Comment l’optimisme tragique peut aider à surmonter des difficultés
Anxiété, souffrance, tristesse… Les émotions et sentiments négatifs ont tendance à être balayés d’un revers de la main par la pensée positive. Et si, pour trouver la paix et avancer, il fallait plutôt se tourner vers l’optimisme tragique?
L’adage ne dit-il pas que “l’espoir fait vivre”? Si l’on devait résumer l’optimisme tragique, ces trois mots en donneraient un bon aperçu. Parce que parfois, lorsque tout semble s’écrouler à l’annonce d’une mauvaise nouvelle ou lors d’un événement difficile, s’accrocher à un espoir, aussi mince soit-il, permet de faire face à la douleur. Pour autant, lors d’une situation compliquée, c’est toujours la pensée positive qu’on encourage. Toujours plus valorisée sur les réseaux sociaux et peut-être aussi par votre entourage, cette philosophie peut tenir plus du fardeau que de l’aide. Il faudrait être en forme à tout prix et se dire que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.
Et si la clé était plutôt de reconnaître les émotions “négatives” pour les apprivoiser, les comprendre, et en ressortir grandi? C’est là tout le concept de l’optimisme tragique, celui du “sens de la vie”, théorisé au 20e siècle par Viktor Frankl, psychiatre autrichien, philosophe et survivant de l’Holocauste.
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Survivre à l’horreur
C’est en 1920 que le professeur en neurologie et psychiatrie (sa carrière universitaire sera stoppée par la persécution nazie) commence à se pencher sur la quête du sens de la vie. Ses principes sont consolidés en 42 pendant la Seconde Guerre mondiale. Frankl fut déporté dans quatre camps de concentration dont Auschwitz. Sa femme ainsi que sa famille, à l’exception de sa sœur, y trouveront la mort.
Quand nous ne sommes plus en mesure de changer une situation, nous sommes mis au challenge de devoir nous changer nous-mêmes
En dépit des conditions extrêmes auxquelles il doit faire face, et animé par la volonté de survivre à l’horreur, Viktor Frankl cherche à comprendre la souffrance. Il s’interroge sur les possibilités de bonheur des hommes, pour trouver un sens à cette vie dénuée d’humanité. Ces expériences traumatisantes le mèneront à fonder les bases de la logothérapie, une thérapie basée sur la recherche du sens.
Une raison de vivre, même dans la difficulté
Surmonter les épreuves personnelles (accident grave, maladie d’un proche…) et les mauvaises nouvelles du quotidien (crise environnementale, pandémie, conflits armés…) n’est pas quelque chose de facile. La souffrance étant inévitable, une seule question se pose: comment réagir face à cette douleur? Faut-il la fuir, la contourner ou la traverser.
Là où la positivité toxique pousserait un ami à vous dire “Vois le bon côté des choses, il y a pire”, l’optimisme tragique consiste à reconnaître et à accepter la peur/la souffrance. Il faut voir ce défi comme un apprentissage, en se disant qu’au bout du chemin, il y a toujours de l’espoir et de l’amour. Cette façon de penser vous mènera sur le chemin de la résilience, de la formation, de l’écoute et de l’empathie.
L’optimisme tragique consiste donc, assez simplement, à reconnaître que la vie est faite de “bonnes” et de “mauvaises” nouvelles qui suscitent de “bonnes” et de “mauvaises” émotions. Pour trouver la paix, il faudrait les accueillir sans essayer de supprimer celles qui dérangent. Un concept facile à expliquer, un peu plus dur à appliquer…
Pour en savoir plus
Dans son livre “Découvrir un sens à sa vie grâce à la logothérapie”, ViKtor Frankl offre plusieurs pistes pour faire face à la perte de sens.
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