Pour nous sauver de la répétition, le cerveau a quelques trucs! © Getty Images

Avez-vous déjà eu la sensation de “jamais-vu”?

Qui n’a pas déjà connu le “déjà-vu”, ou l’impression d’avoir déjà vécu une situation en train de se produire? En revanche, avez-vous déjà eu la sensation de “jamais-vu”? On parie que oui!

Vous arrive-t-il parfois, pendant quelques secondes, de ne plus vous souvenir comment passer les vitesses? Avez-vous déjà subitement trouvé un visage familier inhabituel? Un mot que vous écrivez quotidiennement perd-il soudainement tout son sens et vous doutez de son écriture? Vous avez un trou de mémoire sur une partition de musique que vous connaissez par cœur? Ces situations du quotidien, qui paraissent soudainement nouvelles, sont l’illustration parfaite de la sensation de jamais-vu.

3 expériences réussies

En 1907, Margaret Floy Washburn, la première docteure en psychologie avait déjà étudié cette “bizarrerie”. Son expérience, menée avec l’un de ses étudiants, conduisait à “la perte du pouvoir associatif”, c’est-à-dire une perte de sens des mots que l’on fixe pendant plus de trois minutes.

Plus récemment, une étude menée par Akira O’Connor et Christopher Moulin et publiée en 2020 parvient aussi à la conclusion que “si on demande à quelqu’un de répéter quelque chose en boucle, il va finir par être confus et trouver les mots vides de sens”. Dans une première expérience, 94 étudiants ont eu la tâche d’écrire des mots familiers comme “porte” ou “pelouse” le plus rapidement possible. Ces derniers étaient autorisés à prendre une pause s’ils se sentaient bizarres, qu’ils s’ennuyaient ou avaient la main endolorie. Environ 70% des participants se sont arrêtés au moins une fois, généralement au bout d’une minute (soit environ 33 répétitions), expliquant que l’exercice commençait à paraître étrange. Cette sensation est expliquée comme le jamais-vu.

Une deuxième expérience est venue confirmer cette théorie. Les chercheurs ont demandé aux participants d’écrire le plus de fois possible “the”, le mot le plus courant de la langue anglaise. 55% des étudiants se sont arrêtés après 27 répétitions pour des raisons similaires: ils expliquent que le mot perd de son sens au fur et à mesure qu’on le regarde, qu’ils ont la sensation de perdre le contrôle de leur main ou encore que le mot ne semble pas normal. Tout comme Margaret Floy Washburn plusieurs décennies auparavant, l’étude parvient ainsi à la conclusion qu’au terme d’un certain temps et à force de répétitions, le cerveau finit par ne plus arriver à lier le sens et la forme du mot, résultant à une sorte de sentiment étrange et de confusion.

Comment l’expliquer?

Ce sentiment d’étrangeté est en fait une sorte de confrontation à la réalité par le cerveau qui nous signale que quelque chose est trop répétitif, trop automatique, trop fluide. Pour éviter qu’on s’attarde sur des tâches trop répétitives, l’encéphale tente de réorienter l’attention. En quelques mots, le cerveau est un empêcheur de tourner en rond (un peu quand ça l’arrange, on vous l’accorde): lorsque quelque chose devient trop mécanique, l’impression de jamais-vu intervient pour nous rappeler à la réalité et nous permettre de reprendre le contrôle.

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