Psycho

Mon mec est un homme-enfant: puis-je le changer?

Par Tatiana Czerepaniak

23 janvier 2025

Avoir un compagnon adulte qui se comporte comme un éternel adolescent peut créer de grosses tensions au sein du couple, et pousse souvent la ou le partenaire à remettre en question la relation.

Ils ont plus de 30 ans et sont encore de vrais adolescents. Les “hommes-enfants”, comme on les appelle couramment, refusent bien souvent de grandir: accros à leurs passions, à leurs copains et/ou à leurs sorties, ils sont le plus souvent centrés sur leurs besoins personnels et refusent de prendre en main la plupart des responsabilités inhérentes à l’âge adulte. Si vous reconnaissez votre partenaire dans ce descriptif, c’est jaune que vous riez, tant ce désir de “faire comme il veut” peut avoir des conséquences négatives sur votre couple.

Repérer le phénomène

Vous vous demandez si votre partenaire est un “homme-enfant”? Quelques caractéristiques vous mettront la puce à l’oreille.

Ces spécimens…

Sont immatures émotionnellement. En plus de difficultés à exprimer leurs émotions, à prendre en compte celles des autres et à gérer les conflits, ils ont aussi du mal à reconnaître leurs torts.
S’investissent peu dans la relation. Focalisés sur leurs besoins (goûts, temps pour soi…), ces grands enfants ont du mal à s’impliquer dans la relation de couple. Ils mettent peu de choses en place pour nourrir le lien, à l’inverse de leur partenaire qui finit par tirer la charrue pour deux. Souvent, c’est pareil avec leurs enfants et leurs familles.
Participent peu aux tâches quotidiennes. Si dans les faits, ils sont souvent d’accord pour une répartition équitable des tâches, au quotidien, c’est une autre paire de manches! Ils ont la fâcheuse tendance à ne pas participer aux tâches domestiques ainsi qu’à ce qui se rapporte à la vie d’adulte: gestion financière, administrative… La situation s’envenime souvent avec l’arrivée d’un enfant (soins, courses, suivi scolaire et parascolaire). Certains ont la flemme de s’impliquer, d’autres n’y pensent tout bonnement pas.

“La situation me pèse”: 4 conseils utiles

L’immaturité de votre partenaire est difficile à gérer? Les bons conseils pour y voir plus clair.

1. Identifier ce qui est compliqué

Prenez le temps d’analyser votre relation et définissez ce qui est difficile à vivre pour vous. Mettez aussi en lumière ce que votre compagnon apporte de positif dans votre vie et à votre couple. Une fois la liste des “plus” et des “moins” établie, interrogez-vous sur vos besoins, tant au sein de votre couple que de manière générale.

Avez-vous besoin qu’il prenne plus de temps pour votre couple?
Qu’il fasse sa part des tâches ménagères?
Que ses moments de loisirs débordent moins sur la vie de famille?
Cette relation correspond-elle à vos attentes?

2. Dire les choses

Maintenant que vous avez les idées claires, il est temps d’avoir une discussion franche. Exprimez-lui ce que vous avez sur le cœur et n’omettez aucun détail: il n’y a pas de sujets tabous. Pensez aussi à exprimer ce que vous appréciez chez lui et comment vous envisagez votre avenir à deux. Cet exercice vaut également pour votre partenaire: il est important de connaître ses ressentis.

3. Essayer de comprendre

Si se poser trop de questions existentielles n’est pas toujours une bonne idée, tenter de comprendre ce qui ce cache derrière ce besoin de rester un grand enfant pour lui peut vous faire avancer.

Est-ce une manière d’évacuer le stress du quotidien, des angoisses ou un certain mal-être?
Est-ce dû à une difficulté plus profonde de trouver sa juste place?
Cela vient-il de l’éducation qu’il a reçue?

4. Cesser de tout faire à sa place

Être en couple avec un homme-enfant, c’est avoir l’impression d’être davantage sa mère que sa partenaire de vie. Pour faire en sorte que cela cesse, une mission, arrêtez de tout faire à sa place. C’est mécanique: le laisser face à ses responsabilités vous déchargera naturellement.

Puis-je changer l’autre?

Une question reste en suspens: “Puis-je le changer?”. Triste mais vrai, la réponse est non, on ne peut pas changer l’autre, et là n’est d’ailleurs pas l’objectif. Cela ne veut pas dire qu’il est impossible de faire un travail sur soi en vue d’évoluer, mais il faudra que votre partenaire soit acteur de ce mouvement. La bonne question à se poser n’est donc pas: “Puis-je le changer?” mais bien “A-t-il la volonté de changer?”. Un chemin que l’autre peut emprunter avec l’aide d’un psychologue pour bénéficier de son recul et de ses conseils.

“Il passait son temps sur ses jeux vidéos”

Pauline, 39 ans et maman d’un garçon, a vécu pendant près de 15 ans avec son premier amour. Ils se sont séparés depuis.

“J’ai rencontré mon ex-compagnon à mes 18 ans. On a vécu de superbes années, et on s’est beaucoup amusés. Les soucis sont arrivés lorsqu’on a commencé à vivre ensemble: il a continué à passer beaucoup de temps sur ses jeux vidéo et ne participait pas aux tâches quotidiennes. Au début, je râlais un peu mais au fil du temps, ça a commencé à me peser sérieusement et à créer des tensions au sein de notre couple. On a malgré tout fait un bébé, il rêvait d’être papa… Mais cela n’a rien changé. En plus de m’occuper de mon fils, j’ai dû m’occuper de lui et prendre en charge ce qu’il ne faisait pas”.

J’étais la seule à vouloir mettre des choses en place pour que cela fonctionne…

La charge mentale de Pauline a littéralement explosé: “J’ai encore tenu cinq ans après l’arrivée de notre enfant, mais après de nombreuses tentatives, de multiples discussions et une thérapie de couple, j’ai compris que c’était trop lourd à porter: j’étais la seule à vouloir mettre des choses en place pour que cela fonctionne et je ne me sentais pas du tout heureuse. Lui ne faisait ni efforts ni compromis. Je suis arrivée à la conclusion que j’avais mûri et pas lui et j’ai fini par le quitter”.