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Égalité de la charge mentale: elles y sont arrivées!
Les revendications féminines pour une meilleure égalité hommes/femmes commencent à trouver un véritable écho dans la société et dans les esprits – on en parlera beaucoup à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes ce 8 mars -, pourtant sur le terrain du couple et de la famille, il y a encore du pain sur la planche. Certaines s’en sortent pourtant bien. Elles nous livrent leurs astuces.
À l’heure actuelle, la plupart des hommes sont d’accord avec les idées féministes. Il est vrai qu’il devient de toute façon de moins en moins politiquement correct de dire qu’on est contre les valeurs d’égalité, de justice sociale et de rapports égalitaires. Mais au quotidien, dans le partage des tâches ménagères et de la charge mentale, on n’y est toujours pas.
1h30 de plus pour les tâches ménagères
Les chiffres, issus de la Ligue des Familles et de l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes, parlent d’eux-mêmes: à l’heure actuelle, les femmes consacrent en moyenne 1h30 de plus par jour que les hommes aux tâches domestiques. Les rendez-vous médicaux? Ce sont dans 75 % des cas les mamans qui s’y collent. Les congés parentaux? Ils sont pris à 64 % par les mamans et à 36 % par les papas. Difficile, la conciliation vie privée-vie professionnelle? Oui, pour 61 % des mamans, mais seulement 37 % des papas).
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Un phénomène complexe
Pour certaines féministes, la situation mettra encore des années avant d’atteindre l’équilibre. Pourquoi? Les facteurs d’explication sont nombreux, entre des hommes qui ne veulent pas lâcher leurs privilèges, des femmes qui ont été éduquées à prendre leurs proches en charge, un couple où on préfère parler d’amour qu’entamer la guerre des sexes…
Ce n’est heureusement pas le cas dans tous les couples et certains hommes font vraiment leur part. C’est le cas de nos témoins. Elles nous expliquent comment elles ont atteint l’équilibre conjugal.
Une répartition à 50-50
Pour Laura, 39 ans, 2 enfants, c’est la répartition de la semaine à 50-50 qui a sauvé l’organisation familiale. “Très vite après la naissance de notre premier enfant, dit-elle, je me suis dit qu’il fallait qu’on répartisse la semaine à 50-50 pour que personne ne se sente floué et que chacun trouve son espace à lui. Tel jour, je conduis et je vais rechercher les enfants à l’école, tel jour, c’est lui. Cela évite les comptes d’apothicaire et la frustration, puisque c’est écrit dans l’agenda. Parfois on négocie pour échanger nos jours: ‘Je te prends ton lundi soir si tu prends mon mardi.’ Et si c’est impossible, celui qui a besoin d’aide appelle lui-même la baby-sitter.”
Une évolution naturelle
Chez Julie, 45 ans, 2 enfants, la répartition des tâches s’est toujours faite de façon assez naturelle, au rythme de l’évolution de la famille. “Au début, on a réparti les tâches selon nos préférences: lui la vaisselle, moi la lessive, on se partageait la cuisine, mais comme il aimait ça, il cuisinait plus souvent. On faisait les courses et le ménage ensemble. Quand les enfants sont arrivés, comme je m’en occupais plus en raison de l’allaitement, il a commencé à cuisiner et à faire les courses systématiquement. Quand ils sont entrés en primaire, je me suis occupée des devoirs et des leçons, pendant qu’il cuisinait. Lui a pris en charge toute la charge administrative du logement, de la voiture, des assurances, et moi celle de la santé, des enfants (crèche, école, scout, stages…), des sorties et des vacances. Et depuis que les enfants ont grandi et sont plus autonomes sur le plan des devoirs, j’ai proposé de recuisiner un jour par semaine.”
Depuis que les enfants sont plus autonomes sur le plan des devoirs, j’ai proposé de recuisiner un jour par semaine
Google Keep et FamilyWall
Pour Valentine, 42 ans, 1 enfant, la solution passe par la technologie. “On utilise l’application Google Keep pour la liste des courses et des choses urgentes à ne pas oublier, ainsi que FamilyWall avec notre fils pour l’emploi du temps de chacun. Pour le reste, on se répartit assez bien le travail. Au début, il repassait derrière moi pour certaines tâches, alors j’ai gagné du temps en le laissant faire ce qu’il aime et je m’adapte!”
“Tu n’as pas demandé”
Natalya, elle, reconnaît que son homme a toujours été de bonne volonté, mais qu’elle n’arrivait pas à lâcher prise. “J’ai dû le faire en commençant par une tâche et à présent, il s’en charge mieux que moi!” Avec son compagnon, Evelyne a mis au point une juste répartition des repas: “On a ‘nos’ jours. Ces jours-là, l’autre sait qu’il ne doit s’occuper de rien. C’est précieux pour la charge mentale”. Enfin, en couple – chacun chez soi – depuis peu avec un homme qui met surtout la main à la pâte quand ça l’intéresse, Amandine a décidé de lui laisser l’intégralité de la charge mentale: “Il n’a rien prévu pour le repas? Tant pis. S’il me dit ‘Tu n’as pas pris de légumes?’, je réponds: ‘Tu n’as pas demandé’”. Une solution dont on pourrait peut-être s’inspirer même lorsque l’on vit sous le même toit?
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Des avancées au sein du foyer
Bref, lâcher-prise, organisation et dialogue sont les maîtres-mots pour une meilleure égalité dans le couple. Et ce combat n’est pas vain: l’air de rien, ce qui se passe à l’intérieur de nos foyers fait aussi avancer la cause des femmes de façon générale dans la société.
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