Au-delà de 7 options, notre cerveau commence à saturer. © Liza Summer/Pexels

8 conseils pour toujours faire les bons choix

Suivre son intuition? Jouer à pile ou face? Laisser la nuit porter conseil? Il y a 1001 façons de prendre des décisions. On vous explique tout sur l’art de faire les bons choix.

Comment faire le bon choix quand le doute s’installe? Nos émotions, nos habitudes ou encore la fatigue mentale peuvent brouiller les pistes. Voici 8 conseils concrets pour y voir plus clair et reprendre le pouvoir sur vos décisions.

Choisir: un processus loin d’être évident

10.000. C’est le nombre moyen de choix que nous devons faire chaque jour. Du plus simple – qu’est-ce que je vais mettre aujourd’hui? Qu’est-ce qu’on va manger ce soir? Film ou série? – au plus radical – cet homme est-il le bon? Faut-il quitter ce job qui ne m’épanouit plus? Avoir un enfant ou pas?

Si banale soit-elle, la décision est loin d’être un processus évident. Ces choix à poser occupent une grande part de notre cerveau et peuvent même mener à des heures d’anxiété ou de rumination quand l’indécision guette… “Choisir, explique Cathy Assenheim, neuropsychologue et autrice de J’hésite, est en fait une mécanique cérébrale extrêmement complexe et en grande partie inconsciente. C’est une sorte de ballet entre la partie rationnelle du cerveau et la partie émotionnelle, avec plusieurs allers-retours qui peuvent être parasités à chaque moment, au point de nous amener à faire de mauvais choix ou à n’en faire aucun.”

Votre cerveau est-il fiable?

Frédéric Donck, coach en prise de décision et auteur de La décision efficace existe, précise: “Plusieurs grands facteurs influencent les décisions, notamment les données physiologiques de base: vous avez faim, vous avez peur, vous êtes fatiguée? Votre cerveau va expédier la décision, car le plus important pour lui est de répondre à vos besoins de base en priorité.

Pareil avec vos émotions. Il faut savoir que prendre une décision coûte cher en énergie au cerveau. Il préfère donc décider au plus vite, privilégiant des approches plus simples, plus rapides et moins exigeantes.” C’est là qu’interviennent les biais cognitifs, des raccourcis de pensée qui nous incitent à prendre des décisions spontanées, mais pas forcément pertinentes. “Votre cerveau n’est pas toujours le guide infaillible vers les décisions éclairées et raisonnées que vous pourriez espérer”, met en garde Frédéric Donck.

8 conseils pour prendre de meilleures décisions

Le sujet est tellement vaste qu’il existe même une “science de la décision”, c’est dire. Voici quelques astuces pour vous aider à maîtriser l’art de la décision.  

1. Écoutez ses besoins… ou ses envies?

Pour la spécialiste, comprendre la distinction entre le besoin et l’envie est crucial dans le processus de prise de décision. Pour elle, nos envies viennent de notre tête et sont parasitées par nos expériences passées et nos émotions immédiates, tandis que nos besoins viennent de nos tripes.

“La première caractéristique d’une bonne décision, explique Cathy Assenheim, c’est qu’elle répond aux besoins profonds de l’individu. Même si une décision tient également compte, mais de manière secondaire, de nos envies personnelles! Satisfaire un besoin nous apporte en effet des ressources de fond et de l’énergie positive, tandis qu’à l’inverse, sa non-réalisation crée de la frustration et coûte de l’énergie.”

Satisfaire un besoin nous apporte des ressources de fond et de l’énergie positive.

Elle propose donc ce petit exercice: face à un choix, posez-vous très vite ces 2 questions et répondez-y par une note entre 0 et 10:

  1. Est-ce que j’ai envie de cela, là tout de suite, maintenant?
  2. Est-ce que là, tout de suite, j’ai vraiment besoin de ça en priorité? 

“Lorsque vous vous posez la question de l’envie, explique-t-elle, le cerveau active les réseaux neuronaux associés aux réponses instinctives et émotionnelles. Lorsque vous vous posez aussitôt après la question du besoin, votre cerveau va s’obliger à se détacher des réponses instinctives et à se concentrer sur une évaluation plus consciente et rationnelle.” Ce petit exercice demande un peu d’entraînement, mais une fois devenu automatique, il peut vraiment vous aider à classer vos différentes options par ordre de préférence.

2. Suivez vos valeurs comme une boussole

Pour Frédéric Donck, cette boussole, ce sont nos valeurs, notre raison d’être, nos aspirations fondamentales. Dans son livre, il invite à un travail de développement personnel afin de les déterminer précisément.

“Prendre pleinement conscience de ses valeurs personnelles fournit un moyen précieux de prédire comment on se comportera dans divers environnements et situations futures, dit-il. Elles fourniront un prisme à travers lequel vous examinerez vos décisions. Si vous restez en accord avec vos valeurs et votre mission de vie, le système de récompense de votre cerveau se déclenchera et vous n’aurez jamais à regretter une décision, quel qu’en soit le résultat.”

3. Sortez du “tout noir ou tout blanc”

“Une bonne décision se caractérise par sa flexibilité, explique Cathy Assenheim. Or, lorsque les choix concernent des changements qui peuvent avoir un impact plus ou moins important sur notre vie ou celle de nos proches, le stress et la pression sont souvent à leur maximum. S’enclenche alors un fonctionnement que j’appelle ‘noir/blanc’. Sans le vouloir, nous restreignons nos décisions à 2 extrêmes.” Par exemple, face à un travail qui ne nous satisferait plus, les 2 seules options seraient soit de supporter, soit de démissionner, une alternative propre à créer encore plus de pression. Or, la neuropsychologue invite au contraire à envisager toutes les options possibles, ‘toutes les jolies nuances de gris’.

Ainsi, au lieu de supporter votre job actuel ou de démissionner, vous pourriez chercher un nouveau poste en interne, discuter avec votre responsable, prendre un temps partiel et dégager du temps pour d’autres activités, consulter un conseiller en orientation, suivre une formation…

4. Attendez le retour au calme

 “On dit souvent qu’on prend des décisions avec le cœur, dit Frédéric Donck. C’est faux. On prend des décisions avec ses émotions.” Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne sont pas forcément de bon conseil. Vous êtes triste? Vous cherchez n’importe quel moyen pour vous remonter le moral, quitte par exemple à faire un achat compulsif  – et inutile! – en ligne. Vous êtes joyeuse? Vous voyez le monde façon optimiste, prête à prendre tous les risques.

On dit souvent qu’on prend des décisions avec le cœur. C’est faux. On prend des décisions avec ses émotions.

“Si vous devez relire votre contrat d’assurance-vie, recommande Frédéric Donck, mieux vaut que vous soyez de mauvaise humeur – auquel cas vous serez attentive aux petits détails – que sur un petit nuage parce que vous êtes amoureuse.” Pareil en cas de conflit. “Dans cette situation, constate Cathy Assenheim, le cerveau tentera désespérément d’activer au plus vite ce qu’il connaît, à savoir nos schémas habituels de réaction (attaquer l’autre, se fermer, exprimer ses émotions…). Quand elle réagit dans l’urgence, chaque personne a en effet ses propres automatismes, façonnés par sa personnalité et son histoire.”

Vous l’aurez compris: si vous avez une décision importante à prendre, mieux vaut attendre d’être plus sereine. Pourquoi ne pas calmer votre système nerveux par des exercices de méditation ou de respiration, ou des podcasts?

5. Limitez les options

Faire des listes d’options ou déterminer les “pour” ou “contre” sont des méthodes vraiment efficaces, mais les chercheurs ont montré que plus nous multiplions les possibilités, plus nous devenons incapables de choisir.

Une étude réalisée en 2000 invitait ainsi des consommateurs à goûter des confitures dans un grand magasin. Alors que le premier groupe était confronté à 24 sortes différentes de confiture, le second n’en testait que 6. Résultat: les participants du second groupe avaient 10 fois plus de chances d’acheter que ceux du premier. Donc analyser, c’est bien, mais il faut savoir s’arrêter. On estime qu’au-delà de 7 options, notre cerveau commence à saturer.  

6. La règle du 10-10-10

C’est la méthode de prise de décision popularisée par la journaliste américaine Suzy Welch: lorsque vous êtes face à une décision importante, posez-vous les 3 questions suivantes:

  • Quel sera l’impact de cette décision dans 10 minutes?
  • Quel sera l’impact de cette décision dans 10 mois?
  • Quel sera l’impact de cette décision dans 10 ans?

Cela vous aidera à aligner le court et le long terme.

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7. On fait de meilleurs choix le matin

Le saviez-vous? La qualité de nos choix diminue en cours de journée. La faute à la fatigue, bien entendu. “Des chercheurs ont ainsi montré, explique Frédéric Donck, que lorsque des juges sont fatigués et affamés, ils ont une très forte tendance à choisir l’option (par défaut) de refuser la libération conditionnelle, plutôt que d’envisager des peines qui offriraient des solutions plus élaborées pour le détenu.”

Par contre, on pense qu’au réveil, pendant une dizaine de minutes, notre cerveau émettrait des ondes spécifiques susceptibles de nous faire prendre des décisions plus stratégiques et pragmatiques.

8. Décidez… de ne pas décider

Et si la meilleure option, c’était… de ne pas choisir? “Il ne faut pas toujours culpabiliser parce qu’on n’arrive pas à décider, tempère Cathy Assenheim. Il se peut aussi que dans l’état actuel des choses, vous n’ayez pas suffisamment d’infos pour pouvoir réaliser un choix judicieux.”

Pas de recette miracle

Vous voilà parée pour faire les meilleurs choix. Mais quoi qu’il en soit, rassurez-vous: il n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision. Chacune entraîne une série de conséquences, un chemin de vie… À vous ensuite d’avoir les ressources pour vous y adapter ou vous repositionner.

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