée bien bas mais j’ai réappris à me respecter!”. Aujourd’hui, Corinne vit seule avec ses trois enfants. Elle a retrouvé un travail et commence à peine à s’autoriser à vivre sa vie de femme.

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