12 conseils pour alléger la charge mentale de Noël
Pour beaucoup de femmes, Noël est une course à l’organisation – qui ne manque pas de faire exploser leur charge mentale – plutôt qu’une fête de famille réjouissante. Et pour cause, elles sont encore une majorité à s’occuper de tous les préparatifs des fêtes de fin d’année. Voici nos conseils pour alléger ce fardeau organisationnel et mieux répartir les tâches.
Dans la famille, c’est toujours vous qui lancez la discussion sur l’organisation des fêtes de fin d’année. C’est aussi toujours à vous qu’on dit: “Tiens, t’as pas une idée de cadeau pour mamy – tonton – les enfants – ton beau-frère… ?”. Ou encore “Oh, tu ne voudrais pas l’acheter pour moi, comme ça, je ne me trompe pas – je ne me déplace pas… et on te rembourse après?”. Une somme qu’il faudra réclamer par la suite. C’est aussi chez vous que tout le monde a décidé de se réunir à nouveau cette année, ce qui vous laissera de corvée composition du menu, courses… Ainsi que le nettoyage d’après-fête. C’est vous aussi qui pensez à décorer le sapin avec les enfants et à leur faire vivre l’ambiance de Noël en leur planifiant un petit atelier de biscuits de Noël et en les emmenant voir les jolies illuminations de Noël en ville, histoire d’instiller la magie de Noël dans leurs petites têtes.
Et ce soir-là, c’est bien sûr à vous qu’il incombera de préparer la dinde, mettre la table, aller chercher Mamy, faire des allers-retours vers la cuisine, mettre des chants de Noël, tout en veillant à ce que chacun se sente bien… Toute cette charge mentale pèse sur les épaules des femmes pendant les fêtes, à croire que le Père Noël est le seul homme à travailler. Pour beaucoup de femmes, les fêtes de fin d’année n’ont dès lors rien de réjouissant et sont surtout épuisantes!
Noël, le point culminant de la charge mentale
Selon Diane Thibaut, coach chez Préfrontality, Noël serait le point culminant de la charge mentale. “Elles doivent pouvoir gérer des univers différents en parallèle: l’organisation des fêtes de fin d’année ne donnant pas droit à des congés, elle se fait en même temps que le boulot, la gestion des enfants, l’achat des cadeaux, l’élaboration du menu, puis de la liste des courses… Or, notre mémoire de travail ne peut gérer qu’entre cinq et neuf informations maximum en même temps au risque de buguer. D’où un épuisement certain, moins de temps à consacrer à son propre équilibre… Du moins pour celles qui n’en tirent aucun plaisir, car on peut bien sûr se réjouir de cuisiner pour une tablée de 20!”
Mais pourquoi les fêtes de fin d’année seraient-elles la responsabilité des femmes uniquement? “Ça change heureusement avec les jeunes générations”, se réjouit le Dr Aurélia Schneider – psychiatre et auteure de La charge mentale des femmes (et celle des hommes) – “mais chez les plus de 30 ans, tout ce qui tourne autour de l’enfant et du foyer reste l’apanage des femmes”. Et autant dire qu’à Noël, on est en plein dans les tâches traditionnellement “féminines”: recevoir, organiser, faire plaisir, offrir, s’occuper de…
Débrouillez-vous sans moi!
Et si cette année, on envoyait tout balader? Pas si simple selon le Dr Aurélia Schneider. “C’est une telle routine qu’on ne se rend même plus compte de la charge mentale que cette organisation représente. Et puis, changer les habitudes, c’est tout aussi stressant”. Pour Diane Thibaut, il y a en effet un conditionnement des femmes à endosser ce rôle d’organisatrice des fêtes de fin d’année. “Elles ont vu leur mère, leur grand-mère, leurs tantes le faire et elles le répètent de façon inconsciente. Mais il y a autre chose: en se conformant au rôle qu’on attend d’elles, en accueillant des invités autour d’une belle table et d’un bon dîner, en se montrant chaleureuses, serviables, les femmes reçoivent beaucoup de gratifications et en tirent un sentiment d’importance. Il faut une sacrée dose d’assertivité, d’indépendance et de recul pour dire “débrouillez-vous sans moi”.
12 conseils pour alléger le fardeau organisationnel
Sans en arriver à tout envoyer bouler, il est néanmoins possible de déléguer certaines tâches aux autres, et ainsi faire en sorte que les fêtes soient un peu les vôtres à vous aussi! Voici quelques conseils:
1. Identifiez les activités qui vous coûtent le plus
Vous aimez acheter les cadeaux, mais détestez préparer le repas? Vous aimez dresser une belle table, mais pas nettoyer la maison de fond en comble? Essayez d’éviter ce que vous n’aimez vraiment pas. C’est ce que nous conseille Diane Thibaut. “Concentrez-vous sur ce qui vous donne du plaisir”. Pour les tâches rédhibitoires, simplifiez, achetez tout fait ou déléguez.
2. Réservez le perfectionnisme à 2 points
“Il n’est pas possible de tout faire toute seule à la perfection le 24 décembre”, affirme le Dr Aurélia Schneider. “Choisissez vos combats: vous faites le repas vous-même? En contrepartie, lâchez sur le nettoyage de la maison. Et puis les invités n’iront quand même pas voir dans les coins”.
3. Déléguez
La décoration du sapin aux enfants, les zakouskis à votre sœur, le dessert à votre mère. Déléguer, et pas demander de l’aide, comme l’expliquait si bien Emma dans sa BD “Fallait demander”. “Si je dois demander de l’aide”, explique Diane Thibaut, “c’est toujours moi qui porte la charge mentale. Si mon homme s’occupe du plat principal et du dessert, c’est sa responsabilité de A à Z: identifier ce qu’il va préparer à manger, aller faire les courses, préparer et servir à table”.
4. Formulez correctement vos demandes
Dites clairement: “J’ai besoin que… Ça m’arrangerait si… C’est important pour moi de…” lorsque vous formulez une demande. “Cela donne la possibilité à l’autre de vous rendre service et de se sentir gratifié”, note le Dr Aurélia Schneider.
5. Faites simple!
Peter Drucker – l’inventeur du management moderne – disait “il n’y a rien de plus inutile que de faire avec efficacité quelque chose qui ne doit pas du tout être fait”… Et il a tellement raison! Certes, vous avez envie que ce Noël soit un Noël de conte de fées, ou qu’il ressemble à celui que préparait votre grand-mère. Mais votre grand-mère ne travaillait peut-être pas le jour du réveillon. “N’hésitez pas à déroger un peu aux traditions”, explique Diane Thibaut. “Certes, il est de coutume de servir une bûche à la fin du repas, mais pas besoin d’y passer trois heures pour autant. Achetez-en une toute faite – les pâtissiers font ça beaucoup mieux que vous – ou préparez une mousse au chocolat avec un Père Noël dessus!”.
6. Faites quelques petites tâches de sabotage
Ne pas aller jusqu’au bout de certaines tâches, voici une technique – courante en thérapie comportementale et cognitive – conseillée par le Dr Aurélia Schneider. “Si vous êtes perfectionniste, il va falloir vous faire une petite ‘violence’: choisissez une action de routine et décidez de ne pas en effectuer la totalité, ou une partie de cette action”.
Exemple: servez les zakouskis dans des assiettes en carton recyclé, ou laissez le rangement post-réveillon au lendemain – lorsque toute la famille sera bien réveillée et pourra participer. Est-ce que cela a perturbé la fête? Non? Alors adoptez définitivement cette nouvelle habitude!
7. Évitez le piège de la comparaison
Votre meilleure amie farcit sa dinde elle-même ou poste une photo de sa somptueuse table sur Instagram et vous vous dites que vous êtes nulle, que vous devriez faire plus d’efforts? Surtout pas! “On se compare toujours à qui fait mieux que nous”, constate Diane Thibaut. “Or, il faut comparer ce qui est comparable: votre meilleure amie trouve peut-être du plaisir à farcir sa dinde elle-même ou à dresser sa table, ne travaille peut-être pas la semaine avant les fêtes, ou a reçu l’aide de sa belle-mère pour canaliser les enfants”.
8. Collez partout chez vous des post-it avec la mention “On verra bien”
Lire et relire des mots qui nous invitent à lâcher prise est une bonne manière de ne pas se mettre la pression, surtout quand on est allergique à l’incertitude!”, défie le Dr Aurélia Schneider.
9. Soyez bienveillante avec vous-même
Que diriez-vous à votre meilleure amie, quatre enfants, un boulot à temps plein et de corvée jusqu’au 24 au soir si elle décidait d’acheter des cougnous à la boulangerie plutôt que de les faire elle-même, d’installer un tout petit sapin et pas un arbre de Noël de 2m ou encore de faire le même cadeau à plusieurs personnes? Qu’elle a bien raison! “On a tendance à se montrer bienveillante envers les autres et pas envers nous et c’est bien dommage”, regrette Diane Thibaut.
10. Optez pour le tirage au sort de cadeaux
Pour s’alléger de la corvée “achat de cadeaux”, vous pouvez organiser une cacahuète – où chacun pioche le nom d’une personne à qui il devra offrir un cadeau – et qui est la solution idéale. Autre conseil: dans la mesure du possible, laissez chacun se charger de ses achats. En bref, pas question de vous occuper du cadeau de belle-maman à la place de votre homme!
11. Malgré tous ces conseils, votre stress reste encore élevé? Partagez vos soucis avec vos amies
“Lorsqu’on exprime ses difficultés, les émotions négatives diminuent de 60 %.”, nous précise Diane Thibaut. Alors on n’hésite surtout pas à prendre un peu de temps pour parler à une copine et lâcher tout ce qu’on a sur le cœur.
12. Donnez-vous du temps pour vous préparer
“Dégagez du temps pour vous avant les festivités”, invite le Dr Aurélia Schneider. Une bonne manière d’avoir le temps de vous coiffer, vous maquiller et vous détendre avant le coup de feu”. Vous le méritez bien!
Un peu de charge émotionnelle en plus pendant les fêtes
Pendant les fêtes, il n’y a pas que la charge mentale pour nous gâcher les festivités. La charge émotionnelle – lorsque nous “prenons sur nous” – tourne elle aussi à plein régime, chaque fois que notre belle-mère nous fait une petite remarque perfide supplémentaire, que notre sœur se défile au moment de répartir les tâches ou les plats, que notre homme s’éclipse quand on a besoin de lui, que nos enfants font pour la énième fois la sourde oreille à nos demandes… Et qu’on prend sur nous pour “ne pas gâcher l’ambiance”.
“La charge émotionnelle est en amont de la charge mentale”, explique Christèle Albaret, psychosociologue et auteure de “La charge émotionnelle”. Elle explique pourquoi nous endurons tout un tas de choses sans nous révolter: “Que ce soit à cause de notre éducation, de la peur, d’un conditionnement social ou de l’habitude, nous avons l’impression de ne pas avoir le droit d’exprimer nos émotions. Or, quand on a l’habitude de prendre sur soi, on n’apprend pas à gérer ses émotions, à comprendre en quoi elles sont utiles. On apprend juste à les repousser, à les refouler. On fait comme si elles n’existaient pas”. Selon la spécialiste, sortir de la charge émotionnelle passe d’abord par une prise de conscience de ce mode de fonctionnement, par de nouvelles habitudes pour exprimer ses émotions – en les verbalisant ou en les écrivant ) , puis en les régulant par le sport, la relaxation, ou encore la méditation.
Aller plus loin dans la réflexion
Le livre “La charge mentale des femmes (et celles des hommes)”, du docteur Aurélia est disponible sur le site de la Fnac au prix de 18,05€.
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