Des jeux de cartes pour sensibiliser les personnes aux émotions
Tout le monde sait ce qu’est une émotion, mais la décrire peut être difficile. Pourtant, poser des mots sur ce que l’on ressent peut faire du bien. La Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial a voulu enrichir notre vocabulaire émotif à travers des jeux de cartes. Explications.
Vous ne le saviez peut-être pas, mais la Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial (FCPPF) a une outilthèque qui propose des jeux variés évoquant l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS). Parmi eux, “Le langage des émotions”, “L’univers des sensations” et “L’expression des besoins”.
Un rôle politique et d’éducation permanente
La Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial a un rôle de défense politique: “on représente 25 centres en Région wallonne et à Bruxelles. On est vraiment l’interface entre les centres et le politique. Nous sommes proactifs sur tous les sujets qui touchent à la santé sexuelle en général. Donc on va être présents sur les débats concernant l’IVG, sur différents sujets de société liés à la sexualité au sens large, au relationnel…”, explique Lola Clavreul-Prat, responsable des centres wallons, de la défense politique en Région wallonne et chargée en éducation permanente pour la Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial.
Au-delà du politique, la Fédération a également un rôle éducatif. “Nous recevons un subside avec lequel nous devons produire sept outils par an (dont l’outilthèque fait partie). Cela peut-être des brochures, des vidéos, des jeux de plateau, de cartes, ou toutes sortes de dispositifs”.
L’outilthèque, c’est quoi?
C’est un centre de documentation accessible tous les jours en semaine où tout le monde peut venir consulter des ouvrages ou des jeux. “Et puis, on a un système de location de ces outils pour tous les gens qui vont faire de l’animation ou toutes personnes lambda. C’est vraiment ouvert à tous et pas uniquement aux professionnels. Nous avons aussi des étudiants et étudiantes qui viennent quand ils cherchent des infos”.
Avec ces différents supports, il est plus facile d’aborder l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) à tous les âges. Il y a autant de dispositifs pour les petits que pour les grands. Et parmi ceux que nous a présenté Lola, on retient les jeux de cartes qui évoquent les émotions, les sensations et l’expression de ses besoins.
Travailler sur ses sentiments et en parler
Pour le jeu de cartes “Le langage des émotions“, le but est évidemment de travailler sur les émotions. “Nous nous sommes rendu compte que nous avions très peu de vocabulaire pour en parler: hormis joie, colère et tristesse. On est pauvres en mots alors qu’il y a une large palette d’émotions. C’est un jeu qui peut être utilisé partout: en milieu scolaire, en famille, en consultation, en groupe de travail, au boulot… Pour ce jeu, vous avez toujours à faire à ce même petit personnage qui n’a pas de genre et dont le but est d’enrichir ce que l’on peut dire sur ses émotions”, explique Lola Clavreul-Prat.
Place aux besoins et aux sensations
Une fois que les émotions sont identifiées, on peut passer au jeu “L’expression des besoins” pour exprimer nos envies.
“En 2019, on a fait ‘L’univers des sensations‘. Dans ce jeu, on va parler des sensations et cela permet d’identifier ce qui se passe dans le corps. Comme par exemple: ‘j’ai la gorge serrée’, ‘j’ai de l’électricité dans le corps’ ou encore ‘j’ai les pieds lourds’. L’idée est vraiment de relier ces phrases à des sensations. ‘Quand j’ai un poids sur les épaules et la gorge serrée’, qu’est-ce que ça veut dire chez moi? C’est vraiment faire une introspection sur soi et c’est quelque chose que l’on fait finalement très peu. Nous sommes très cérébraux. Nous faisons très peu de travail corporel”.
Avec ce genre de jeu, “on remarque très vite que nous ne sommes pas égaux face à ce travail, nous n’avons pas tous les mêmes sensibilités. Lorsqu’on aborde ces sujets-là en étant adulte, ça fait tout de suite écho à nos croyances et nos représentations personnelles, ce n’est pas toujours facile pour les parents”, conclut Lola Clavreul-Prat.
Ces jeux ont eu droit à leur petit moment de gloire puisque Brut les a mis en avant dans l’une de ses vidéos. Une enseignante bruxelloise les utilise dans ses cours de citoyenneté et le résultat est plutôt positif sur les élèves. À découvrir dans la vidéo ci-dessous.
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