Les matières les plus écolos à glisser dans son dressing
Pour qu’un vêtement soit écoresponsable, il est primordial que les matières utilisées lors de sa confection le soient aussi. Mais ne vous méprenez pas: matière naturelle ne signifie pas toujours écolo. Alors, on enfile quoi?
Lorsqu’on parle d’écoresponsabilité dans la fashion sphère, on met l’accent sur l’environnement et non sur l’éthique (le fait de rémunérer équitablement les ouvriers textiles et de leur offrir de bonnes conditions de travail) ou sur la durabilité (le fait qu’un vêtement perdure dans le temps aussi bien pour sa qualité que pour son intemporalité).
Les marques qui revendiquent ce terme d’écoresponsabilité confectionnent leurs pièces dans des matières écologiques ou à base de tissus recyclés. Leur réalisation se veut également respectueuse de l’environnement: on oublie donc les grandes usines de production très polluantes!
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Dico des matières
Pour bien comprendre le sujet (qui n’est pas simple, on vous l’accorde), sachez qu’il existe trois grandes familles de matières:
- Les matières naturelles: elles proviennent de plantes ou d’animaux et n’utilisent aucun procédé chimique.
- Les matières artificielles: elles sont fabriquées à base de plantes et d’animaux qui subissent une transformation à l’aide de substances chimiques.
- Les matières synthétiques: elles sont le fruit de procédés chimiques, fabriquées à l’aide d’hydrocarbures uniquement.
Les tissus à privilégier
Zoom sur dix matières qui font le moins de mal à notre planète.
Les matières naturelles
Dans les matières naturelles, on opte pour:
- Le lin, surtout s’il est européen (Belgique, France et Pays-Bas), demande peu d’énergie lors de sa conception et n’utilise pas ou peu de pesticides. De plus, c’est un tissu résistant.
- Le chanvre est l’une des matières les plus écologiques. En effet, son procédé de transformation affecte très peu la planète. Mieux, il participe à la régénération des sols. Tout comme le lin, les pièces en chanvre sont faites pour perdurer.
- Le jute, bien qu’il vienne souvent des États-Unis, d’Inde ou du Brésil, pollue peu les sols et les eaux, et n’épuise pas les ressources de la Terre. Il est en outre biodégradable.
- L’angora (Chine) et l’alpaga (Amérique latine) sont préférés pour des questions environnementales. Par contre, il y a une polémique quant au bien-être animal. En effet, en Chine, le prélèvement des poils des lapins se ferait parfois à vif.
- Le coton bio (Turquie, Inde, Chine et États-Unis), bien qu’il soit demandeur en eau, n’affecte pas les sols et les eaux.
- La laine mérinos (Australie, Chine, États-Unis et Nouvelle-Zélande) est respectueuse de l’environnement, bien qu’elle soit de plus en plus décriée. En effet, l’élevage intensif des animaux appauvrit nos sols et pose question sur le bien-être animal.
- Même constat pour le cachemire (Chine et Mongolie) et le mohair (l’Afrique du Sud et les États-Unis).
Bon à savoir: un vêtement en coton bio qui a été teinté peut être plus toxique et mauvais pour l’environnement qu’une pièce en viscose (fibre artificielle) qui n’a subi aucune transformation. Privilégiez les matières certifiées GOTS. Le label atteste de garanties sociales et environnementales strictes.
Les matières artificielles
Dans les matières artificielles, on opte pour:
- Le cupro (Chine), il est assez peu connu et provient des déchets de la plante de coton. Il subit un traitement chimique en circuit fermé (qui ne communique pas avec l’extérieur) et ne pollue donc pas les sols et océans.
- Le Lyocell ou Tencel (Asie et Europe), s’il est fabriqué en circuit fermé, est un tissu intéressant écologiquement parlant. Il provient de la pulpe de bois et n’a besoin que de peu d’eau pour être créé.
- La viscose est réalisée à base de cellulose de bois. Elle est donc peu polluante mais demande beaucoup d’eau pour sa création.
Les deux premières sont des fibres artificielles, mais sont écologiquement plus intéressantes que le coton non bio qui utilise énormément de pesticides et d’eau. Pareil pour le cuir, bien qu’il soit naturel, qui subit des traitements toxiques néfastes pour la Terre (sans parler du bien-être animal ici…).
Les matières recyclées
Les matières recyclées, principalement le coton, le nylon, le polyester et la laine, permettent de ne pas prélever de nouvelles ressources. Mais attention, une pièce n’est jamais entièrement réalisée en fibres recyclées car ces dernières, à elles seules, sont trop fragiles. Si le label “Global recycled standard” est apposé, c’est tout bon: le vêtement dispose d’au moins 50% de matières recyclées et le processus de fabrication respecte des conventions strictes liées à la protection de l’environnement.
Les tissus à zapper pour toujours
Boudez toutes les matières synthétiques: on parle du polyester, du polyamide, de l’élasthanne, du polyuréthane et de l’acrylique, notamment. Ces tissus sont très polluants car chargés en solvants, toxiques pour les sols et les océans. Ils utilisent également des hydrocarbures (carbone et gaz naturels) qui, exploités intensivement, présentent un danger pour l’environnement (source de gaz à effet de serre importante).
Pourquoi faut-il lire les étiquettes?
Être capable de décrypter une étiquette permet d’acheter en toute conscience. Se tourner vers des matières écoresponsables permet à la Terre d’être un peu moins malmenée. La fabrication de certaines matières demande énormément de ressources, comme du bois et de l’eau, qui ne sont pas inépuisables. Les vêtements utilisent aussi, tout au long de leur processus de fabrication, de nombreux produits toxiques (teintures, impressions, traitements anti-flammes, anti-moisissures…) qui finissent dans nos océans et nos sols. Ces mêmes endroits où sont cultivées et pêchées des denrées alimentaires. Sans parler des dégâts pour les ouvriers textiles ou les habitants qui logent près de ces usines de production.
La bonne lecture
Céline Séris, Mon dressing heureux, éd. Hachette
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