
7 exercices pour développer votre intuition
“J’en étais sûre”, “Je ne sais pas pourquoi, je sentais que ça allait arriver”… Qu’on l’appelle petite voix, 6e sens, inspiration ou insight, l’intuition nous apporte un autre regard sur notre vie. Bonne nouvelle: on peut l’exercer comme un muscle.
Selon le dictionnaire Le Robert, l’intuition est “une forme de connaissance immédiate qui ne recourt pas au raisonnement”. Longtemps entourée d’une aura de mystère, elle intéresse de plus en plus les neuroscientifiques. “Les dernières découvertes, avance Géraldyne Prévôt-Gigant, psychopraticienne et autrice de Je développe mon intuition, situent le processus intuitif dans le noyau caudé, qui entoure le thalamus. On s’est rendu compte qu’il jouait un rôle central chez les personnes intuitives, en court-circuitant le cortex préfrontal qui est celui de la pensée rationnelle et de l’analyse consciente. Bref, on est en train de s’apercevoir que c’est un mode de fonctionnement humain tout à fait concret.”
Lire aussi: Les 5 langages de l’amour: parlez-vous le même?
L’intuition se développe dans certains métiers
L’intuition peut être vue comme un vaste ordinateur qui analyserait toutes les connaissances accumulées dans notre cerveau et en sortirait la réponse parfaite. “Des experts en prise de décision, confirme Frédéric Donck, coach en choix stratégique, ont scruté à la loupe les phénomènes d’intuition, et ont pu écarter toute explication de nature extrasensorielle ou magique. Selon eux, le mécanisme derrière l’intuition est bien plus terre-à-terre et peut se résumer en une simple vérité: l’intuition est le fruit de la reconnaissance de situations déjà vécues.”
Ces professionnels seraient capables de comparer la situation qu’ils ont sous les yeux avec toutes celles rencontrées auparavant
Elle serait d’ailleurs particulièrement fiable chez certains professionnels: les pompiers, les secouristes, les médecins, les sportifs de haut niveau, les ingénieurs, les comptables, les joueurs d’échecs… Des métiers a priori complètement différents, mais qui ont comme point commun d’évoluer dans des environnements stables et réguliers qui renforceraient l’apprentissage de l’intuition grâce à des retours d’information clairs. Ces professionnels seraient capables, en une fraction de seconde, de comparer la situation qu’ils ont sous les yeux avec toutes celles rencontrées auparavant et d’y apporter la réponse adéquate.
Quid des animaux qui fuient les catastrophes?
À voir si cette théorie suffit à tout expliquer: la conviction, en rencontrant une personne, qu’elle sera l’amour de votre vie, le pressentiment qu’il ne faut pas monter dans cet avion ou que votre enfant ne va pas bien, l’instinct de certains animaux de fuir des lieux de catastrophes naturelles avant qu’elles ne se produisent…
Disons que quelle que soit l’explication de l’intuition, on ne perd rien à se mettre à son écoute, voire à la développer. C’est ce que nous vous proposons avec les exercices ci-dessous.
Exercice 1: apprendre à se faire confiance
Vous avez beau tendre l’oreille, vous avez l’impression que votre petite voix ne vous dit rien? “On a toutes de l’intuition, constate Géraldyne Prévot-Gigant, mais on ne se l’autorise pas. L’éducation que nous avons reçue, l’environnement culturel… vont forger la croyance qu’on n’est pas intuitives.”
L’intuition n’est pas un don, elle est vraiment accessible à tous. À condition de s’y intéresser et de pratiquer.
“Les personnes qui ne sont pas intéressées par l’intuition, ajoute Isabelle Hardy, une hypnothérapeute qui organise des ateliers d’initiation à l’intuition, qui ont besoin de comprendre, d’analyser, de rester au niveau mental, ne vont rien ressentir. Mais celles qui ont envie de la développer vont la développer. Ce n’est pas un don, c’est quelque chose qui est vraiment accessible à tous. À condition de s’y intéresser et de pratiquer.”
Première étape donc: se faire confiance, l’absence de confiance en soi étant d’ailleurs, selon Géraldyne Prévot-Gigant, le principal frein des gens dans leur quête d’intuition. “Comme ils doutent de leurs capacités, ils ont tendance à se donner une obligation de résultat, et s’ils ne voient pas de signes, alors ils se dévaluent et une crispation se fait sentir chaque jour davantage. C’est aussi une confiance en la vie qu’il faut déployer afin de garantir votre réceptivité aux messages de l’univers. Cette confiance entraîne systématiquement une ouverture au monde.”
Exercice 2: trouver le bon canal
On désigne toujours l’intuition comme une “petite voix”. Or, l’intuition utilise plusieurs canaux: une pensée soudaine, une impression, un flash, un malaise/bien-être physique… À chacune de découvrir le sien (et tant mieux pour vous si vous en avez plusieurs!).
France Gauthier et Pierre Lessard, auteurs de L’approche connexion. Les 17 voies de l’intuition, proposent de vous remémorer par exemple un épisode où vous avez dit oui, alors que vous aviez envie de dire non (ou inversement) et de voir ce qui s’est passé dans votre corps à ce moment-là: était-ce une voix mentale qui criait sa réprobation? Une contraction dans le ventre? Une sensation de fatigue intense? Pour trouver votre canal de prédilection, il va falloir expérimenter encore et encore. “À partir d’une seule expérience, écrivent-ils, il est impossible de conclure que ce qu’on reçoit comme information est véridique. Toutefois, si vous avez toujours le même symptôme de démangeaison sur la tête lorsque votre amoureux, votre enfant ou un ami proche éprouve une difficulté, et qu’après vérification vous constatez que c’est bien le cas, vous avez un indice de la justesse de votre code personnel dans ce type bien précis de situation.”
Exercice 3: faire de la place
Si votre cerveau est rempli de préoccupations en tout genre, qu’il est bombardé par le bruit, les informations multiples, votre intuition va avoir du mal à se manifester. “J’aime bien la métaphore de la vieille radio, confie Géraldyne Prévot-Gigant. À cause de notre bavardage mental (la “friture” sur la ligne), le son (l’intuition) est difficilement audible. Le stress ainsi que les émotions fortes et négatives induisent un rétrécissement du champ de notre conscience et nous ferment au monde du subtil.”
Le principal conseil est donc de laisser place au calme à l’intérieur de soi. “On pense à la méditation, mais pas seulement: on peut se concentrer sur une musique, marcher dans la forêt, colorier, faire un puzzle, apprendre à danser, à peindre ou à faire de la poterie, bref tout ce qui nous permet de nous ancrer dans le moment présent et de créer de la place à l’intérieur de soi.”
Exercice 4: privilégier les ondes thêta
Autre raison de faire le calme dans sa tête: les recherches en neurosciences montrent que l’intuition se manifeste davantage lorsque le cerveau est en ondes thêta. “On est en ondes thêta lorsqu’on est à mi-chemin entre un état d’activité cérébrale intense et l’état de sommeil, explique Isabelle Hardy. Tout le monde a déjà fait l’expérience, en rentrant du travail le soir, d’avoir fait le trajet de manière automatique, sans réellement se souvenir de ce qui s’est passé. C’est déjà un état modifié de conscience.”
Certains états donnent accès à une autre dimension à l’intérieur de soi…
C’est également le cas lorsque nous sommes en hypnose, lorsque nous nous relaxons, que nous venons de méditer ou le matin au réveil. “Ces moments-là permettent de donner accès à une autre dimension à l’intérieur de soi et sont propices à recevoir des informations de l’intuition, du moins si on est prêt à l’entendre”, assure Isabelle Hardy.
Exercice 5: pratiquer l’écriture automatique
Un exercice tout simple, mais aussi très riche pour permettre une ouverture vers l’intuition. “Il suffit d’écrire tout ce qui nous vient à l’esprit, ou plutôt tout ce qui vient de l’esprit”, expliquent France Gauthier et Pierre Lessard. Pour orienter la réponse de l’esprit, on peut aussi poser une question et se laisser surprendre par les perles de sagesse qu’il est possible de récolter en écrivant sans censure ni jugement le contenu reçu.”
Isabelle Hardy conseille également l’exercice lors de ses ateliers. “Je pense aux pages du matin, qui s’écrivent au moment du réveil. Il s’agit de noircir des pages et quand tout ce qui avait besoin d’être exprimé a été exprimé, on commence à écrire des choses qui viennent d’on ne sait où.” Elle propose également une version avec des mots tirés au sort: il s’agit alors d’écrire tout ce que le mot vous inspire, puis de laisser venir des messages dont vous serez la première surprise. “Cet exercice sert à dévier le mental et à ouvrir d’autres points de vue.”
Exercice 6: distinguer intuition et pensées
C’est le gros défi lorsqu’on cherche à écouter son intuition: savoir si c’est elle qui nous parle, ou notre mental, nos désirs, nos peurs… “Le mental nous parle surtout du passé et du futur, explique Isabelle Hardy, l’intuition, elle, ne concerne que le présent. L’intuition se présente et s’en va, mais peut revenir intacte plus tard, alors que le mental se répète inlassablement, au point d’accaparer tout l’espace. Enfin, l’intuition a un message positif: elle ne veut que votre bien.”
Pas simple… D’autant que le mental a tendance à récupérer les messages intuitifs pour les mettre à sa sauce et les adapter à ce qu’il croit être la vérité!
Exercice 7: s’entraîner
Il faut un véritable apprentissage pour distinguer les vraies intuitions des fausses et pour ne pas les confondre avec vos pensées. “Ce qui aide beaucoup, suggère Géraldyne Prévot-Gigant, c’est de se lancer des petits défis en essayant de deviner certaines choses de moindre importance. Si votre intuition se confirme, votre confiance en elle s’en verra renforcée.”
Isabelle Hardy invite, dans ses formations, à réaliser des exercices en duo: “Il y a d’un côté une personne qui pense à une problématique et de l’autre, quelqu’un qui essaie de deviner. On peut ainsi se confronter directement à l’autre pour voir si cela correspond.” N’hésitez pas aussi à vous poser des questions intérieurement, puis, après avoir lâché prise, à capter d’éventuels éléments de réponse à travers des synchronicités, les propos d’un inconnu, une chanson à la radio… Enfin, termine Géraldyne Prévot-Gigant, “noter vos expériences dans un carnet est essentiel. D’une part parce que nous oublions parfois certains détails qui ont leur importance, d’autre part parce que noter vos rêves nocturnes ou vos expériences de synchronicités déclenche le processus de remémoration. Cela signifie que plus on note, plus on fait exister l’expérience, et plus il y a de chances que d’autres expériences se manifestent. C’est une sorte de cercle vertueux, un processus qui facilite ensuite l’accès aux informations.”
De bonnes lectures
- L’approche connexion. Les 17 voies de l’intuition, France Gauthier et Pierre Lessard, éd. Le Jour
- Je développe mon intuition, Géraldyne Prévot-Gigant, éd. Leduc
- La décision idéale existe, Frédéric Donck, éd. EdiPro
Pour aller plus loin
Surfez sur le site de Isabelle Hardy.
Vous aimerez aussi:
Recettes, mode, déco, sexo, astro: suivez nos actus sur Facebook et Instagram. En exclu: nos derniers articles via mail.