“Comment j’ai rencontré l’amour hors des applis de rencontre”
Après 3 ans de célibat et pas mal de déboires sur les applications, Mathilde a rencontré Victor dans “la vraie vie”. Elle nous raconte son conte de fée contemporain, teinté de chiromancie, de soirées arrosées et de virées à Paris.
À l’ère des matchs en ligne et du flirt par message, comment provoquer l’étincelle de manière organique? Car si les applications créent des milliers de couples chaque année, nombreux sont les utilisateurs qu’elles laissent sur le carreau. Mathilde nous retrace ses péripéties en ligne, et son joli happy end.
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Mathilde, 32 ans, a rencontré l’amour hors ligne
“Quand je me suis inscrite sur Tinder, je sortais de deux relations de quatre ans, j’avais besoin de m’amuser et de profiter de mon célibat. Au début, je voyais les applications comme un gros paquet de bonbons que j’avais envie de dévorer (rires). Sauf que rapidement, le paquet de bonbons t’écœure et tu sens que c’est mauvais pour toi. Ma première rencontre Tinder, c’était avec un Américain. C’était pile le genre de date qu’il me fallait: on s’est plus, on a couché ensemble, on a passé un bon moment, sans lendemain. Et sans aucun regret”.
Au début, je voyais un côté addictif à ces rencontres
Mathilde enchaînera pas mal d’expériences, “certaines super chouettes, d’autres franchement pathétiques”. Au début, elle leur trouve même un côté addictif: “Les matchs, les likes, les conversations en ligne, les notifications… Ça occupe, ça stimule, on a envie de connaître la suite, comme une série Netflix où les épisodes s’enchaînent. Mais il n’y a pas vraiment de fond”. Et petit à petit, la désillusion s’installe: “Souvent, une demi-heure avant de partir à un rendez-vous, je me disais ‘Mais qu’est-ce que t’es en train de faire?’. Une fois sur deux, il ne ressemblait pas du tout aux photos de l’appli, et à l’image que je m’en faisais”.
Haut en couleur
“J’en ai vu de toutes les couleurs avec ces dates, nous confie-t-elle. Comme avec ce mec qui m’a dit qu’il avait vu que j’étais psy, et qui a clairement pris notre rendez-vous pour une séance de thérapie, ou cet autre, qui m’a demandé, à la fin d’un rendez-vous pas terrible, quelle note je lui donnais sur dix. Il y a aussi ceux qui t’annulent en dernière minute. Ou encore celui qui a cessé de me donner des nouvelles du jour au lendemain et qui m’a complètement ghostée après trois mois où on se fréquentait”.
Mais tout n’est pas si morose: Mathilde fait aussi de belles rencontres. “Un soir, je n’avais pas envie de sortir, alors mon date a débarqué chez moi en jogging avec un paquet de madeleines. On ne s’était jamais vus et pourtant on a passé la soirée à discuter. Il ne s’est rien passé, mais on a passé un super moment. J’ai aussi fréquenté un mec beaucoup plus jeune, qui est rentré chez moi et qui s’est fait pote avec tous mes colocs”.
J’ai fini par trouver ça tout sauf glamour
Par périodes, Mathilde fait un trop-plein de dates et coupe l’app’. “Mais au bout de quelques semaines, je m’ennuyais et je finissais par la rouvrir. C’est que je finissais vraiment par désespérer, je me disais que je n’allais jamais trouver quelqu’un. Avec ces rencontres en ligne, j’avais l’impression de tourner en rond, de n’avoir que le fond du panier, je trouvais ça tout sauf glamour. Je me sentais à l’étroit. Je rêvais juste d’une chouette relation”.
Prophétie de comptoir
Un jour, au bout de deux ans et demi de célibat, Mathilde se retrouve avec des copines dans un bar ixellois. Une des filles lance alors: “Venez, on va chez l’épicier en face, il lit les lignes de la main. On a donc été à cinq nanas chez ce soi-disant chaman, une cannette de bière à la main, et lui qui nous lisait les lignes de l’autre”, se souvient-elle, amusée. “C’était drôle, on le prenait au millième degré. Sauf que, mon tour venu, il me dit: ‘Côté vie amoureuse, cette année sera comme un dimanche, tous les magasins seront fermés. Il ne faut même pas essayer’. On était en février (rires). J’étais un peu dépitée et en même temps, il rejoignait mon sentiment profond: les applis de rencontre, c’en était fini pour moi. Ensuite, il m’a prédit ceci, véridique: ‘Début de l’année prochaine, par contre, vous allez rencontrer l’amour’. J’avais beau ne pas trop y croire, cette prophétie de fin de soirée m’est quand même restée en tête”.
Cette année-là, Mathilde prend du temps pour elle et se concentre sur sa réorientation professionnelle, sans trop prêter attention aux hommes. “Un an plus tard, au mois de janvier, je n’étais toujours pas dans un mood où je cherchais la rencontre, j’avais un peu fait une croix sur les mecs. Mais un samedi matin, mon amie Alison* m’a proposé de l’accompagner pour un brunch. Elle accueillait pour le week-end deux amis français qu’elle avait rencontrés en voyage. Je les ai rejoints. Victor était l’un d’eux”.
Déclic à retardement
“Au départ, je ne l’envisageais pas du tout, poursuit Mathilde. Non seulement parce que je n’avais pas la tête à ça, mais aussi parce que je savais que ma pote et lui avaient un petit truc ensemble. Sauf que j’ai rapidement compris qu’elle en pinçait complètement pour l’autre, Thomas*. Le soir même, ils m’ont proposé de les rejoindre dans un bar. J’ai un peu hésité, puis je me suis dit: ‘Vas-y’. On s’est retrouvés tous les quatre, sauf qu’Alison et Thomas étaient inséparables. Du coup, Victor et moi, on s’est retrouvés à discuter à deux, un peu par dépit (rires).”
L’ivresse aidant, Mathilde et Victor finissent par se balader dans la ville de nuit, à se raconter leurs vies. “C’était super, mais je n’avais pas plus d’intérêt que ça, à ce moment-là. On s’est juste fait un kiss, je n’avais pas envie de plus. C’est le lendemain, en me réveillant, que je me suis dit: ‘Celui-là, si tu le laisses filer, tu auras le plus gros regret de ta vie. Alors je l’ai contacté sur Instagram, il a été assez surpris, il pensait s’être pris un râteau la veille (rires)“.
Il avait vu juste
À partir de ce moment-là, Mathilde et Victor s’échangent pas mal de messages. “Avec Alison, on a prévu un week-end à Paris pour leur rendre visite. J’étais stressée, j’avais peur d’avoir idéalisé Victor, de m’être fait des films. Mais au final, ça s’est super bien passé, c’était comme si on ne s’était jamais quittés. Je suis rentrée dans sa chambre de bonne parisienne, et c’est dans ce mini-studio que tout a vraiment commencé. C’était magique! À la fin de ce séjour, on s’est tous les deux déconnectés de Tinder”.
Et aujourd’hui?
Quant à la prophétie de fin de soirée, elle lui revient à l’esprit quelques semaines après. “Ça m’a bien fait rire de voir que l’épicier avait dit vrai. Trois ans plus tard, on s’est mariés avec Victor, et aujourd’hui, on attend un enfant. J’ai été le dire à l’épicier: il avait bien lu les lignes de ma main!”.
4 conseils d’une coach relationnelle
Selon Amélie Gartner, thérapeute et love coach, les applications sont un bon moyen de provoquer la rencontre, à condition de les utiliser de manière sporadique. Elle nous suggère quatre pistes utiles.
La rencontre implique une prise de risque. Ce que les applications limitent
- Inversez la dynamique. “On ne trouve pas quelqu’un, on attire quelqu’un, affirme la thérapeute. La dynamique n’est pas la même. Quand on se dit: ‘Je veux trouver quelqu’un’, il y a comme une dimension de manque, ce qui n’est pas forcément l’énergie qui attire. C’est d’autant plus important quand on veut rencontrer quelqu’un de manière organique, puisque ce sera plus spontané: dans un bus, au supermarché, chez des amis… L’idée est de se sentir prêt à accueillir quelqu’un dans sa vie, et de dégager cette énergie pour soi d’abord, et aussi pour que l’autre personne se sente attirée”.
- Osez sortir de votre zone de confort. “Faire un voyage, se créer un nouveau cercle, commencer une nouvelle activité… La rencontre implique une prise de risque, ce que les applications limitent. Il ne répond pas? Je passe au suivant. Alors que rencontrer quelqu’un, c’est prendre un risque. Posez-vous la question: sur les trois derniers mois, combien de fois me suis-je mise dans une situation propice à la rencontre? Combien de fois suis-je sortie, ai-je essayé quelque chose de nouveau? Tant que vous ferez les mêmes choses, vous recevrez les mêmes choses”.
- Faites ce qui vous fait vibrer. “Ne cherchez pas l’amour, cherchez la vie”, suggère Amélie Gartner. Et de préciser: “Multipliez les activités qui vous font du bien, qui vous font vous sentir vivante. S’inscrire à de nouveaux cours, favoriser les sorties… À nouveau, plutôt dans le but de se satisfaire soi-même, et la rencontre sera une conséquence heureuse. Remplissez votre vie, ne cherchez pas un partenaire qui le fera à votre place. L’autre devient la cerise, mais on est le gâteau! Sans quoi on risque de se mettre en dépendance”.
- Limitez le temps de discussion sur l’application. “Tout ce qui compte, c’est la rencontre. Il ne sert à rien d’échanger des centaines de messages: finalement, c’est au moment de la rencontre que la magie peut opérer”, conclut la thérapeute.
*Prénoms d’emprunt
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