Comment se blinder contre les critiques de ses parents, même à l’âge adulte?
Une remarque, même petite, émanant des parents peut mettre le doute et faire perdre la confiance en soi. Pourtant, la seule solution pour y faire face est de montrer que vos choix sont les bons et d’assumer votre prise de liberté.
Les commentaires des parents passent au-dessus de la tête de certains mais pour d’autres, ils restent imprégnés, remettent en question, blessent. Rien d’étonnant: durant de nombreuses années, l’enfant a agi en fonction de ce que ses parents attendaient de lui. Patrick De Neuter, professeur émérite à l’UCLouvain et psychanalyste, nous aide à comprendre ce mécanisme et à faire en sorte que les remarques d’un père ou d’une mère ne nous atteignent plus.
Assumer ces choix qui font du bien
“C’est toujours bien de tenir compte de l’avis de ses parents, mais tout en restant autonome et en ne se remettant pas sans cesse en question”, avance d’emblée le spécialiste. En effet, pour éviter que les critiques ne soient trop difficiles à encaisser, il est primordial d’assumer ses actes. “D’autant plus si les choix qui ont été faits rendent heureux”. L’enfant, surtout petit, est forcé de suivre les désirs de l’autre, en l’occurrence ceux de ses parents. C’est vital pour lui, comme une forme de protection. “Il se conforme au désir conscient ou inconscient des parents, que ce soit physiquement, pour un choix de carrière, une orientation sexuelle, une identité de genre…”
Petit à petit, il est essentiel de se détacher de ces habitudes liées à l’enfance. “Chez certains, cela se fait naturellement, notamment lors de la crise d’adolescence. Les enfants se défont d’une soumission aliénante aux parents, prennent leurs distances et développent leurs propres convictions”, poursuit Patrick de Neuter. Ils sont alors capables de se blinder contre les remarques, surtout si ces enfants devenus adultes sont convaincus qu’ils ont fait les bons choix.
Faire un travail si ça coince
Pour d’autres profils, c’est plus compliqué. “D’autres auront besoin d’un travail plus approfondi. Cela peut se faire par une autogestion, mais parfois ça ne suffit pas, nuance Patrick De Neuter. Si ce comportement de vouloir plaire aux parents persiste, cela vaut alors peut-être la peine d’entamer une psychothérapie. Consulter un psychologue ou un thérapeute cognitivo-comportementaliste peut en effet être utile pour déconditionner la personne atteinte par les remarques”. De formation psychanalytique, le professeur a sa préférence pour les psychothérapies “qui traitent la difficulté plus en profondeur et plus en largeur, dans leurs répercussions auprès du conjoint, des amis, des collaborateurs…”
“Meilleur pour vous” n’est pas “meilleur pour eux”
Tous les parents veulent que leur enfant soit autonome, mais souvent inconsciemment,
ils souhaitent aussi que ce dernier suive une voie qui correspondra davantage à leurs propres attentes. Ils veulent son bonheur, mais comme dit communément, s’il est médecin comme maman, c’est encore mieux. Les parents se permettent dès lors l’une ou l’autre remarque sur les choix opérés. “Pour certains enfants, aller au-delà de ce que veulent les parents, c’est leur être infidèle, explique Patrick De Neuter. Aller vers ses propres croyances, ses propres valeurs, c’est en effet risquer d’être moins aimé et c’est ce qui fait peur”.
Pourtant, pour être fidèle à soi-même, il ne faut jamais hésiter à dire les choses, à exprimer un refus, une indisponibilité, à formuler un “Je ne suis pas d’accord avec toi”. “Même si les parents veulent le meilleur pour leur enfant, ‘leur meilleur’ n’est peut-être pas toujours le meilleur pour leur enfant”, conclut le professeur émérite.
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