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Infidélité: doit-on se quitter?

Par Justine Leupe

Quand une infidélité a lieu au sein d’un couple, elle ne se solde pas par un simple “je pars” ou “je reste”. Elle peut ouvrir la discussion et être une opportunité pour faire le point sur la relation. C’est l’occasion, ou non, de recommencer une histoire.

Chaque couple a sa définition de l’infidélité. Pour certains, observer un(e) joli(e) inconnu(e) dans la rue, c’est déjà une infidélité. Pour d’autres, il s’agira d’un baiser échangé ou d’un rapport sexuel. L’infidélité n’est d’ailleurs pas que physique: avoir des conversations intimes avec un(e) autre, par messages notamment, est une forme de tromperie pour beaucoup. “Tout dépend du contrat implicite du couple”, souligne Héline Zabeau, psychologue, sexologue et chercheuse à l’IRSS (Institut de Recherche Santé et Société) à l’UCLouvain.

Peu importe la forme de tromperie, les émotions sont toujours fortes. Les plus prédominantes sont la colère et la tristesse. Les sentiments sont partagés entre incompréhensions et désillusion. Des sentiments sur lesquels il est indispensable de s’attarder pour avancer. “Lorsqu’une infidélité au sein d’une relation de couple se produit, il faut explorer la dynamique de couple avant celle-ci”, souligne d’emblée la spécialiste.

Comprendre pourquoi il y a eu infidélité

“Tromper” ne signifie pas automatiquement “se quitter”, tout dépend de la relation et de son histoire. Pour Héline Zabeau, deux possibilités s’offrent au couple: “Je dis souvent que l’infidélité permet de comprendre qu’on a terminé l’histoire et qu’on peut ranger le livre avec nostalgie dans sa bibliothèque. L’infidélité signe alors la fin de la relation. À l’inverse, j’explique aussi que l’infidélité peut être l’électrochoc qui dessinera la suite du récit. Le premier chapitre est terminé, on commence le deuxième en faisant le point. Le tout est de ne pas éviter la confrontation, et de comprendre comment nous allons écrire la suite du récit ensemble.

Certains sont à la cherche de nouveauté, notamment, le partenaire ne répondant plus à ce qui est recherché. “Il y a alors un vrai travail à réaliser sur la relation et le pouvoir de s’ajuster aux besoins de l’un à l’autre”, détaille la psychologue. “Le couple, c’est comme un potager, il faut en prendre soin tous les jours et cela demande de l’entretien. Comme on ne néglige pas son potager, il ne faut pas négliger son couple. Certains ont des habitudes de couple qui fonctionnent très bien, mais tout ne repose pas là-dessus, un couple doit être stimulé quotidiennement”.

Ne pas nier ses émotions

Le pire, pour la personne trompée, serait de nier les ressentis qui l’envahissent.

D’abord, le choc

Surtout, ne pas négliger l’émotion suscitée par l’annonce d’une infidélité: c’est le choc, la sidération, un monde qui s’écroule. Si les partenaires sont ensemble depuis longtemps, vient rapidement l’incompréhension. “Techniquement, explique Héline Zabeau, il faudra d’abord travailler sur cet état de choc avant d’accéder au cortex et de décortiquer les informations”. Dans un premier temps, il s’agira donc d’accepter, dans le sens d’intégrer la nouvelle: il y a eu tromperie.

“L’acceptation peut aller très vite si, dans le couple, existent déjà des soupçons d’infidélité. Les partenaires sont alors plus disposés à en discuter”. Ils passent alors à la deuxième étape: la compréhension. Le partenaire trompé veut des réponses pour comprendre l’acte: manque d’amour? Routine? Conflits trop présents? Les raisons sont multiples.

Mobiliser l’énergie de sa colère

Au-delà du choc, d’autres émotions surgissent. “Lorsqu’on apprend une infidélité, souvent, c’est la colère qui prend le dessus. Elle est liée à la trahison”, soutient la psychologue et sexologue. La colère est une émotion négative qui provoque beaucoup d’énergie. “Il est intéressant de la mobiliser dans un travail thérapeutique ou dans une activité personnelle pour se revaloriser, pour renforcer sa confiance en soi, souvent ébranlée après une infidélité. C’est l’occasion de prendre du temps pour soi et de se poser des questions: est-ce que j’ai encore de l’énergie à mettre dans mon couple? Est-ce que je veux continuer à partager mon quotidien avec ma moitié? Et ensuite, faire le point à deux”.

Prendre le temps et vider son sac

Peu importe le contexte, les décisions ne doivent pas être prises à la hâte. “Après l’acceptation, il faudra prendre son temps, pour ne pas opter pour un choix trop tranché et le regretter ensuite”, poursuit Héline Zabeau. Et de préciser: “La situation nécessite beaucoup de support pour exprimer ses sentiments. Que ce soit avec un proche, un psychologue ou un médecin traitant, en discutant, on évacue les émotions du corps et on cicatrise mieux”.

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