Comment chasser la peur du noir?
Vous frissonnez à l’idée de vous retrouver au milieu d’une pièce plongée dans l’obscurité? Mais d’où vient cette peur du noir? Et surtout, que faire pour l’apaiser?
Quand on évoque le noir, on pense directement à la nuit. Ce moment de la journée où lorsqu’on est tout-petit, on se retrouve pour la première fois seul. Où l’on passe de longues heures sans ses parents… Mais cette peur du noir est loin d’être uniquement associée aux enfants.
Une peur qui persiste à l’âge adulte
Alex, 35 ans, a depuis toujours peur du noir. “Je dors toujours avec la lumière allumée dans le couloir”. Une sorte de veilleuse qui la rassure, tout comme la présence d’une personne. “Mais quand je dors avec quelqu’un, là il n’y a pas de souci, je peux dormir sans lumière. Je me souviens que quand je devais aller fermer la barrière le soir chez mes parents, cela me faisait flipper d’être dehors toute seule. J’étais déjà adulte, mais je m’arrangeais toujours pour la fermer quand il faisait encore clair”. Une peur qui n’est pas grave, mais qui peut devenir handicapante. “Je n’aurais par exemple jamais pu faire les scouts. J’ai fait les louveteaux, mais j’étais vite effrayée par la nuit”. Bien que le noir ne soit pas effrayant pour tout le monde, être plongé dans l’obscurité n’est pour personne un moment agréable. “Nous avons cette sensation d’être aveugle, on perd un peu le contrôle et nous laissons place à notre imaginaire”, explique la psychologue Soline d’Udekem. “Nous avons généralement plus peur de ce que l’on imagine que du noir en tant que tel”.
Le noir nous confronte à un tas de choses
“Dans le noir, nous sommes confrontés au calme, aux petits bruits qu’on n’entend pas la journée, on pense à des mythes qui nous font peur, comme les vampires qui sortent la nuit ou même les voleurs, alors que statistiquement, le nombre de vols est plus important en journée”, rappelle la psychologue. Dans le noir, on s’imagine toujours le pire. “En séance, quand j’en discute avec mes patients et que je creuse un peu, il y a toujours une autre peur qui se cache derrière comme l’angoisse d’être abandonné, la peur d’être seule ou même de mourir”.
Est-ce grave d’avoir peur du noir?
Soline d’Udekem précise qu’avoir peur du noir n’est pas grave en soi. “Cela le devient si ça handicap la personne, si elle ne sait pas aller jusqu’à sa voiture seule, si elle n’ose pas aller aux toilettes la nuit, si on a absolument besoin d’une veilleuse… Bref, ce n’est pas grave, mais c’est surtout embêtant si cela handicap le quotidien ou si ça empêche la personne de profiter de certains moments”. Pour y remédier, quelques petits exercices sont possibles.
Quelques astuces pour apprivoiser cette peur?
Voici six exercices pour réduire sa peur du noir
1. Le jeu des ombres
“Cela peut paraître enfantin, mais le ‘jeu des ombres’ est un bon exercice. L’idée, c’est de se coucher dans un lit, seule ou à deux, d’éteindre la lumière et de reconnaître à quoi correspond chaque ombre. Si on ne sait pas, on allume, on regarde et puis on éteint à nouveau…”, propose la psychologue. “On peut également faire la même chose avec les bruits: le tic-tac de l’horloge, le bruit du radiateur…”
2. Un exercice de cohérence cardiaque
Une autre technique est un exercice de cohérence cardiaque: “On inspire 2 sec, on bloque sa respiration 2 sec et ensuite on expire le plus longtemps possible. Répétez cet exercice trois fois”. Après cet exercice, on se sent apaisée.
3. Écouter son ange
Il faut aussi arriver à écouter son “petit ange” et faire taire son “petit démon” explique Soline d’Udekem: “L’ange dit qu’il n’y aucune raison d’avoir peur, qu’il n’y a pas de voleurs, de loups, des méchants ou des monstres… Alors que le démon dit qu’il faut faire attention à l’ombre derrière laquelle se cache un monstre, au bruit qui correspond à quelqu’un qui s’approche…”. Ce qui nous effraye davantage évidemment.
4. La technique du souvenir
Cette technique du souvenir consiste à se coucher dans le noir et à “penser à un bon souvenir grâce à ses 5 sens”. Avec un souvenir de vacances, on peut sentir le soleil sur notre peau, les odeurs de lavande, le bruit des criquets, le sable sous nos doigts… Les idées noires qui nous envahissent diminuent et laissent place à de l’apaisement.
5. Les fleurs de bach
“Les fleurs de bach peuvent aussi être une bonne alternative pour apaiser son esprit”.
6. Mise en situation
Un exercice complet serait de travailler sa respiration avec des exercices de cohérence cardiaque. Pour ensuite s’exposer petit à petit à sa peur. “Vous pouvez vous rendre dehors, dans le noir avec un ami. Puis ce dernier s’éloigne, ensuite vous restez seule pendant une minute en restant calme. L’exercice peu se répéter le lendemain mais en augmentant le temps et en restant cette fois-ci cinq minutes seule…”.
Pas de méthode miracle
“Si durant toute son enfance la personne a contourné sa peur, en mettant une veilleuse, en dormant avec un frère ou une sœur… elle ne l’aura jamais affrontée. Et du coup, elle devient de plus en plus insurmontable. Il n’y a pas de secret, pour guérir de ses angoisses, il faut y faire face jusqu’à ce qu’elles deviennent supportables”. On peut évidemment l’adoucir avec des fleurs de bach, de la relaxation, mais si on ne se confronte jamais au noir, ça risque d’être compliqué…
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