matières écoresponsables
Matières naturelles ne signifient pas que tout est rose pour l'environnement! © Trisha Downing/Unsplash

Les matières les plus écolos à glisser dans son dressing

Par Justine Leupe

Pour qu’un vêtement soit écoresponsable, il est indispensable que les matières utilisées le soient aussi. Mais ne vous méprenez pas: matière naturelle ne signifie pas toujours écolo. Alors, on se met quoi sur le dos?

Lorsqu’on parle d’écoresponsabilité dans la fashion sphère, on met l’accent sur l’environnement et non sur l’éthique (le fait de rémunérer équitablement les ouvriers textiles et faire en sorte qu’ils travaillent dans de bonnes conditions) ou la durabilité (le fait qu’un vêtement perdure dans le temps aussi bien pour sa qualité que pour son intemporalité). Les marques qui avancent ce terme d’écoresponsabilité confectionnent leurs pièces dans des matières plus écologiques ou à base de tissus recyclés. La réalisation des collections se veut également plus respectueuse de l’environnement: on oublie donc les grandes usines de production très polluantes. Zoom sur 12 matières qui font moins de mal à notre planète.

Trois familles de matières

Pour bien comprendre, il faut savoir qu’il existe trois grandes familles de matières:

  • Les matières naturelles: elles proviennent de plantes ou d’animaux et n’utilisent aucun procédé chimique.
  • Les matières artificielles: elles sont fabriquées à base de plantes et d’animaux qui subissent une transformation à l’aide de substances chimiques.
  • Les matières synthétiques: elles sont le fruit de procédés chimiques fabriqué à l’aide d’hydrocarbures uniquement.

Les tissus à privilégier

On vous guide dans ce qui est le moins mauvais!

Les matières naturelles

On opte pour:

  • Le lin, surtout s’il est européen (Belgique, France et Pays-Bas), demande peu d’énergie lors de sa conception et n’utilise pas ou peu de pesticides. De plus, c’est un tissu résistant.
  • Le chanvre (France et Chine), idéalement européen, est l’une des matières les plus écologiques. En effet, son procédé de transformation affecte très peu la planète. Mieux, il participe à la régénération des sols. Tout comme le lin, les pièces en chanvre sont faites pour perdurer dans le temps.
  • Le jute, bien qu’il vienne souvent des États-Unis, d’Inde ou du Brésil, pollue peu les sols, les eaux et n’épuise pas les ressources de la Terre. Il est en plus biodégradable.
  • La laine mérinos (Australie, Chine, États-Unis et Nouvelle-Zélande) est une matière qui tient chaud. Elle est respectueuse de l’environnement, bien qu’elle soit de plus en plus décriée. En effet, l’élevage intensif des animaux appauvrit nos sols et le bien-être animal.
  • Même constat pour le cachemire (Chine et Mongolie) et le mohair (l’Afrique du Sud et les États-Unis).
  • L’angora (Chine) et l’alpaga (Amérique latine) sont préférés pour des questions environnementales. Par contre, des polémiques surgissent quant au bien-être animal. En effet, en Chine, le prélèvement des poils des lapins se ferait parfois à vif.
  • Le coton bio (Turquie, Inde, Chine et États-Unis), bien qu’il soit demandeur en eau, n’affecte pas les sols et les eaux.

Enfin, il est intéressant de rappeler qu’un vêtement en coton bio qui a été teinté peut-être plus toxique et mauvais pour l’environnement qu’une pièce en viscose (fibre artificielle) qui n’a subi aucune transformation. Privilégiez les matières certifiées du label GOTS. Ce dernier déclare que des garanties sociales et environnementales strictes sont bien réelles.

Les matières artificielles

On choisit:

  • Le cupro (Chine), il est assez peu connu et provient des déchets de la plante de coton. Il subit un traitement chimique en circuit fermé (qui ne communique pas avec l’extérieur) et ne pollue donc pas les sols et océans.
  • Le Lyocell ou Tencel (Asie et Europe), s’il est fabriqué en circuit fermé, est un tissu intéressant écologiquement parlant. Il provient de la pulpe de bois et n’a besoin que de peu d’eau pour être créé.
  • La viscose est réalisée à base de cellulose de bois. Elle est donc peu polluante mais demande beaucoup d’eau pour sa création.

Les deux premières matières sont des fibres artificielles, mais sont écologiquement plus intéressantes que le coton (non bio) qui utilise énormément de pesticides et d’eau. Pareil pour le cuir, bien qu’il soit naturel, il subit des traitements toxiques qui sont néfastes pour la Terre. Sans parler du bien-être animal.

Les matières recyclées

Les matières recyclées, principalement le coton, le nylon, le polyester et la laine, permettent de ne pas prélever de nouvelles ressources. Attention, une pièce n’est jamais entièrement réalisée en fibres recyclées car à ces dernières, à elles seules, sont trop fragiles. Si le label Global recycled standard est apposé, c’est encore mieux. Cela signifie que le vêtement dispose d’au moins 50% de matières recyclées et que le processus de fabrication respecte des conventions strictes liées à la protection de l’environnement.

Les matières synthétiques

Le polyester, le polyamide, l’élasthanne, le polyuréthane et l’acrylique sont à éviter. Ces tissus sont très polluants car ils sont chargés en solvants toxiques pour les sols et les océans. Ils utilisent également des hydrocarbures (carbone et gaz naturels). Lorsque ces sources d’énergie sont exploitées intensivement et massivement, elles présentent un danger pour l’environnement car elles sont une source de gaz à effet de serre importante.

Pourquoi est-ce important de lire les étiquettes?

Savoir décrypter une étiquette permet d’acheter en toute conscience. Se tourner vers des matières écoresponsables permet à la Terre d’être un peu moins malmenée. La fabrication de certaines matières demande énormément de ressources, comme du bois et de l’eau notamment, qui ne sont pas inépuisables. Les vêtements utilisent aussi, tout au long de leur processus de fabrication, de nombreux produits toxiques (teintures, impressions, traitements anti-flammes, anti-moisissures…) qui finissent dans nos océans et nos sols. Ces deux endroits où sont cultivées et pêchées des denrées alimentaires. Sans parler des dégâts pour les ouvriers du monde textile ou les habitants qui logent près de ces usines de production.

La bonne lecture: Céline Séris, Mon dressing heureux, Ed. Hachette.

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