Décoration de Noël bonheur
Une psychologue démythifie cette théorie. © Arun Kuchibholta

Est-on vraiment plus heureux si l’on installe sa déco de Noël à l’avance?

Par Justine Leupe

Selon la rumeur, installer sapin et guirlandes bien avant les fêtes serait une source de bonheur immense. On a demandé à Soline d’Udekem, psychologue, son avis sur la théorie.

Selon le psychanalyste Steve McKeown, aussi créateur de la plateforme MindFixers au Royaume-Uni, décorer sa maison bien en amont de Noël améliorerait notre santé mentale. Cela nous assurerait un retour en enfance et nous apporterait une sensation de sérénité et de bonheur. La pose des loupiotes, l’installation du sapin et des décos féeriques entraînerait en effet un pic de dopamine, l’hormone du bonheur.

Soline d’Udekem, psychologue clinicienne belge, se veut néanmoins plus réservée: “Il faut être prudent avec ces informations, déjà parce qu’on ne trouve pas de trace de cette étude à proprement parler et qu’il est donc impossible de déterminer s’il y a vraiment eu une recherche scientifique sur le sujet”.

Le bonheur amène le bonheur

Selon la psychologue, les personnes qui placent leurs installations de Noël de façon précoce seraient des profils déjà heureux ou joyeux qui souhaitent avant tout anticiper le lancement de cette période festive. “Ils ont envie de retomber dans cette nostalgie de l’enfance, la fête de fin d’année étant associée à de chouettes souvenirs familiaux pour eux”. À l’inverse, il serait biaisé, selon la spécialiste, “d’affirmer que c’est l’installation de ces décorations qui rend les gens heureux”.

Dépression saisonnière

Tout le monde ne voit pas Noël comme une période de bonheur absolu. Pour certains, c’est un moment difficile et ce ne sont pas quelques boules et guirlandes disposées sur un sapin qui les rendront épanouis. “Les fêtes, c’est à double tranchant: il y a ceux qui sont impatients, qui adorent et qui mettent leur décoration avant la Saint-Nicolas. Et il y a ceux qui voient Noël comme un moment pesant, qui leur rappelle un dysfonctionnement familial ou des proches qui ne sont pas ou plus présents. Et cela peut les plonger dans la déprime”.

La psychologue avance d’ailleurs qu’entre novembre et février, il y a énormément de consultations en santé mentale. Elle rappelle aussi que des facteurs extérieurs accentuent une potentielle baisse de moral en cette période. “C’est l’hiver, les journées sont courtes en Belgique et c’est souvent le moment de la fameuse dépression saisonnière. La période de Noël n’est donc clairement pas toujours synonyme de joie”. Que l’on décore sa maison ou pas…

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