L’hypnose thérapeutique et celle de la télé, c’est pareil?
Anne Magotteaux, médecin hypnothérapeute, nous détaille la technique et le déroulé d’une séance d’hypnose privée. Loin des spectacles de Messmer…
Si l’on vous parle d’hypnose, vous vous imaginez sombrer en une seconde dans un état de conscience modifié? Vous pensez qu’on vous persuadera d’avoir 80 ans alors que vous en avez 30 ou que vous chantez sur scène avec Beyoncé alors que vous êtes assise dans le salon de la psy? Revoyez vos jugements.
5 questions à une médecin hypnothérapeute
Anne Magotteaux pratique l’hypnothérapie à Braine-le-Château, elle répond à nos questions.
Le principe
L’hypnose, comment ça fonctionne?
“L’hypnose permet de retrouver les ressources et les forces intérieures du patient. Le médecin lui permet d’activer son potentiel et de soulager ses symptômes ou pathologies. Il s’agit d’un processus complexe impliquant un état modifié de conscience et de nombreux facteurs, notamment la relation thérapeutique et la motivation du patient. Le travail se déroule le plus souvent en plusieurs séances, en cabinet, en individuel, et dure en moyenne 1h à 1h30. Le patient est généralement semi-allongé dans un fauteuil.
L’hypnose permet de retrouver les ressources et les forces intérieures du patient
Dans un premier temps, nous faisons connaissance et discutons pour déterminer ses attentes. Une fois la ou les problématique(s) identifiée(s), nous déterminons les objectifs du travail et l’intention de la séance. Ensuite, le patient se laisse aller, bercé par une musique douce, pendant que je lui parle. Il y a une phase d’induction d’hypnose, d’approfondissement, puis le discours hypnotique et la phase d’éveil. Le patient n’a pas à échanger ses ressentis, sensations ou idées. Nous échangeons sur ces points au moment de la sortie d’hypnose”.
Que peut-on soigner?
“Parfois la médecine conventionnelle ne peut guérir certaines pathologies comme les troubles anxieux (stress, angoisses, anxiété inconsciente…), la gestion des émotions (solitude, colère…), le manque de confiance en soi (ruminations, peur de se lancer…), les addictions (alcool, tabac, drogues…), mais aussi le surmenage, la réussite scolaire, les troubles du sommeil, certains problèmes de poids ou de douleurs. L’hypnothérapie est alors une solution efficace”.
Le patient n’est donc pas juste un sujet entre les mains du thérapeute?
“Non, en thérapie, on est deux partenaires. La volonté du patient est impliquée: il sait sur quoi on va travailler. Il n’y a pas de relation d’emprise. On répond à sa demande et tout se fait en douceur, à son rythme. Le patient doit d’ailleurs être motivé et impliqué”.
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C’est pour tout le monde?
Faut-il être particulièrement sensible à l’hypnose?
“En hypnose clinique, contrairement à l’hypnose de spectacle, on n’opère pas de tests préliminaires pour sélectionner les gens les plus susceptibles d’entrer en hypnose. On peut travailler avec le patient, quelle que soit sa réceptivité”.
Comment bien choisir son thérapeute?
“Il est important d’avoir un praticien de santé (au minimum un psychologue ou un médecin) formé et expérimenté pour qu’il puisse différencier les pathologies traitables par hypnose de celles qui nécessitent une prise en charge médicale ou psychologique. Faites aussi attention au prix demandé: il n’est pas nécessaire de payer des sommes indécentes pour avoir un bon hypnothérapeute. Un médecin est là avant tout pour soigner ses patients, pas pour faire de l’argent. Pour vous donner une indication, le prix d’une séance à mon cabinet est de 75 euros. La mutuelle ne prévoit pas de remboursement”.
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